Gournay-sur-Marne : ils disent stop au bétonnage

Une association organise une manifestation dans les rues de la ville pour réclamer moins de logements.

 Gournay, ce vendredi matin. Une association dénonce les trop nombreux projets de construction dans la ville.
Gournay, ce vendredi matin. Une association dénonce les trop nombreux projets de construction dans la ville. LP/Sébastien Thomas

    On prend les mêmes et on recommence. Ou presque. Quasiment un an après leur première manifestation, l'association « Non au bétonnage de Gournay » organise ce samedi, une opération similaire pour le même motif, explicité assez clairement dans le nom même de la jeune structure.

    Des chiffres leur paraissent plus parlants que n'importe quel discours. En 2017, 43 logements ont été construits. En 2018, 102, soit une progression de 137 % et sur les quatre premiers mois de 2019, près de 203 soit près de 100 % d'augmentation.

    Le traumatisme des inondations de 2018

    « On sait que le muret anti-inondation peut être submergé, comme en janvier 2018, provoquant une catastrophe dans notre village, rappelle Joëlle Escolano, présidente de l'association. L'eau ne s'évacue plus à cause des nombreuses constructions. Et au lieu d'apprendre de nos erreurs, on construit encore plus. »

    Le pont saturé

    Au-delà des inondations, les membres de l'association pointent aussi du doigt d'autres nuisances. « Il n'y a qu'un seul pont pour traverser la Marne, insiste Dominique Plomb, trésorier. Résultats : le matin et le soir, le centre-ville est engorgé et il faut plusieurs dizaines de minutes pour le traverser. Avec de nouveaux habitants, la situation ne va pas s'arranger. »

    De manière générale, ils reprochent au maire (SE), Eric Schlegel, de ne pas assez défendre leur point de vue. « À la télé, lors des inondations de janvier, il expliquait ne plus vouloir de constructions et aujourd'hui il signe des permis de construire à tour de bras, s'indigne Jean-Claude Benck, le secrétaire adjoint de l'association. Et il ne s'agit que de logements privés. »

    Des logements sociaux à construire

    « Faux, s'insurge l'élu. Chaque nouvel immeuble de plus de 10 logements doit proposer 30 % de logements sociaux, c'est la loi. » Concernant le reste de l'argumentaire, Eric Schlegel reporte la responsabilité sur l'Etat.

    « Il me demande de construire 188 logements sociaux entre 2016 et 2019, je n'atteins même pas ce chiffre, assure-t-il. Quant à l'engorgement du centre, une grande partie du trafic provient des villes voisines. »

    80 % de la commune en zone inondable

    Par ailleurs, il rappelle que zone inondable, soit 80 % des 2 km2 de la ville, ne veut pas dire zone inconstructible et que tout nouveau bâtiment doit respecter des règles de sécurité notamment liées aux inondations.

    « La ville s'est développée avant moi et continuera de le faire après moi, lâche-t-il. Après, Emmanuel Macron a dit qu'il fallait tenir compte des spécificités des communes et ne pas imposer aveuglément les 25 % de logements sociaux, j'espère qu'il mettra sa parole en pratique. »