Jeux paralympiques : elles sont les capitaines du relais collectif de la flamme et porte-parole des aidants dans le 93

Ce mardi, Élisabeth et Mélissa porteront la flamme paralympique à Bobigny. La mère et sa fille lourdement épileptique ont été choisies comme capitaines du dernier relais collectif et transmettront la flamme à l’ultime relayeur dont le nom reste pour l’heure un mystère.

Mardi 27 août, lors du passage de la flamme paralympique en Seine-Saint-Denis, Élisabeth (à droite) et sa fille Mélissa seront les capitaines du relais collectif des Associations et aidants à Bobigny, fort d'une vingtaine de personnes. DR
Mardi 27 août, lors du passage de la flamme paralympique en Seine-Saint-Denis, Élisabeth (à droite) et sa fille Mélissa seront les capitaines du relais collectif des Associations et aidants à Bobigny, fort d'une vingtaine de personnes. DR

    Lorsqu’elle a reçu le courrier lui communiquant qu’elle et sa mère allaient porter la flamme paralympique, le visage de Mélissa Genix-Ollier s’est illuminé. « Je n’avais jamais vu cette expression sur le visage de ma fille », se souvient Élisabeth.

    Ce mardi 27 août, lors du passage du flambeau en Seine-Saint-Denis, les deux Lyonnaises seront les capitaines du relais collectif des Associations et aidants à Bobigny, l’une des neuf communes de Seine-Saint-Denis traversées à cette occasion. Une centaine de personnes sont prévues sur trois étapes, dont l’ancien para-cycliste Olivier Donval et le para-judoka Hélios Latchoumanaya (à Montfermeil), l’ancienne athlète Maryse Ewanjé-Epée (à Bobigny), l’ancien footballeur Olivier Dacourt et l’ancien paranageur David Smetanine (à Épinay) parmi les plus connus.

    Pour Mélissa, atteinte d’une sclérose tubéreuse de Bourneville, une maladie neurologique, ainsi que d’une insuffisance rénale, porter la flamme paralympique pourrait être un sacré défi. Sérieusement épileptique, la jeune femme ne tient pas debout. « Elle tombe tout le temps et peut faire une centaine de crises par mois », explique sa mère.



    Mais Mélissa, 36 ans, et sa mère Élisabeth n’en sont pas à leurs premières prouesses. L’été dernier, du 29 juillet au 8 août, toutes les deux ont parcouru 300 km à vélo tandem entre Nantes (Loire-Atlantique) et Bretignolles (Vendée). « Un périple semé de péripétie : cette semaine-là, il a plu des cordes et on avait une remorque de 100 kg à tirer, se remémore Élisabeth. Malgré tout, c’était une aventure exceptionnelle avec ma fille. »

    Se servir de la flamme pour communiquer sur les aidants

    Si Mélissa et Élisabeth Genix-Ollier sont ravies de « participer à un truc aussi énorme », c’est surtout pour sensibiliser au rôle des aidants, ceux qui assistent de manière non professionnelle un proche en situation de handicap. « Je ne sais pas encore comment je vais exploiter notre participation au relais de la flamme mais j’ai la ferme intention de m’en servir pour communiquer », affirme Élisabeth, que l’on sent déterminée.



    « Il faut ouvrir le débat à ce sujet, souvent ce sont des proches et il faut être en capacité de se dépasser pour assumer ce rôle sans trop en souffrir », explique Élisabeth. Et d’ajouter : « Je suis née avec beaucoup d’énergie, je ne m’épuise pas dans mon rôle. » Selon cette maman, trop souvent, les aidants s’oublient. « Il faut que l’on fasse des choses pour nous-mêmes, pas uniquement pour la personne aidée », martèle-t-elle.

    Avec le tandem, Mélissa a découvert « la reconnaissance ». Au bout du fil, la trentenaire confie être « très heureuse de faire quelque chose d’utile pour les aidants ». Lorsqu’on lui demande comment elle imagine ce moment, Mélissa l’assure : « Je n’en sais rien, mais je n’ai pas peur. »