Pénuries de médicaments : Braun promet que le problème sera réglé «dans les semaines, les mois qui viennent»

Paracétamol, amoxicilline… Le ministre de la Santé compte « rapatrier toutes les industries qui produisent ces médicaments essentiels en France, en Europe pour assurer notre souveraineté » et limiter le risque de pénurie.

François Braun était l'invité de RTL et LCI ce dimanche (archives). LP/Fred Dugit
François Braun était l'invité de RTL et LCI ce dimanche (archives). LP/Fred Dugit

    François Braun veut rassurer. La pénurie de paracétamol dans les pharmacies sera réglée « dans les semaines qui viennent » et celle de l’antibiotique amoxicilline le sera « dans les semaines, les mois qui viennent », a affirmé ce dimanche le ministre de la Santé sur RTL et LCI. « Nous avons des tensions sur nos stocks de médicaments, c’est une réalité », a-t-il reconnu dans un premier temps.

    S’agissant du paracétamol, l’ancien médecin urgentiste a assuré que les stocks « seront revenus à un niveau normal » dans « les semaines qui viennent ». François Braun a énuméré les actions entreprises pour remédier à cette pénurie : « les pharmaciens ont limité le nombre de boîtes (vendues par personne) - puisque c’est un produit qui peut être donné sans ordonnance -, nous avons interpellé les industriels du secteur pour augmenter les chaînes de production, qui travaillent sept jours sur sept et 24 heures sur 24 ».

    Revente d’amoxicilline à d’autres pays interdite

    Pour l’amoxicilline, principal antibiotique prescrit aux enfants en France pour lutter contre une série d’infections bactériennes comme certaines otites et pneumonies, le ministre a convenu qu’un retour à la normale était « difficile à dire ». Il a néanmoins aussitôt précisé, « dans les semaines, les mois qui viennent ».

    « Nous avons remobilisé l’ensemble du secteur, nous interdisons la revente d’amoxicilline » à « d’autres pays ». « J’ai autorisé les pharmaciens au déconditionnement », a-t-il par ailleurs indiqué. Les autorités ont aussi appelé les médecins et les patients à n’utiliser ces antibiotiques que si nécessaire. Vendredi, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avait évoqué une situation « de fortes tensions d’approvisionnement » qui pourrait durer jusqu’en mars.



    « L’enjeu, qui est majeur, c’est que ce ne sont pas des médicaments qui sont produits en France », a affirmé François Braun, soulignant que le plan d’investissements « France 2030 » du gouvernement visait à « rapatrier toutes ces industries qui produisent ces médicaments essentiels en France, en Europe pour assurer notre souveraineté ».

    Un « tri » en pédiatrie ?

    Selon les autorités sanitaires, cette pénurie s’explique par une hausse de la demande après plusieurs années marquées par la crise du Covid et de multiples restrictions sanitaires qui avaient réduit la propagation de certaines maladies.

    Lors de cette même interview, François Braun a par ailleurs de nouveau refusé de parler de « tri » dans les services de pédiatrie, préférant évoquer une « priorisation », car « les mots ont un sens ». « Les enfants qui doivent être hospitalisés sont hospitalisés, ils peuvent l’être dans un autre hôpital parce qu’il n’y a pas de place », a-t-il justifié.