Rudy Gobert : «C’est important qu’on reconnaisse ceux qui font rayonner la France»

Rudy Gobert, le pivot des Utah Jazz en NBA et de l’équipe de France, est venu nous rendre visite. L’occasion d’évoquer avec lui les Bleus du basket, mais aussi sa vision de la France et des Français.

    Jamais une personne aussi grande n'avait franchi les portes de notre journal. Rudy Gobert, le pivot de l'équipe NBA des Utah Jazz et de l'équipe de France, a plié ses 2,16 m pour venir nous voir ce mardi après-midi.

    Disponible, répondant avec le sourire à chaque demande de selfie, le géant, élu meilleur défenseur de NBA l'an passé, a passé plus d'une heure dans nos locaux et évoqué plusieurs sujets autour de l'équipe de France et de la vision qu'il a de son pays d'origine.

    La Coupe du monde se déroulera en Chine en septembre (31 août-15 septembre). Vous y serez ?

    RUDY GOBERT. Si je suis sélectionné ! (sourire) C'est un objectif majeur d'aider l'équipe à aller le plus loin possible. J'attends cette compétition depuis longtemps car elle doit nous permettre d'aller aux Jeux. L'ambition est de la gagner, de battre tout le monde y compris les Américains. Ce sont cinq êtres humains sur un terrain, comme nous. Nous avons un groupe talentueux et toutes les armes pour battre n'importe qui.

    Serez-vous le patron des Bleus ?

    Quand vous dîtes patron, je pense plutôt être un des leaders. Mon but est de montrer l'exemple par mon envie de gagner. Ce n'est pas l'équipe d'untel ou untel. Les Bleus, c'est d'abord un collectif.

    Quel est votre attachement au maillot bleu ?

    C'est un honneur de représenter mon pays, sur un terrain ou ailleurs. C'est un plaisir de retrouver des mecs avec qui je n'ai pas l'occasion de jouer durant la saison.

    Avec les Bleus, vous faites une croix sur vos vacances estivales…

    Il y a une part de sacrifice. Au lieu de voyager ou s'entraîner en vue de la prochaine saison NBA, on passe une partie de notre été pour tout donner à l'équipe de France. Mais c'est aussi un plaisir. On consacre du temps à des choses qui sont plus grandes que nous. Tant que je suis en bonne santé, c'est un choix facile.

    La NBA ne s'oppose pas à votre venue ?

    On ne peut pas nous forcer à ne pas représenter notre pays même s'il peut y avoir des pressions. Pour ma part, les Jazz me font confiance, je leur fais confiance. Tout va bien.

    Pourquoi le basket français est-il aussi fort en NBA et en Euroligue ?

    Nous avons déjà beaucoup de talents, des bons centres de formation, des bons clubs et un championnat compétitif qui permet aux jeunes de goûter au monde professionnel avant d'aller voir plus haut.

    Tony Parker est considéré comme le meilleur basketteur français de tous les temps. Le dira-t-on un jour de vous ?

    Ce n'est pas une chose à laquelle je pense. J'ai énormément de respect pour Tony et jamais je ne dirai que j'ai eu une meilleure carrière que lui. Mon but est qu'on dise à la fin que j'ai accompli une super carrière, avec des titres. Je veux qu'on dise de moi que j'étais un gagnant.

    Pensez-vous que Tony Parker continuera sa carrière ?

    Je ne sais pas. Si j'ai un message à lui faire passer, c'est : prend la décision qui est la meilleure pour toi et ta famille en prenant celle où tu auras le plus de plaisir.

    Paris (XVe), le 21 mai. Impossible de ne pas remarquer Rudy Gobert et ses 2,16 m. LP/Olivier Arandel
    Paris (XVe), le 21 mai. Impossible de ne pas remarquer Rudy Gobert et ses 2,16 m. LP/Olivier Arandel Eric Michel et Julien Lesage

    En France, vous reconnait-on au-delà de votre taille ?

    De plus en plus, surtout cette année. C'est agréable, ça me fait d'autant plus plaisir que la France n'est pas un pays de basket. C'est important qu'on reconnaisse les gens qui font rayonner la France à l'étranger.

    Rudy Gobert : «La France est très bien vue aux Etats-Unis »

    Comment la France est-elle perçue de l'autre côté de l'Atlantique ?

    Elle reste bien vue. Au moment de l'incendie de Notre-Dame, j'ai reçu plein de messages qui me disaient « nous sommes désolés » alors que je n'étais pas directement concerné. La plupart des Américains ne font pas attention à ce qui se passe en dehors des Etats-Unis. Mais tout ce qui s'est passé avec la casse à l'Arc de triomphe, ça a fait du bruit même s'ils ne connaissent pas le contexte.

    Voterez-vous dimanche ?

    Non. En général, je ne vote pas.