Coronavirus : «Je peux être amer même si je ne peux rien y faire», regrette Pinturault

La saison de ski alpin est terminée à cause de la pandémie. Conséquence : Alexis Pinturault ne pourra pas défendre ses chances de remporter la Coupe du monde sur les deux dernières épreuves.

 « Les décisions sont prises en raison de choses qui nous dépassent », nous confie Alexis Pinturault.
« Les décisions sont prises en raison de choses qui nous dépassent », nous confie Alexis Pinturault. Reuters/NTB Scanpix/Geir Olsen

    Le géant et le slalom de Kranjska Gora, prévus ce samedi et dimanche en Slovénie, ont été annulés, entraînant la fin de la Coupe du monde messieurs de ski alpin, en raison de l'épidémie de coronavirus. C'est la Fédération internationale de ski (FIS) qui l'a annoncé ce jeudi matin.

    Ces deux dernières courses devaient permettre de départager les trois derniers prétendants pour la victoire finale au gros globe et la place de numéro 1 mondial : le Norvégien Aleksander Kilde, leader du classement général, le Français Alexis Pinturault (2e) et le Norvégien Henrik Kristoffersen (3e). Très en forme et à l'aise, le Français avait de bonnes chances de bousculer le classement.

    « C'est très particulier, vraiment très particulier et difficile à accepter, a confié le skieur français dans un enregistrement de la Fédération française de ski. Au total, cela nous fait huit courses chez les hommes qui ont été annulées cette saison, douze chez les femmes. » Mercredi, les trois dernières courses au programme de la Coupe du monde dames, à Are (Suède), ont été annulées pour les mêmes raisons.

    La FIS a officialisé l'attribution du gros globe à l'Italienne Federica Brignone mais n'a pas précisé si le Norvégien Aleksander Kilde avait bien remporté celui des hommes. « Les circonstances extérieures sont particulières, reprend Pinturault. L'annulation en elle-même, je peux la comprendre. Mais c'est la manière dont la FIS gère les choses en nous disant en gros advienne que pourra sans réelle réflexion derrière qui est gênante. Pourquoi attribuer le globe aux dames et pas encore aux hommes ? Il y a beaucoup de questions qui peuvent être posées. »

    «Je n'ai pas pu me battre pour défendre mes chances»

    Performant tout l'hiver, le Français regrette forcément de ne pouvoir défendre ses chances jusqu'au bout et d'être stoppé en plein élan : « Ceux qui sont devant aux classements généraux, en vitesse, slalom, géant, sont des athlètes qui ont été sur le devant de la scène durant tout l'hiver. Les décisions sont prises en raison de choses qui nous dépassent. Ce qui est sûr en effet, c'est que je n'ai pas pu me battre pour défendre mes chances que ce soit en géant ou pour le gros globe. C'est un peu rageant. Je peux être amer même si je ne peux rien y faire. »

    Après la décision d'arrêter la saison sans espoir de retour, le Français se pose une autre question, plus personnelle : « Nous sommes en vacances un peu plus tôt que prévu mais il va peut-être falloir qu'on aille nous aussi passer des tests (NDLR : pour le coronavirus). On ne sait pas si on va être mis en quarantaine ou pas. »

    Après la déception, Pinturault se console quand même avec un bilan hivernal très satisfaisant et réconfortant pour le futur. « Cela a été une saison au cours de laquelle j'ai été régulièrement à la bagarre pour gagner des courses et j'en ai gagné six, se félicite-t-il. Les autres podiums que j'ai faits, ce sont des deuxièmes places. Je me suis donc battu. Ce sont les choses sur lesquelles je veux m'appuyer. Je peux être amer même si je ne peux rien y faire. Ce qui me fait le plus plaisir est que je suis l'athlète qui a le plus de victoires cette année avec un peu de marge. C'est ce que je retiens pour construire mon avenir. »