DANS LE RETRO. 1992 : les JO d'Albertville émerveillent le public

LES ARCHIVES DU PARISIEN. Le 8 février 1992, il y a 24 ans, la cérémonie orchestrée par Philippe Decouflé ouvrait les JO d'hiver. Alors que Paris est candidate à l'organisation des JO 2024, retour sur un moment de grâce resté gravé dans les mémoires, prélude à des Jeux très réussis.

    Il y a près de 30 ans, en octobre 1986, la France apprenait que le site d’Albertville (Savoie) était retenu pour l’organisation des Jeux olympiques d’hiver 1992

    (lire en encadré)

    . Le rendez-vous planétaire, minutieusement préparé par Jean-Claude Killy et ses équipes, était officiellement inauguré six ans plus tard, le 8 février 1992. Ce jour-là, 2 300 athlètes, venus de 65 pays, et des milliers de journalistes sont réunis dans les Alpes françaises. Les Jeux d’Albertville, retransmis dans le monde entier, battent tous les records en vigueur à l’époque. A la veille de la cérémonie d’ouverture, «le Parisien», consacre sa Une à cet événement hors du commun :

    «Le Parisien», 7 février 1992.

    A quelques heures de l'arrivée de la flamme olympique, la tension monte. L’Etat français et les collectivités locales ont investi au total près de 6 milliards de francs pour l’accueil des Jeux. Plus de 8000 bénévoles sont sur le pont. Quand vient le Jour J de l’ouverture, il s’agit de ne pas décevoir. «Tout schuss», encourage «le Parisien».

    «Le Parisien», 8 et 9 février 1992.

    Et cette cérémonie d'ouverture alors ? «Le Parisien» a eu le privilège d’assister aux répétitions. Le spectacle sera «grandiose», affirme le quotidien. Autour d’un grand mât planté au milieu du stade, 250 danseurs et 3500 figurants composent cinq tableaux somptueux. La mise en scène, imaginée par un certain Philippe Decouflé, s’annonce «inoubliable».

    Le spectacle de Decouflé a tenu ses promesses. (AFP)

    «Le Parisien», 8 et 9 février 1992.

    En ce 8 février le monde assiste, émerveillé, à un ballet splendide. «Le Parisien» n’est pas le seul à tomber sous le charme de cette cérémonie. 33 000 spectateurs réunis dans le stade et deux milliards de téléspectateurs découvrent un spectacle touché par la grâce et la poésie. Le corégraphe Philippe Decouflé entre dans l’histoire.

    Parmi les autres temps forts de cette journée, le discours inaugural prononcé par François Mitterrand et l'entrée de la flamme olympique portée par Michel Platini, alors sélectionneur de l'équipe de France de football, dont le nom a été tenu secret jusqu'au dernier moment.

    Des JO réussis mais des finances dans le rouge

    24 février 1992. Après deux semaines d’épreuves sportives, l’heure est au bilan. Ce pari fou est «gagné», titre «le Parisien», qui parle d’une «superbe réussite». Avec seulement trois médailles d’or et cinq d’argent, les athlètes français «avaient le souffle court», regrette toutefois le quotidien.

    «Le Parisien», 24 février 1992.

    Dans une double page, le journal revient sur les «quinze jours de fête, d’exploits, de spectacles souvent exceptionnels, et de drames aussi». Un chasseur alpin et un athlète sont en effet morts pendant les JO. Autre ombre au tableau : le bilan financier s’annonce négatif. Le déficit sera «probablement de 10% (400 millions de francs)», estime «le Parisien» à chaud.

    Jeux dont la France est fière

    «Le Parisien», 24 février 1992.

    Entre les surcoûts des infrastructures et le coût de leur entretien, le vrai bilan économique n’intervient que des années plus tard. En 2006, vingt ans après l’annonce de l’attribution des JO d’hiver à la France, «le Parisien» dresse le constat suivant : «La facture globale de l’organisation des Jeux s’est élevée à 1,7 milliard d’euros avec un déficit de 454 millions d’euros comblé à 75% par l’Etat et à 25% par le département». Mais les retombées en terme de notoriété sont incalculables. Qui connaissait le nom d'Albertville avant les JO ?

    «Le Parisien», 24 février 2006.

    24 ans après, les JO d’Albertville restent gravés dans les mémoires. La qualité de l’organisation et la beauté de la cérémonie d’ouverture n’y sont pas étrangers. La preuve que le mariage entre sport et culture reste une des valeurs essentielles de l’olympisme, tel que les concevaient le baron de Coubertin.