Allemagne - France : « Mon premier plus beau souvenir en sélection », Griezmann à propos de l’Allemagne

Le joueur de l’Atlético de Madrid a évoqué de nombreux sujets en conférence de presse, ce lundi. De la symbolique d’un match contre l’Allemagne, aux progrès de Randal Kolo Muani, en passant par le nouvel Eldorado représenté par l’Arabie saoudite, il s’est épanché.

Antoine Griezmann a précédé Didier Deschamps en conférence de presse. AFP/Franck Fife
Antoine Griezmann a précédé Didier Deschamps en conférence de presse. AFP/Franck Fife

    Son état de forme et celui de l’Allemagne, ses souvenirs des duels contre la Mannschaft, son rôle lors de la victoire contre l’Irlande (2-0), mais aussi l’Arabie saoudite… Antoine Griezmann s’est montré volubile en conférence de presse ce lundi, à la veille du match amical à Dortmund, son 80e de rang avec les Bleus, un record.

    Que représentent les France-Allemagne pour vous ?

    Antoine Griezmann. C’est le premier plus beau souvenir en sélection, au Vélodrome, avec le stade plein, grosse ambiance où on se qualifie pour la finale (2-0 et un doublé). C’était exceptionnel. Ensuite, les France-Allemagne sont toujours remplis de duels, un peu de piquant sur le terrain, il y a cette rivalité, toujours des gros matchs, où il y a beaucoup d’envie du côté des joueurs. Tu rêves de jouer ces matchs quand tu es petit, ce sont les matchs que je voulais absolument regarder à la télé et ne pas aller dormir.

    Vous avez discuté longuement avec Didier Deschamps en début de séance ce dimanche. C’était tactique ou c’était pour vous expliquer que vous retourniez en conférence de presse ?

    Il y a de ça aussi (rires), je rigole. Mon père m’a envoyé un message pour savoir s’il se passait quelque chose. On parlait du match face à l’Irlande, où le coach m’a demandé si j’étais bien en jambes en première période. Je me sentais bien mais je ne touchais pas de ballon. J’essaie d’être bien positionné entre les lignes. Je voyais que le jeu allait souvent à gauche, j’y suis allé pour ramener le ballon à droite et le donner à Ousmane (Dembélé) car il était en jambes et il avait des 1 contre 1. C’était un moyen de faire mal à l’adversaire. En deuxième période, Aurelien (Tchouaméni) et Adrien (Rabiot) jouaient plus en 6, c’était plus facile pour tout le monde et le ballon arrivait plus facilement à Ousmane qui pouvait amener du danger. L’Irlande ne savait pas où on allait attaquer, c’était plus simple pour nous de trouver des espaces. Mon père était rassuré.

    Considérez-vous que Randal Kolo Muani a changé de statut ?

    Randal m’a beaucoup surpris pendant le Mondial. Ce qu’il a fait pour sa première compétition, c’était fort. C’est un joueur qui adore prendre la profondeur, très vertical, qui sait se mettre facilement dans la meilleure position pour tirer. C’est ce que j’aime chez lui. La confiance qu’il avait en lui m’a surpris. Je me rappelle de ma première compétition au Brésil (NDLR: en 2014), je n’étais pas aussi serein.

    La MLS est mon objectif principal

    Pouvez-vous le comparer à Marcus Thuram ?

    Les deux peuvent jouer dans l’axe, à gauche aussi, même si je pense que Marcus peut plus facilement jouer à gauche. Ils sont complets, ils peuvent marquer après un dribble, marquer de la tête, ils cherchent l’espace, la profondeur. Souvent, les équipes en ont besoin. C’est le genre de joueurs qu’on ne voit plus trop, car maintenant c’est plus avec le ballon dans les pieds. On a besoin d’attaquants, de 9 qui demandent en profondeur, ça fait du bien en sélection et en club, Paris ou l’Inter, vont profiter d’eux.

    Que vous inspire la situation de l’Allemagne ? Quels joueurs appréciez-vous chez elle ?

    Je suis surpris car il y a de grands joueurs qui jouent dans de grands clubs. Ensuite c’est des dynamiques où il faut travailler, on vient d’apprendre pour le sélectionneur (NDLR: Hansi Flick licencié). Ils cherchent la bonne solution, mais ils ont les joueurs pour de nouveau faire briller le foot allemand.

    Êtes-vous déjà en pleine forme, alors que le début de saison dernière avait été compliqué ?

    L’année dernière, c’était compliqué car je ne devais rentrer que 30 minutes, je travaillais à l’entraînement et je me donnais à fond sur les trente minutes. Là, je ne suis pas encore à 100 %, je n’ai eu que 20 jours de vacances. Ensuite, on a eu un joli petit voyage entre Corée du Sud, Mexique et États-Unis donc pour une prépa, ce n’est pas le top. Mais je vais me sentir de mieux en mieux en enchaînant les matchs tous les trois jours.

    Comprenez-vous les nombreux départs en Arabie saoudite ?

    Je comprends parfaitement ceux qui peuvent être amenés à partir. On parle de sommes incroyables. D’un côté, même si on gagne beaucoup d’argent, certains peuvent sécuriser leurs enfants, petits-enfants, je trouve ça normal d’y aller. Je pense qu’ils auront l‘obligation de bien jouer, de montrer tout leur talent et de gagner leur championnat là-bas. Moi, est-ce que je pourrais y aller ? J’ai une famille, trois enfants, ce n’est pas une décision facile à prendre. Comme vous le savez, la MLS est mon objectif principal… J’allais dire la NFL (la ligue de football américain).