« C’est juste fou de revenir en tant que coach » : Thierry Henry raconte son retour ému à Clairefontaine

Le nouveau sélectionneur des Espoirs a vécu ses retrouvailles avec le centre de Clairefontaine entre souvenirs émus et refus de se rendre au château de l’équipe de France A.

Thierry Henry n'a pas caché son émotion lors de sa première conférence de presse à Clairefontaine en tant que sélectionneur des Espoirs. Photo LP/Arnaud Journois
Thierry Henry n'a pas caché son émotion lors de sa première conférence de presse à Clairefontaine en tant que sélectionneur des Espoirs. Photo LP/Arnaud Journois

    Comme un ancien élève qui revient dans son ancienne école dans le costume du professeur. Ce week-end, Thierry Henry a effectué son retour à Clairefontaine pour préparer le rassemblement de l’équipe de France Espoirs avant les deux premiers matchs de la saison face au Danemark en amical jeudi à Nancy puis en Slovénie. Le néo-sélectionneur des Bleuets n’a pas caché son émotion. Lui qui s’était rendu dès ses douze ans à Clairefontaine pour les premiers stages de détection de l’INF Clairefontaine a mesuré le chemin parcouru.

    Il avait aussi hâte d’aller saluer les joueurs sélectionnés dans sa première liste, « Je vous vois avant les joueurs » a-t-il lancé aux médias dans l’amphithéâtre de Clairefontaine. Trois fois il a répété le mot « émotion » pour décrire les sentiments qui l’ont habité en franchissant la barrière du domaine des Bleus. « Cela a bien changé, explique le champion du monde 98. Il y a beaucoup d’histoires, d’anecdotes qui me sont revenues. J’ai forcément pensé à mes formateurs. »

    Invité à préciser s’il s’était rendu au château, le bâtiment qui abrite l’équipe de France A et où il logeait notamment lors du Mondial 98, Henry s’est voulu ferme. Comme un gardien de valeurs et de traditions qu’il souhaite voir perdurer : « Pour le château, si tu es en A tu vas là-bas. Point barre. Donc je n’ai pas été au château. Je ne dis pas pour vous faire rire. Je suis sérieux. J’ai vu DD (Didier Deschamps) tout à l’heure et je l’ai attendu sur les marches, c’est le respect. Je n’ai pas d’étoiles au-dessus de mon coq (NDLR : sous entendu sur le maillot des Espoirs). »

    À défaut de château des A, Graal interdit aux non-sélectionnés, Henry s’est arrêté quelques instants devant un autre bâtiment. « Je suis repassé devant le bâtiment de l’INF, où j’ai longtemps vécu, poursuit-il. Je me suis arrêté puis je suis reparti. Mais avant, j’ai pensé aux anciens de la promotion, des mecs avec qui on a rêvé. Je ne vais pas faire la liste devant vous car cela va durer trop longtemps. Mais c’est juste fou de revenir en tant que coach. »



    Entre le Henry gamin et celui qui vient de prendre les rênes des Espoirs, il y a peut-être un ticket de péage qui n’est plus rédhibitoire. « Maintenant, pour venir, je peux prendre le péage, sourit-il. Avant je passais par-derrière avec Les Ulis (sa ville de naissance). C’était moins cher. »

    Henry sait aussi qu’avec sa nomination, une lumière nouvelle et presque éblouissante brille sur une sélection qui évoluait auparavant dans un quasi-anonymat. « Je sais bien que d’habitude il n’y a pas autant de monde, s’amuse-t-il en constatant la vingtaine de journalistes présents. Il y a des choses que je ne peux pas contrôler. Tant mieux pour l’équipe si cela peut faire venir du monde au stade. »