Coupe du monde 2018 : Pogba a la main

Didier Deschamps devrait aligner le milieu de Manchester United d’entrée samedi à Lyon, face aux États-Unis. À lui de prouver qu’il mérite bien d’être titulaire pendant le Mondial.

 Paul Pogba devrait faire partie des 11 joueurs titulaires choisis par Deschamps.
Paul Pogba devrait faire partie des 11 joueurs titulaires choisis par Deschamps. LP/Arnaud Journois

    Quatre-vingt-dix minutes pour finir de convaincre. Paul Pogba, homme de caractère qui se nourrit de défis, comprendra sans doute le message que lui fait passer Didier Deschamps. Le sélectionneur a décidé de faire confiance au milieu relayeur de Manchester United, 25 ans, 53 sélections. Et ce malgré une dernière prestation décevante contre l'Italie et une entrée sans saveur contre l'Irlande.

    C'est en tout cas le sens de mise en place tactiques effectuée jeudi en fin de journée, sous le soleil de Clairefontaine. Selon nos informations, Pogba figurait bien parmi les titulaires, avec les inamovibles Matuidi et Kanté.

    Cette titularisation confirme une tendance claire, alors que Didier Deschamps change peu son équipe entre le dernier match amical et l'ouverture de la compétition. Elle fait suite à une semaine agitée. Mardi, dans France Football, Paul Pogba s'est plaint du traitement qui lui était réservé chez les Bleus.

    « Faut me dire : qui est le patron de l'équipe de France ?, grinçait l'ancien joueur de la Juventus. Je peux jouer à droite, à gauche, en sentinelle. Je me sens à l'aise, mais ce n'est pas comme si j'étais toujours dans les meilleures conditions. C'est comme si on me disait : Je veux que tu sois patron, mais qu'on ne me donne pas les clés, ou Je te donne cette maison, mais tu n'as pas les clés. »

    «Indispensable», selon Deschamps

    Didier Deschamps a peu apprécié la sortie, forcément. Il s'en est expliqué avec l'intéressé dans un entretien qui n'était pas un recadrage mais plutôt une mise en garde qui invitait le Mancunien à avoir des performances en rapport avec ses prétentions. En effet, dans l'esprit du sélectionneur, Pogba conserve une longueur d'avance, même si le staff tricolore attend beaucoup plus de lui que ce qu'il a montré sur les derniers matchs et même si Tolisso a séduit dans le même temps.

    L'ancien joueur de la Juventus Turin conserve à son crédit ses automatismes avec N'Golo Kanté et Blaise Matuidi, ainsi que son expérience des grands rendez-vous. Lorsque Deschamps l'a qualifié d'« indispensable », dimanche à Téléfoot, ce n'était pas un hasard. Il ne veut pas céder à l'opinion du moment et, un peu comme Mourinho à Manchester, DD manie la carotte et le bâton avec un joueur au talent et à la personnalité singuliers.

    L'équation est donc assez simple : si Pogba est bon demain, il débutera très probablement contre l'Australie. S'il ne réagit pas, Tolisso, qui devrait entrer en jeu, pourrait pousser Deschamps à revoir sa hiérarchie. Le numéro 6, en tout cas, ne semble pas perturbé par la situation. Après sa conversation avec le sélectionneur, il a repris sa vie normale à Clairefontaine. A grand renfort de rires, de danses et de chambrages. Demain, il sera temps de prendre les clés de la maison bleue que lui tend Didier Deschamps.