Coupe du monde : le Brésil à nouveau fan de Thiago Silva

Redevenu indispensable au Brésil qui affronte la Serbie ce mercredi soir à 20 heures, Thiago Silva dégage une personnalité plus affirmée.

 Très critiqué dans son pays après le Mondial 2014, Thiago Silva est redevenu aujourd’hui un titulaire indiscutable.
Très critiqué dans son pays après le Mondial 2014, Thiago Silva est redevenu aujourd’hui un titulaire indiscutable. AFP/Gabriel Bouys

    « Jusqu'à aujourd'hui, Thiago Silva fait une grande Coupe du monde. C'est normal qu'il soit titulaire dans cette équipe ». Galvao Bueno, commentateur vedette de TV Globo, ne tarit pas d'éloges sur le défenseur du PSG (33 ans) redevenu indispensable en sélection du Brésil.

    Le même qui avait osé critiquer Neymar lors du dernier match face au Costa Rica (2-0), avoue son admiration pour le joueur, qui avait symbolisé l'instabilité émotionnelle de toute une sélection par ses pleurs, lors de la séance des tirs au but face au Chili en 2014. « Mais n'oubliez pas qu'il n'était pas présent lors du 7-1 et qu'il avait marqué un des deux buts en quart de finale face à la Colombie. Pour moi, il reste un des meilleurs défenseurs au monde », poursuit Galvao Bueno, sorte de Thierry Roland à la sauce brésilienne.

    O Monstro (Le Monstre) est en train d'opérer un retour en grâce dans son pays après avoir été banni par Dunga, l'ancien sélectionneur débarqué à l'été 2016. Même les plus sceptiques, qui ne comprenaient pas le choix de Tite de le préférer à Marquinhos, sont aujourd'hui convaincus par le niveau des prestations du Parisien. Associé en charnière centrale avec Miranda lors des six derniers matchs, Thiago Silva et le Brésil n'ont concédé qu'un seul but face à la Suisse (1-1).

    Alain Roche : « Il dégage un truc supplémentaire »

    « Thiago Silva est dans la continuité de ce qu'il a montré à Paris ces derniers mois, note Alain Roche, ancien défenseur du PSG, aujourd'hui consultant pour le groupe Canal +. Je ne sais pas si ce qui s'est passé en Ligue des champions l'a boosté dans le sens où il ne s'est plus senti intouchable (NDLR : Emery l'avait mis sur le banc lors du huitième de finale aller face à Madrid). Mais, depuis, il est irréprochable. Attention, ça a toujours été un grand défenseur. Il n'a pas été surnommé O Monstro pour rien et les qualités sont toujours présentes. D'ailleurs, je ne vois pas de changement majeur dans son jeu, mais il dégage un truc supplémentaire. »

    Piqué dans son orgueil, l'ancien Milanais aurait donc opéré une mue. Pour Roche, la « théorie de Madrid » trouve son prolongement sur le terrain mais aussi en dehors. « Quand j'entends Thiago Silva affirmer qu'il ne comprend pas l'attitude de Neymar à son égard pendant le match face au Costa Rica, je me dis qu'il s'affirme plus, décrypte le consultant en référence aux insultes de la star à son capitaine parce qu'il avait rendu un ballon à l'adversaire après un arrêt de jeu. Il y a quelques années, il disait qu'il mourrait pour Neymar sur le terrain, désormais on a l'impression qu'il ne veut plus subir les événements. »

    A bientôt 34 ans, Thiago Silva aurait-il enfin fendu son armure d'émotions paralysantes ? Celle qui lui a valu tant de critiques. « Il faudra voir sur les prochains matchs, ceux à élimination directe. Mais il a peut-être appris de ses erreurs », veut croire Alain Roche.