France-Etats-Unis : Henry, capitaine abandonnée

Malgré une louable débauche d’énergie, la capitaine des Bleues n’a pas réussi à équilibrer le rapport de force avec les Américaines, championnes du monde en titre.

 La déception d’Amandine Henry qui n’a pas ménagé sa peine.
La déception d’Amandine Henry qui n’a pas ménagé sa peine. LP/Arnaud Journois

    Comme un symbole, Amandine Henry, en coupant du gauche un long coup franc de Majri, avait offert à la France (2-1 a.p.), dimanche au Havre contre le Brésil, le droit de défier, ce vendredi, l'ogre américain. Treize ans après son homonyme Thierry, elle terrassait, à son tour, la Seleção. L'histoire jouait alors de délicieuses prolongations.

    Sur l'écran noir de ses nuits blanches, la capitaine des Bleus de 29 ans s'était sans doute préparée, dès le tirage au sort en décembre 2018, à retrouver sur sa route les Etats-Unis, le pays même où elle a élargi son registre lors de son passage à Portland en 2017 agrémenté d'un titre US.

    Tout au long d' une première période étouffante, la Nordiste, archétype du milieu de terrain moderne, une joueuse « box-to-box » comme on dit prosaïquement outre-Manche, n'a pas ménagé sa peine. Présente sur tous les points chauds, elle a dirigé la manœuvre de la voix, s'escrimant à l'éclairer du geste. A son crédit, une frappe non cadrée (18e) et de nombreuses récupérations de balle. Peu aidée par l'apathie de Gaëtane Thiney, elle a écopé comme elle a pu. Elle a ainsi souvent montré l'exemple par un tacle bien senti ou un pressing opportun.

    Solide jusqu'au bout

    Après la pause, elle commence par repousser un tir de Morgan (47e), avant de voir, un peu plus tard, sa tentative déviée en corner (53e) puis endiguée par Naeher (78e).

    Louée par sa capacité à casser les lignes, elle a eu, aussi, du déchet dans son jeu, mais au moins a-t-elle eu le mérite d'essayer. Non retenue pour le Mondial 2011 par Bruno Bini pour des raisons extra-sportives - elle n'entrait pas dans le projet de vie cher au sélectionneur - elle a scintillé en 2015 étant même élue deuxième meilleure joueuse du tournoi malgré l'élimination de la France en quarts de finale.

    Porteuse du brassard depuis l'arrivée aux affaires de Corinne Diacre, la Lyonnaise s'arrête, à nouveau, à ce stade de la compétition, véritable plafond de verre pour les tricolores.

    Gravement blessée au genou droit quand elle avait 19 ans - elle a subi une greffe de la rotule pour combler un trou dans le cartilage -, Henry sera, jusqu'au bout, demeurée solide malgré un dos bloqué quelques jours avant le début du tournoi. Et garante de l'équilibre du 4-2-3-1 comme de celui du groupe. Un simple cautère sur une jambe de bois pour cette compétitrice hors pair.