Football: les Bleues cartonnent contre l’Estonie

Sans surprise, les joueuses de Corinne Diacre ont facilement disposé de la modeste Estonie 11-0 à Créteil vendredi. Avec trois victoires en trois matchs, elles sont seules en tête de leur groupe de qualification au Mondial 2023.

Un mois après sa victoire 10-0 en Grèce, les Bleues ont récidivé face à l'Estonie devant leur public à Créteil. Icon Sport/Philippe Lecoeur
Un mois après sa victoire 10-0 en Grèce, les Bleues ont récidivé face à l'Estonie devant leur public à Créteil. Icon Sport/Philippe Lecoeur

    Le stade Dominique-Duvauchelle de Créteil n’était que partiellement rempli (4366 spectateurs) mais la majorité d’enfants présents, déjà comblés par l’arrivée des vacances de la Toussaint, ont été récompensés par un feu d’artifice de buts de l’équipe de France féminine.

    Déjà impitoyables en Grèce le mois dernier (0-10) pour leur premier match des éliminatoires au Mondial 2023, les Bleues ont livré un match à sens unique, les occasions alternant avec les buts, tandis que les Baltes incapables de franchir la ligne médiane, étaient bien en peine d’esquisser seulement une contre-attaque.

    «C’est un match qu’on s’est encore rendu facile, juge la sélectionneuse Corinne Diacre. En démarrant fort, on est moins embêté. C’était un objectif. On est satisfaites des 3 points, on continue notre marche en avant. Il reste un match avec un déplacement assez lointain qu’il va falloir maitriser », a estimé la coach en référence au match au Kazakhstan de mardi.

    100 places d’écart au classement mondial

    Il est vrai que pour son 3e match de qualification, la France, qui s’était défaite in extremis de la Slovénie 3-2 dans le temps additionnel lors du 3e, recevait une équipe lui rendant 100 places au classement FIFA (5e contre 105e), incapable d’inscrire le moindre but en huit rencontres officielles disputées en 2020 et 2021.

    En 2009 déjà, les grandes sœurs des Estoniennes avaient subi un cuisant 12-0 des pieds des Bleues de l’époque au Havre.

    «Tout n’était pas parfait dans la finition mais quand on a 75% et plus de possession face à un bloc bas, ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile, reprend Diacre. Autre point positif les entrantes n’ont pas affaibli cette équipe de France (Asseyi, Dali, Feller, Morroni et Malard).»

    La première fusée n’a pas tardé à être craquée, par Geyoro, déjà auteur d’un doublé face à la Grèce, de près sur une passe de Cascarino, après seulement cinq minutes et une phase de possession outrageuse des Bleues (1-0, 5e). Puis, d’un plat du pied d’école, Kakoto a creusé un break, sur un centre la droite de Périsset (2-0, 15e).

    Peu après, Périsset a transformé un penalty obtenu par Karchaoui, séchée alors qu’elle slalomait dans la surface adverse (3-0, 25e).

    L’occasion de lancer des jeunes

    A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire mais qu’importe à la sélectionneuse Corinne Diacre, qui voit dans ces matchs autant d’opportunités d’aguerrir ses plus jeunes joueuses. « Aujourd’hui, certaines joueuses manquent d’expérience mais si on ne leur donne pas de temps de jeu elles n’en acquerront jamais, avait déclaré Diacre jeudi. C’est peut-être aussi le bon moment pour lancer quelques jeunes, j’y suis f avorable. On est dans l’adaptation en permanence. Il faut trouver d’autres choses, d’autres automatismes, d’autres combinaisons, d’autres formules, pour ne pas être en difficulté quand des titulaires habituelles manquent à l’appel. Diacre ne verse pas dans le jeunisme absolu toutefois: «Il y a déjà pas mal de jeunes. C’était le moment. Il faut maintenant qu’on trouve une certaine stabilité. Aux jeunes de se faire une place, je ne serai pas patiente très longtemps. Le haut niveau demande une exigence qu’il faut qu’elles acquièrent.»

    À Créteil, la coach des Bleues se passait à nouveau des expérimentées Henry et Le Sommer, par choix, et composait avec le forfait sur blessure de Mbock, Majri et Renard, réhabilitée dans le rôle de capitaine le mois dernier - après en avoir été dépossédé en raison d’une brouille entre Diacre et elle.

    En l’absence de la grande Wendie, Tounkara, la défenseure centrale de l’Atlético, 26 ans, avait hérité du brassard ce vendredi soir. Avant la pause, Cascarino a coupé un centre de Diani (4-0, 29e) et Toletti, d’une frappe lointaine passée sous le ventre de la gardienne Kork, a ouvert son compteur-but en bleu.

    Après le repos, les buts n°6 et n°7 sont venus d’un but contre son camp d’Orav (6-0, 52e) et d’un enchaînement contrôle-frappe de la Parisienne Diani (7-0, 53e).

    Le 1000e but des Bleues

    À la réception d’un corner, Tounkara a encore salé la note de la tête (8-0, 65e), puis du pied (9-0, 72e) à la chute d’un coup franc.

    Un dernier « autogoal » estonien et le bouquet final était tiré sur Duvauchelle (10-0, 79e) puis Dali (90e) pour le 1000 but de l’histoire des Bleues.

    Même très loin de leurs bases, les Bleues devraient continuer leur promenade des éliminatoires face au Kazakhstan mardi.

    Pour les Bleues, le premier vrai test interviendra peut-être lors de l’accueil du Pays de Galles le 30 novembre - retour le 8 avril. Encore que les Galloises, seules à même de rivaliser avec les Françaises, aient perdu deux points en Slovénie (1-1) ce vendredi. Et laissé la tête du groupe I aux seules Françaises. «Je ne suis pas étonnée au vu des problèmes que les Slovènes nous ont posé il y a quelques semaines. On aura une première petite finale face à Galles le 30 novembre.» Et, qui sait, un nouveau feu d’artifice tricolore.