France - Allemagne : vivement les cadres !

Après avoir procédé à une large revue d’effectif peu concluante face à l’Islande, Didier Deschamps s’appuiera sur son équipe type mardi contre l’Allemagne.

 Stade de France, le 9 septembre. Lors de France - Pays-Bas, Paul Pogba , N'Golo Kanté , Blaise Matuidi et Kylian Mbappé.
Stade de France, le 9 septembre. Lors de France - Pays-Bas, Paul Pogba , N'Golo Kanté , Blaise Matuidi et Kylian Mbappé. LP/ Arnaud Journois

    « Mardi l'adversaire ne sera pas le même ». A l'issue du résultat nul poussif contre l'Islande (2-2), Didier Deschamps a tourné son regard vers la prochaine confrontation contre l'Allemagne, le 16 octobre, au stade de France, en Ligue des nations. Quoique éliminée piteusement au premier tour du Mondial russe, la Mannschaft possède dans sa manche d'autres arguments. A commencer par une véritable épaisseur et surtout une culture du haut niveau bien supérieure à celle des Vikings.

    Une formation tricolore profondément remaniée lui sera opposée. Car si ils sont 23 à être entrés, de plain-pied, dans l'éternité du football le 15 juillet à Moscou, tous n'ont pas le même statut ni une influence comparable au sein du groupe. Et ça n'a rien d'un truisme. Au Roudourou, sans la moitié des joueurs de champ titulaires en finale de la Coupe du monde, tout s'est révélé bien plus compliqué.

    Pareil constat de carence avait d'ailleurs pu déjà être dressé lors du soporifique 3e match de poule face au Danemark (0-0). En clair, quand le technicien basque choisit, à dessein, de tendre certaines perches à des éléments en mal de temps de jeu et de ménager certains de ses cadres comme Matuidi, Kanté et l'incontournable Mbappé, les Bleus perdent de leur superbe et de leur pouvoir dévastateur. Pour ne rien arranger, deux joueurs ayant laissé poindre des aptitudes intéressantes durant la campagne de Russie, à savoir Fekir et surtout Tolisso, n'étaient pas disponibles.

    La Mbappé dépendance

    « Ce phénomène n'a rien de spécifique à la France. C'est le propre de toutes les sélections et ça vaut aussi au niveau des clubs, plaide Jean-Marc Ferreri, l'ancien international appelé à commenter sur M 6 le prochain choc entre les deux dernières nations détentrices du titre planétaire. Ça n'est pas seulement une question d'individus ou de qualités. Mais les automatismes ça réclame du temps. Et puis les champions du monde, enfin ceux alignés le plus souvent par DD, véhiculent avec eux quelque chose qui s'appelle de la confiance et les rend encore plus redoutables ».

    Concrètement, devant Hugo Lloris, Lucas Hernandez reprendra mardi son poste le long du couloir gauche. Le reste du secteur défensif ne connaîtra pas de bouleversement. En l'absence de Samuel Umtiti, blessé, il appartiendra à Presnel Kimpembe de se remettre en question pour reproduire chez les Bleus ses performances avec Paris. Les retours conjugués des inusables Matuidi et Kanté vont conférer une toute autre contenance à l'entre-jeu tricolore.

    La remarque vaut aussi pour l'attaque en proie à une Mbappé-dépendance. Interrogé sur ce sujet, Hugo Lloris cherchait à nuancer, afin, au passage, d'ôter un peu de poids des épaules du prodige de Bondy. « Tout ne doit pas dépendre de lui. C'est à nous de trouver les solutions collectives pour éviter ce genre de scénario », martelait, le gardien des Spurs dans la zone mixte du Roudourou. A la mi-temps, dans l'intimité du vestiaire, Deschamps avait sensiblement haussé le ton, lâchant, en substance, à ses joueurs : « On n'y est pas. »

    A l'issue du match, on le découvre, dans une vidéo mise en ligne par la FFF sur son compte Twitter, diffuser un message limpide. « Ça doit nous servir, ça doit vous servir à tous. Ça peut arriver, ça ne devrait pas arriver, mais ça peut… Soyez conscients de ce qu'on doit faire pour que ça ne se répète pas ». Une piqûre de rappel en somme.

    L'équipe probable face à l'Allemagne : Lloris - Pavard, Varane, Kimpembe, Hernandez - Mbappé, Pogba, Kanté, Matuidi - Griezmann, Giroud.