«Il faut tout laisser en Angleterre, nos cœurs, nos tripes !» : l’appel des Bleues avant la demie de l’Euro

Selma Becha, la Lyonnaise de 21 ans, désignée joueuse du quart de finale face aux Pays-Bas (1-0), affiche sa motivation avant la demi-finale contre l’Allemagne mercredi. Les Bleues ont de l’ambition et ne se cachent pas.

Elle n'est entrée en jeu qu'à la 62e minute du quart de finale contre les Pays-Bas mais Selma Bacha a été désignée joueuse du match. Icon sport
Elle n'est entrée en jeu qu'à la 62e minute du quart de finale contre les Pays-Bas mais Selma Bacha a été désignée joueuse du match. Icon sport

    Elle s’est présentée en zone mixte avec son trophée de meilleure joueuse du match, celui qu’ont déjà remporté Grace Geyoro et Melvine Malard en phase de poules. Selma Bacha n’est pourtant entrée en jeu qu’à la 62e minute face aux Pays-Bas (1-0), lorsqu’elle a remplacé Melvine Malard. Mais son activité côté gauche au cours de la prolongation notamment a donné un nouveau souffle aux Bleues qui ont fini par trouver l’ouverture et se qualifier pour la demi-finale. Avant d’être interrompue par ses copines arrivées en force et en musique, Bacha a pu faire part de son émotion d’avoir vécu une qualification comme celle-ci et de son ambition pour la suite.

    Avez-vous le sentiment d’avoir changé le match ?

    SELMA BACHA. Non… Après c’est vrai que quand je suis entrée sur le terrain j’avais cette rage d’apporter à mon équipe ce petit plus. J’ai apporté quelque chose, avec toute l’humilité que j’ai, et j’en suis contente. La victoire est là.

    On vous sent très émue…

    Oui émue parce que c’est ma première compétition chez les A. Je joue, j’ai du temps de jeu. Être en demi-finale pour ma première compétition avec la A il n’y a rien de mieux en fait. Je n’ai vraiment pas les mots parce que je suis énormément touchée. On est un groupe. On a travaillé dur. Et ça s’est vu sur le terrain. On a un mental et on est unies.

    On vous a vu rester longuement fêter la victoire avec les supporters français…

    C’est important de remercier les supporters parce qu’ils ont été là tout au long du match. Je les entendais : « Allez les Bleues ». C’est bien de les avoir. J’espère qu’ils seront chauds pour la demi-finale.

    Avez-vous douté en voyant vos partenaires manquer autant d’occasions ?

    Pas d’inquiétude franchement. Parce que comme je le dis depuis le début : je crois en ce groupe. Après, l’équipe néerlandaise a bien défendu avec des sauvetages sur la ligne. On est rentré au vestiaire, on avait encore plus la rage. On s’encourageait. Les cadres étaient là, elles avaient les bons mots. Et ce soir (samedi) c’est ça qui prime : le mental et la solidarité.

    Qu’elle était l’ambiance dans le vestiaire à la fin du match ?

    C’était la folie hein ! La folie. On a bien crié. On a bien fêté ça. On récupérera dimanche.

    Est-ce un soulagement ?

    Oui parce que depuis le début on s’est dit qu’on voulait aller en finale et passer ce quart et être en demi c’est bien mais maintenant dans trois jours on rejoue et il faut aller chercher cette finale.

    Que vous êtes-vous dit quand Ève Perisset est allée frapper le pénalty ?

    Franchement, en toute sincérité, aucun doute. Dans ce groupe tout le monde a confiance en fait. Donc j’ai cru en elle.

    Reste-t-il du carburant pour la suite et notamment la demi-finale mercredi face à l’Allemagne ?

    Bien sûr il reste du carburant. Il faut aller puiser encore. On va bien récupérer et on va aller chercher ça. Il faut tout laisser en Angleterre, nos poumons, nos cœurs, nos tripes !

    Avoir deux jours de moins de récupération que l’Allemagne change-t-il quelque chose ?

    Non, comme la coach a dit : quand on gagne, on récupère vite. Maintenant on va bien récupérer comme on sait faire, on ne va pas changer les habitudes et… (NDLR : elle doit s’interrompre car ses copines, enceinte allumée, débarquent). Voilà !