Violences lors de Nice-OM : la justice ouvre une enquête, les deux clubs convoqués par la Ligue

Dimanche soir, lors du derby à l’Allianz Riviera de Nice, les joueurs marseillais ont reçu de nombreux projectiles, avant que le terrain ne soit en partie envahi par des supporters niçois. Une «insulte au football», a réagi la ministre des Sports.

La rencontre a dû être interrompue 1h30, avant que Marseille ne refuse de reprendre le match. REUTERS/Eric Gaillard
La rencontre a dû être interrompue 1h30, avant que Marseille ne refuse de reprendre le match. REUTERS/Eric Gaillard

    Un match sans fin, et une grosse polémique. Alors qu’une enquête a été ouverte après les incidents qui ont conduit à l’interruption du match de football de Ligue 1 Nice-Marseille dimanche soir, la Ligue professionnelle de football annonce que les deux clubs convoqués par la Commission de discipline de la LFP.

    Par ailleurs, trois mineurs ont bien été interpellés aux alentours de 22h30 lors des graves débordements qui ont conduit à l’interruption du match, selon une information de RMC Sport confirmée au Parisien. Toutefois, les intéressés ont été remis à leurs parents, et aucune garde à vue n’a effectivement lieu pour l’heure. Le parquet de Nice a d’ailleurs confirmé qu’ « il n’y a pas de garde à vue » à ce stade de l’enquête.



    Le derby qui opposait l’OGC Nice à l’Olympique de Marseille a été interrompu pendant une heure et demie dimanche soir. En cause, l’envahissement de la pelouse par des supporters après un incident qui a enflammé la rencontre : une énième bouteille en plastique lancée sur le joueur marseillais Dimitri Payet, que ce dernier a renvoyée vers la tribune.

    « Nos joueurs ont été agressés », estime Longoria

    Un cordon de sécurité de stadiers, vêtus de gilets jaunes, a essayé d’arrêter les supporters, mais des coups ont été échangés à différents endroits du terrain, dans une mêlée entre joueurs des deux équipes, supporters et stadiers.

    Nice menait 1-0, mais le match ne s’est pas terminé : après 90 minutes d’atermoiements, la rencontre a été définitivement arrêtée quand l’arbitre a constaté l’absence des Marseillais, malgré la détermination de la Ligue (LFP) à faire reprendre le match.

    « On a décidé pour la sécurité de nos joueurs, qui ont été agressés lors de l’envahissement du terrain, de ne pas reprendre car la sécurité de nos joueurs n’était pas garantie », a expliqué le président de l’OM, Pablo Longoria, dans une vidéo transmise aux médias.

    Nice voulait reprendre la partie. « Je sais très bien que le match aurait pu reprendre. J’étais persuadé que cela se passerait très bien », a déclaré de son côté le président niçois Jean-Pierre Rivère.

    Maracineanu réclame « des sanctions »

    Interrogée sur BFMTV ce lundi en fin de matinée, la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a estimé que le spectacle offert était « une insulte au football ». « C’est évidemment regrettable étant donné le temps que nous avons passé à suivre des matches sans spectateurs, sans amoureux de sport, sans encouragements », a d’abord réagi la ministre. « Voir ça dès les premiers matches de football, ça fait de la peine, c’est intolérable parce que la première des conditions pour qu’un match se déroule c’est évidemment d’assurer la sécurité des gens qui sont sur un terrain, des joueurs, des arbitres, des entraîneurs », a-t-elle poursuivi.

    « Ces incidents sont une insulte d’abord pour le football, pour le sport en général et les supporters eux-mêmes », a-t-elle ajouté en demandant de « sanctionner », les auteurs de jets de projectiles et ceux qui ont envahi la pelouse, « comme il faut ». « Il y a les sanctions, les interdictions de stade. Je suis prête à rouvrir ce dossier s’il le faut, si toutefois on arrive à désigner les coupables en question », a-t-elle précisé.

    « Je crois qu’il faut qu’il y ait des pénalités pour le club en question », a aussi estimé Roxana Maracineanu. Le match aurait-il dû reprendre ? « Cela va être l’un des éléments de l’enquête. Si les joueurs se sont sentis en danger (…) ils ont bien fait de rester dans les vestiaires et de faire en sorte que le match ne reprenne pas », a répondu la ministre.