Ligue 1 : Kombouaré tout juste arrivé, Nantes renoue avec le succès face à Angers

Nommé, mercredi 10 février au soir, en remplacement de Raymond Domenech, le pompier de service kanak a connu la victoire, ce dimanche, pour sa première nantaise à Angers. Il met fin à la pire série de l’histoire du club.

 Le nouvel entraîneur du FC Nantes, Antoine Kombouaré félicite son milieu de terrain, Abdoulaye Touré.
Le nouvel entraîneur du FC Nantes, Antoine Kombouaré félicite son milieu de terrain, Abdoulaye Touré. AFP/Jean-François Monier

    Trois mois. Depuis trois mois et seize rencontres, le FC Nantes n'avait plus affiché un large sourire en quittant une pelouse. Il a fallu l'arrivée d' Antoine Kombouaré, appelé en milieu de semaine à succéder à un Raymond Domenech totalement dépassé par les événements (trois défaites et quatre nuls sous sa direction), pour voir les Canaris réagir enfin en s'imposant, ce dimanche à Angers (3-1). «C'est pas mal pour des débuts. C'est surtout une belle surprise. Je ne vous cache pas que j'ai pensé à des choses avant ce match-là. Aujourd'hui, ça s'est déroulé comme je le pensais, s'est félicité Kombouaré. J'ai demandé à mes joueurs de ne pas avoir peur, de jouer. Notre début de match est exceptionnel, on mène rapidement 2-0. Quand Angers a mis son but, ça a été compliqué, notre début de seconde période a été très compliqué. On a eu un peu de réussite. On a fait ce qu'il faut pour plier le match à la fin.»

    La casquette, de son nouveau club vissée sur la tête, l'ancien coach de Toulouse, né au football à Nantes dans les années 80, a beaucoup communiqué avec ses hommes. Malgré sa pause de treize mois, il n'a rien perdu de ses habitudes. Quatrième entraîneur à s'asseoir sur le banc nantais cette saison - après Christian Gourcuff, Raymond Domenech et en comptant l'intérim de Patrick Collot en décembre -, il est arrivé dans un contexte délicat, avec la non moins complexe mission de secouer des joueurs atones, en position de barragistes.

    Il est prêt à la relever. Le Kanak de 57 ans a même vécu une entame de rêve, avec deux buts en sept minutes (Moses Simon à la 4e, Imran Louza à la 7e sur pénalty), et une fin en apothéose (Kader Bamba à la 86e). Malgré des choix forts traduits dans les actes par la présence du capitaine Nicolas Pallois sur le banc au coup d'envoi, et le passage à un 4-4-2 plutôt cohérent durant toute la rencontre, ce résultat positif ne fait pas s'évaporer, d'un claquement de doigts, les doutes nés d'une saison 2020-21 terriblement laborieuse. Thomas Mangani (1-2, 33e) sur pénalty replante, même, un temps la petite graine de l'appréhension dans des esprits nantais encore fragiles.

    Première victoire depuis le 8 novembre

    Cette reprise en mains a déjà eu le mérite de dessiner quelques élans de solidarité et d'abnégation encore absents, il y a peu, de la panoplie nantaise. Avec, comme un signe tangible, cette barre transversale venant se substituer à Alban Lafont sur le tir contré de Sofiane Boufal (49e). Il y a quelques semaines, ce coup du sort aurait probablement fini au fond des filets. Pas cette fois. S'il reste barragiste, Nantes n'avait plus gagné depuis le 8 novembre dernier. « Je vais être très clair: si on avait perdu aujourd'hui, ça n'aurait pas été un problème car l'équipe est toujours malade. On gagne, c'est bien, mais ce ne sont que trois points de pris, a insisté Kombouaré. L'objectif final est le maintien, il y a encore beaucoup de points à prendre. Cela va leur laisser un peu de répit, un peu de confiance et de sérénité. J'ai entendu leur cri après le match, j'étais à l'extérieur, c'est bien. Mais nous ne sommes surtout pas maintenus après ce succès.»

    Est-il permis d'évoquer, déjà, un effet Kombouaré ? D'aucuns associeront, aussi, cette réaction collective à un désaveu évident des méthodes obsolètes prônées par l'ancien sélectionneur des Bleus. Le brûlant avenir nantais en dira davantage sur les ressorts intimes de cette victoire et sur la capacité des partenaires de Bamba à prolonger l'embellie. Les Canaris mettent, au moins, un terme, à la pire série de matchs sans victoire de l'histoire du club. Cela méritait bien un sourire en quittant la pelouse de Raymond Kopa.