« Prouver aux filles que tout est possible » : on a assisté à la première détection 100 % féminine en France

Ce vendredi, à Nozay dans l’Essonne, s’est tenu le premier « Scouting Day » féminin organisé en France par FootSider. Une centaine de joueuses étaient présentes pour tenter de se faire repérer par des recruteurs de clubs amateurs et professionnels.

Le premier "Scouting Day" 100% féminin organisé en France s'est déroulé dans l'Essonne ce vendredi. Photo FootSider
Le premier "Scouting Day" 100% féminin organisé en France s'est déroulé dans l'Essonne ce vendredi. Photo FootSider

    « On veut être pionnier dans le développement du football féminin en France ». L’ambition de Rihane Mouhib, cofondateur de FootSider, est bien définie. Lancée début 2022, l’application se veut être le LinkedIn du football amateur en donnant l’opportunité à des joueurs et à des clubs de se trouver conjointement. Dans le ciel nuageux essonnien pointe un petit rayon de soleil ce vendredi 8 décembre. À l’instar de l’espoir qui ressortait de la centaine de joueuses âgées de 13 à 28 ans de lancer ou de relancer leur carrière à l’occasion de la première détection 100 % féminine organisée en France.

    Dans une ambiance bienveillante, les joueuses s’affrontent par catégorie d’âge. Le jeu est fluide, de qualité et sans grande interruption malgré les petites blessures que tout footballeur du dimanche a dû connaître. Mais surtout, le sérieux est au rendez-vous. En même temps, du beau monde s’est agglutiné sur les bancs de touche pour tenter de dénicher les talents de demain. Ce sont près de vingt recruteurs d’Île-de-France mais aussi de l’étranger qui ont fait le déplacement au complexe sportif Pedro Pauleta de Nozay. Parmi eux, on retrouve notamment des scouts du Paris Saint-Germain, du Paris FC ou encore du Red Star.

    « Notre rôle est de permettre à des jeunes filles qui sont dans des structures amatrices de pouvoir se montrer et d’intégrer des structures professionnelles. Depuis le début de cette saison, il y a eu la création des centres de formation féminins dans six clubs, dont le Paris FC. On souhaite dénicher des joueuses dans des coins plus reculés pour leur permettre de potentiellement commencer une carrière professionnelle, explique Antoine Ferreira, responsable du recrutement du Paris FC. Il y a de belles séquences sur le terrain. »

    Une réussite déjà annoncée

    « On est très contents que ces clubs de renom soient là, il y a aussi des clubs amateurs et même un club suédois venu exprès pour l’évènement. Ça prouve aux filles que tout est possible en matière de recrutement. Aujourd’hui le niveau est très satisfaisant et on a déjà eu des échos concernant des joueuses qui vont partir en essai ». Comme le laisse entendre Rihane Mouhib, il n’aura pas fallu plus d’une heure et demie de temps de jeu pour que les recruteurs commencent à remarquer les premières pépites sur le terrain.

    Comme un symbole, c’est une joueuse de 26 ans qui a détonné lors de la première rencontre. Joueuse de l’ALC Longvic (Côte-d’Or), Lucie a effectué une prestation vraisemblablement assez convaincante pour taper dans l’œil de plusieurs recruteurs présents. « J’ai téléchargé l’application FootSider parce que j’ai une amie Mila Teixeira qui m’en a parlé et qui m’a poussé à postuler alors que je ne voulais pas trop venir à l’origine. J’ai reçu un message des organisateurs et je suis là », révèle la milieu défensive passée par les équipes de jeunes de Lille.

    Pour rappel, les dernières détections organisées par FootSider avaient déjà permis à deux joueurs de s’engager du côté de Bologne en Serie A, et du Paris FC.



    Des ambassadeurs de renommée

    Footballeuse à Dijon, arbitre fédérale et influenceuse, cette même Mila Teixeira est récemment devenue ambassadrice du football féminin chez FootSider. « Pour moi, c’était important de m’engager dans ce projet car il véhicule de belles ambitions pour le football féminin. Ce tournoi, c’est un premier pas avant de continuer à grandir, raconte la joueuse de 22 ans. Je pense que ça va changer la donne, ça va leur permettre d’avoir de plus grandes chances d’arriver au haut niveau. Je veux encourager et pousser les filles à s’inscrire à ce genre d’évènement car ce sont des passerelles incroyables et il faut saisir cette opportunité. Je remercie FootSider et j’espère qu’ils en organiseront d’autres ».

    Aux côtés de Mila, deux grands noms du football mondial se sont érigés pour soutenir la cause de FootSider, au point même d’en devenir des investisseurs. L’ancien joueur du FC Porto et international algérien Yacine Brahimi et surtout la légende brésilienne et Ballon d’or 2005 Ronaldinho constituent le visage médiatique de la marque. « À mon époque, je me souviens que c’était complètement différent. Il n’y avait pas Internet. C’était dans la rue. Et j’ai vu beaucoup de jeunes très doués qui n’ont pas réussi à devenir professionnels. Pourquoi ils n’auraient pas droit à une seconde chance ? », s’était rappelé l’ancien joueur du PSG et du FC Barcelone à l’occasion de la cérémonie de lancement de l’application.

    « On a été sollicités par d’autres pays… »

    Mais l‘ambition des cofondateurs de FootSider ne se limite pas seulement à la France. Même si l’hexagone reste pour le moment leur priorité, les hommes de l’ombre du projet aimeraient davantage se tourner vers le reste du monde à l’avenir comme l’explique Rihane Mouhib : « En même pas une année on a réussi à avoir 100 000 utilisateurs sur l’application. On a été sollicités par d’autres pays pour commencer le développement, mais on veut d’abord bien se consolider en France pour ensuite partir sur l’Europe. Après on a l’Afrique qui tient tant à Yacine Brahimi où on veut développer le football féminin et masculin, mais aussi avec Ronaldinho en Amérique latine. Enfin, on aimerait se développer aux États-Unis à l’occasion de la Coupe du monde 2026 ».