Vahid Halilhodzic : en équipe nationale, «on ne choisit pas toujours les meilleurs»

Pour Vahid Halilhodzic, sélectionneur du Japon, il vaut mieux avoir l'embarras du choix que l'inverse, même si certains choix sont difficiles à faire.

Pour le sélectionneur du Japon, Vahid Halilhodzic, l'équipe de France peut se reposer sur de nombreux «joueurs capables de faire des choses extraordinaires».
Pour le sélectionneur du Japon, Vahid Halilhodzic, l'équipe de France peut se reposer sur de nombreux «joueurs capables de faire des choses extraordinaires». EPA/ MAXPPP/ STEPHANIE LECOCQ

    Il a qualifié le Japon pour le Mondial 2018, après avoir hissé l'Algérie en 8e de finale de la Coupe du monde 2014. Sa très bonne connaissance du foot français, où il a été tour à tour joueur (Nantes, PSG), puis entraîneur (Lille, Rennes, PSG), lui confère une légitimité pour parler des Bleus.

    Quels sont les joueurs qui ont marqué des points face à l'Allemagne?
    Vahid Halilhodzic.
    Anthony Martial et Alexandre Lacazette, évidemment. Ils ont du talent et ont été exceptionnels. Mais ils manquent encore de régularité. De temps en temps, ils manquent d'engagement et d'envie, donc il faut ne pas trop s'emballer sur eux.

    Le secteur offensif des Bleus sera-t-il le plus compliqué à gérer pour le sélectionneur ?
    Didier Deschamps va être embêté car l'attaque est phénoménale. Mais c'est toujours mieux de se reposer sur un tel réservoir. Quand on voit ce que fait Mbappé... Il y a tellement de joueurs capables de faire des choses extraordinaires dans cette équipe ! Mais attention, car ces jeunes se voient parfois trop beaux et veulent se montrer. C'est bien évidemment positif, mais, quand il y a trop d'individualisme et d'égoïsme, ça peut être dangereux et porter atteinte au collectif.

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    Qu'est-ce qui pourrait amener Didier Deschamps à modifier sa liste ?
    Il faut savoir trouver le juste équilibre. On ne choisit pas toujours les meilleurs et on ne peut pas avoir quatre joueurs au profil similaire sur un même poste. Il y aura forcément des polémiques. La saison est encore longue et c'est à partir de mars que les choses vont devenir intéressantes, car les joueurs vont montrer dans quel état de forme ils sont d'ici à juin.

    Le mois de mars sera donc charnière dans l'optique de la Coupe du monde ?
    A cette époque, on a encore 27-28 joueurs en tête, mais il faut penser à se séparer des derniers éléments. Beaucoup de choses entrent en ligne de compte lors de la composition d'une liste et les critères diffèrent en fonction des joueurs. Il faut penser à l'aspect sportif, mais également à l'humain.

    Est-ce important de garder une place pour une éventuelle surprise ?
    Ça m'est arrivé une fois avec Riyad Mahrez. On m'avait parlé de lui en décembre et je l'ai appelé pour la première fois en mai avant de l'intégrer dans ma liste finale pour la Coupe du monde 2014. Mais c'est un cas exceptionnel. Avant de faire une liste, on fait un état des lieux et on se demande ce qu'il nous manque pour que l'équipe soit compétitive. C'est rare qu'un joueur soit capable de tout changer.