« C’est unique de rouler comme ça » : comment le froid de Las Vegas risque de perturber le Grand Prix de F1

Les pilotes de Formule 1 pourraient faire face à un adversaire inhabituel ce week-end à Las Vegas : le froid. Des conditions météo compliquées pour les pneus, à cause notamment des horaires très tardifs des qualifications et de la course.

Le Grand Prix de Las Vegas aura lieu ce week-end après plus de 40 ans d'absence. Icon sport
Le Grand Prix de Las Vegas aura lieu ce week-end après plus de 40 ans d'absence. Icon sport

    « C’est la seule chose que nous n’avions pas envisagée au départ. » Ross Brawn l’a avoué avant l’arrivée des pilotes à Las Vegas. Au moment d’entériner l’année dernière le retour de la Formule 1 à Sin City après plus de 40 ans d’absence, le directeur général de la F1 de l’époque n’avait pas pris en compte les conditions météo d’un Grand Prix de nuit à Las Vegas.

    Pour satisfaire les diffuseurs du monde entier, les deux séances d’essais libres sont prévues après 20 heures ce jeudi soir, heure locale, les qualifications vendredi soir à minuit et le Grand Prix s’élancera samedi aux alentours de 22 heures sur place (7 heures, heure française). À ces horaires, le mercure devrait descendre autour de la dizaine de degrés dans l’air, et peut-être en dessous des 5 °C au sol, ce qui promet l’un des Grand Prix les plus froids de l’histoire de la F1.

    « On l’a oublié. Il fait très froid la nuit. Lorsque la course aura lieu, c’est-à-dire le samedi soir, on sait que la température peut descendre jusqu’à trois ou quatre degrés. Faire fonctionner les voitures à ces températures peut devenir un défi », a confié Ross Brawn dans le podcast TalkSport.

    « Très difficile de donner vie aux pneus »

    Des conditions qui vont mettre en grande difficulté les pneumatiques, habitués à monter en température rapidement au contact d’un sol plus chaud. « Pour un week-end de course, c’est unique de rouler à des températures aussi basses, donc nous devrons voir s’il est facile de chauffer nos pneus », explique Nico Hülkenberg. Son coéquipier chez Haas Kevin Magnussen prévient qu’il sera « très difficile » de gérer tout cela.

    Les pilotes du paddock ont tendance à faire face à ce genre de condition lors des essais hivernaux réalisés avant le début de la saison mais beaucoup plus rarement en course. « Dans ce cas, c’est très difficile de donner vie aux pneus, il peut y avoir du graining (une forme d’usure du pneu). Parfois on attend juste qu’il se réchauffe un peu. Devoir courir et se qualifier dans ces conditions, ce sera intéressant », analyse Andrew Shovlin, directeur de l’ingénierie piste chez Mercedes.

    Pour tenter de contourner le problème, Pirelli a amené ce week-end les gammes de pneus les plus tendres possibles (C3, C4, C5) pour privilégier une meilleure tenue en piste. « Les fabricants de pneumatiques ont fait des efforts pour s’assurer que les pneus puissent faire face à ces températures », a rassuré Ross Brawn. Les pilotes vont tout de même devoir faire avec des conditions météo compliquées, sans oublier une potentielle pluie, sur un nouveau circuit qu’ils n’ont jamais abordé… Voilà pourquoi ce Grand Prix de Las Vegas s’annonce paradoxalement… très chaud !