Jeux olympiques 2018. Martin Fourcade : «c’est formidable de gagner tous ensemble»

Les Français ont remporté ce mardi le titre en relais mixte de biathlon. Un bonheur collectif pour Marie Dorin, Anaïs Bescond, Simon Desthieux et Martin Fourcade, qui touche là son cinquième or olympique, le 3e en Corée.

    Marie Dorin-Habert, Anaïs Bescond, Simon Desthieux et Martin Fourcade viennent d'en finir avec le premier podium, celui des fleurs, en attendant la remise des médailles, mercredi matin. La France est championne olympique en relais mixte, premier titre partagé tricolore en biathlon depuis… 1992. Les Quatre Fantastiques ont fait un saut de cabri, la «Fourcade Touch» sur les podiums des Jeux, en montant sur la caisse. Et ne veulent plus retoucher terre. Normal pour Marie, Anaïs et Simon, champions olympiques pour la première fois. Touchant pour Martin, qui ne se lasse pas de l'or. Surtout pas celui-là, le cinquième personnel qui fait de lui l'athlète français le plus titré des Jeux, le premier collectif.

    À tout seigneur, c'est Martin Fourcade qui prend la parole en premier. Pas pour tirer la couverture à lui, pas le genre. Plutôt pour rendre hommage à ses potes. «Une médaille individuelle, c'est quelque chose de merveilleux, une sorte d'accomplissement personnel, dit « MF » au micro de France TV. Mais là, c'est formidable de gagner tous ensemble. Je suis content pour tous. On peut partager ce succès. C'est vraiment magnifique.»

    Le Catalan est «heureux de voir tout le monde heureux», ce qui n'est pas «forcément le cas lors des courses individuelles». Et, n'oubliant pas qu'il est le porte-drapeau de l'équipe de France, le quintuple champion olympique en profite «pour faire un clin d'œil» à Mathieu Faivre, le géantiste renvoyé en France quelques heures plus tôt pour avoir eu des mots malheureux sur l'équipe à l'arrivée d'une course décevante (7e). Zéro faute, comme au tir quelques minutes plus tôt. Il y va ensuite d'une petite pique envers.

    «Heureusement, les autres ont fait du super boulot !»

    Martin Fourcade est profondément heureux mais dégage une incroyable sérénité. Il chambre gentiment Marie Dorin-Habert, première relayeuse, femme de son meilleur ami (Loïs) et voisine dans le Vercors. Dit s'attendre à ce qu'elle pète un peu un cable tant il la sait heureuse. Marie Dorin a en effet le sourire euphorique, se fait répéter trois fois vous êtes championne olympique» quand le journaliste de France TV pose la question. «Oui, championne olympique, jubile la quintuple championne du monde qui à 31 ans dispute ses dernières courses. C'est bon, trop bon ! Merci à tous, c'est trop bien. Après ma course, je n'ai pas pu regarder les autres car j'étais trop stressé. J'ai juste assisté aux derniers tirs de Martin (Fourcade). Pouvoir partager un tel bonheur, c'est le symbole du relais.»

    Aux côtés de Marie Dorin-Habert, Anaïs Bescond est plus calme. La France a gagné mais elle s'en veut encore un peu de son passage (le 2e relais) : «Je suis hyper déçue de ma course. J'ai un peu honte de mon truc. Mais ça a quand même finalement permis cette victoire. Heureusement, les autres ont fait du super boulot !» Personne ne lui en veut, évidemment à Anaïs…

    C'est un mardi de joie collective et d'or à partager. «Une belle journée pour le biathlon français, résume Simon Desthieux, le 3e relayeur qui a impeccablement rempli son rôle. Il y avait du stress au départ mais quand il disparaît après le départ, c'est génial. J'avais de grandes ambitions en arrivant à ces Jeux mais mes courses individuelles m'ont déçu. Et puis il y a eu ce relais ! Le biathlon, c'est un sport où tu n'es pas bien un jour et super le lendemain sans forcément comprendre pourquoi.»

    Alors, ce n'est peut-être pas fini. «Ça va maintenant nous donner des idées pour les relais féminin (jeudi) et masculin (vendredi)», s'emballe Marie Dorin-Habert. Pas loin, Martin Fourcade ne dit rien mais n'en pense pas moins.