La sécurité en question

La sécurité en question

    Laisser libre cours aux festivités tout en assurant la sécurité. C'est le double enjeu poursuivi à la fois par le ministère de l'Intérieur et les dix villes hôtes (Paris, St-Denis, Bordeaux, Lens, Lille, Lyon, Marseille, Nice, St-Etienne et Toulouse) lors du prochain Euro, du 10 juin au 10 juillet. Un sujet hautement sensible dans le contexte post-attentats de Paris et Saint-Denis et dans le cadre de l'état d'urgence, déjà prolongé jusqu'au 26 mai et probablement au-delà. Le comité de pilotage sur la sécurité de l'Euro se réunit d'ailleurs aujourd'hui Place Beauvau autour de Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, en présence notamment d'Alain Juppé, maire de Bordeaux et président du club des villes hôtes de l'Euro. Plusieurs mesures de sécurité seront dévoilées, principalement au sujet des fan-zones. Ces espaces dédiés aux supporteurs des vingt-quatre pays qualifiés seront l'objet de toutes les mesures déjà prévues aux abords des stades de l'Euro. Double filtrage pour assurer la fluidité des flux de supporteurs avec palpations systématiques, détecteurs de métaux à l'entrée des sites et installation de la vidéosurveillance, c'est tout un arsenal sécuritaire que doit détailler Bernard Cazeneuve aujourd'hui.

    Un recrutement difficile

    Principale ombre au tableau à ce jour, le difficile recrutement des forces de sécurité privées appelées à travailler à l'intérieur de ces fan-zones. Environ 10 000 personnes sont déjà mobilisées sur la sécurité des stades et des autres lieux officiels de l'Euro (hôtels, centres d'entraînement et aéroports utilisés par les équipes). Pour les fan-zones, les besoins précis seraient toujours en cours d'évaluation. « Dans le contexte actuel, il existe une tension sur le marché de la sécurité, reconnaît-on au ministère de l'Intérieur. Mais des solutions existent. 10 500 demandeurs d'emploi disposent d'un certificat pour travailler dans les métiers de la sécurité. C'est un vivier important. » Au Champ-de-Mars à Paris, sur la plage du Prado à Marseille, place Bellecour à Lyon, plusieurs dizaines de milliers de spectateurs sont attendus les jours de matchs. Sans compter la centaine de lieux publics où sont prévues des retransmissions sur écrans géants.