Le Racing face à son destin

Le Racing face à son destin

    L'image aurait été aussi forte que symbolique : Racingmen et Toulonnais pénétrant sur la pelouse du stade Yves-du-Manoir par l'ancien tunnel, derrière les poteaux. Un moment envisagée par les dirigeants franciliens, l'idée n'a pas séduit le duo d'entraîneurs Laurent Labit et Laurent Travers.

    Il faut dire que ce choc européen n'a besoin d'aucun artifice pour souligner son importance capitale pour le club de Jacky Lorenzetti. Pour preuve : la désuète enceinte de Colombes s'apprête à battre le record d'affluence de son ère moderne. Il datait de 2010 (13 425 spectateurs pour un match contre Biarritz). Près de 15 000 personnes sont attendues pour ce rendez-vous à guichets fermés. « J'ai hâte d'y être », a glissé Dan Carter. Il n'est pas le seul.

    Le staff refuse le statut de favori


    Chez ses partenaires aussi l'impatience est immense. Surtout ceux qui, la saison dernière, s'étaient déjà vus en demi-finale avant que les Saracens ne s'imposent dans les dernières secondes (11-12).

    Alors, pour préparer au mieux son rendez-vous face au triple champion d'Europe, le Racing s'est plongé dans le travail et le silence. Jacky Lorenzetti n'a pas décroché son téléphone, les joueurs se sont entraînés à huis clos. L'officialisation de la prolongation de Johan Goosen jusqu'en 2020 a (un peu) animé la semaine. Et Laurent Travers a parfaitement joué son rôle en renvoyant la pression sur les épaules de ses adversaires. « Bien sûr qu'on n'est pas favoris, qu'on est le petit par rapport à Toulon, a-t-il lancé. Je rappelle qu'à Lille (NDLR : il y a quinze jours en Top 14), on n'a pas été capables de battre leur équipe B ou C, comme vous l'avez appelée. »

    Malgré tout, sur la route des titres qu'il a prévu d'accrocher à son palmarès, le Racing ne peut guère s'offrir le luxe de brûler son joker européen. Une partie de son histoire s'écrit aujourd'hui.