Vendée Globe : les femmes et les enfants d'abord

Vendée Globe : les femmes et les enfants d'abord

    « Il y a huit ans, lors de mon premier Vendée, j'avais une fille, j'ai désormais aussi un fils. Je ne sais pas si on est deux fois plus ému mais on est deux fois plus concerné. » Demain, Armel Le Cléac'h devra quitter Louise, 9 ans, et Edgar, 5 ans. « Ils ne viendront pas sur le ponton, ce n'est pas un endroit pour se dire au revoir, estime le skippeur de Banque-Populaire. L'absence de mes enfants, de ma femme, c'est la chose la plus difficile à gérer. En mer, je pense souvent à eux. A bord, il y a des photos, des dessins, des petites surprises cachées. Il y a quatre ans, j'avais trouvé une clé USB, dans les sacs de nourriture, avec des vidéos des miens. Cela génère à la fois de l'émotion et un peu de tristesse de ne pas être auprès d'eux. »

    Le marin sait qu'il manquera les fêtes de fin d'année. « Noël sera toutefois un moment heureux, je sais qu'ils ne sont pas seuls. Ce sera plus dur de manquer l'anniversaire de mon garçon, début décembre, car nous sommes très proches. » Les cadeaux sont déjà prêts. « Tous les quatre ans, je suis le premier à faire les courses de Noël. »

    Les conversations auront lieu deux ou trois fois par semaine. « C'est toujours moi qui appelle. Ce n'est pas évident car on n'entend pas toujours bien alors que les enfants ont plein de choses à dire. »

    Pas de sujet tabou. « Certains marins préfèrent ne pas savoir ce qui se passe à terre, moi je veux que ma femme me raconte tout. Elle et moi avons abordé le sujet avant le premier Vendée Globe. S'il m'arrive un accident, ma femme sera prévenue, quoi qu'il arrive. Si un drame arrive à terre, je veux aussi être informé de suite, je ne pourrais rien faire mais je veux savoir. »