Mondial de Handball. Forfait de Luka Karabatic : quelles conséquences pour les Bleus ?

La blessure de Luka Karabatic, touché à la cheville droite et remplacé samedi par le jeune Dika Mem (19 ans), n'est pas sans impact sur l'équipe de France qui affronte la Norvège dimanche après-midi.

Blessé à la cheville droite, Luka Karabatic, ne jouera plus dans ce mondial de handball à domicile.
Blessé à la cheville droite, Luka Karabatic, ne jouera plus dans ce mondial de handball à domicile. AFP

    «Un sacré coup dur» ! Des entraîneurs aux joueurs, voilà comment l'équipe de France et toute la «Karasphère» a accueilli le forfait de Luka Karabatic samedi matin. Victime d'une rupture du ligament tibio-fibulaire de la cheville droite, le pivot des Bleus a quitté ses partenaires sur des béquilles pour laisser sa place au Barcelonais Dika Mem, dont l'arrivée est prévue dimanche dans la journée. Un épisode qui a des conséquence sur la vie des Bleus avant le match face à la Norvège dimanche (17 h 45).

    UN GRAND FRÈRE TOUCHÉ. Durant le match face au Japon vendredi, Nikola Karabatic n'a rien laissé paraître de ses émotions. Mais son visage, plus fermé que d'ordinaire au moment de débriefer la victoire devant les micros, annonçait peut-être déjà le pire. De retour à l'hôtel, l'aîné de la fratrie a d'ailleurs avoué à ses proches «ne pas la sentir cette histoire». Un pressentiment confirmé le lendemain matin lors des examens médicaux passés par son frère Luka. Si le coup est rude pour le cadet des Karabatic, il l'est, paradoxalement, peut-être tout autant pour son aîné. Véritable machine de guerre résistant à tous les chocs frontaux, l'empathique leader des Bleus est plus sensible - puisque impuissant - aux dommages que peuvent vivre son entourage et sa famille. Samedi midi, ce n'est qu'après une étreinte des plus émouvantes qu'il a laissé Luka et ses béquilles s'envoler vers la capitale où l'attendait déjà un rendez-vous avec le staff médical du PSG. Ce n'est sans doute pas un hasard non plus si Lala, la bienveillante mère des deux joueurs, est demeurée auprès de Nikola après le déjeuner. «Je n'ai pas encore échangé sur le sujet avec Niko, expliquait Didier Dinart juste après l'annonce du forfait. Mais il est sûr qu'il doit être affecté. On connaît tous l'importance que Niko attache à la famille.»

    UNE ÉQUIPE DE FRANCE ATTRISTÉE. La «famille équipe de France» en a, elle aussi, pris un coup sur le casque ! Et pour cause. Si Mathieu Grébille s'était lui aussi blessé en demi-finale des Jeux de Rio l'été dernier ou du Mondial au Qatar l'an passé, que Jérôme Fernandez avait fini en tribune aux JO de Pékin en 2008 après s'être cassé la main, il faut remonter aux calendes grecques pour trouver trace d'un joueur ayant dû quitter ses partenaires en pleine compétition. «Je ne me souviens pas de pareil cas», souffle même Didier Dinart qui a pourtant connu sa première campagne en Bleus en 1999. «Je suis triste que cela arrive aussi tôt et sur une blessure aussi grave», glisse Michaël Guigou. «C'est un coup dur, assure Olivier Nyokas. Ça va tous nous obliger à en faire un peu plus pour nos partenaires.»

    UNE ORGANISATION CHAMBOULÉE. Pour sa première compétition en binôme, le tandem d'entraîneurs Didier Dinart - Guillaume Gille se serait bien passé de mettre ses facultés d'adaptation à l'épreuve. Mais le forfait de Luka Karabatic lui impose des aménagements imprévus. Si aucun autre pivot ne viendra épauler Cédric Sorhaindo et Ludovic Fabregas, c'est parce qu'Adrien Di Panda sera invité à venir jouer les gros bras en défense centrale. «Le fait que la blessure arrive tôt dans la compétition, nous laisse au moins le temps de nous adapter, explique Dinart. Il n'y a aucune crainte à avoir, les joueurs que nous avons sont tous très performants.»

    UN NOUVEAU VENU MOTIVÉ. Ecarté de la liste des 17 retenus pour le Mondial mardi, le Barcelonais Dika Mem convient «n'avoir pas réfléchi une seconde» lorsque Didier Dinart lui a annoncé qu'il pensait à lui pour pallier le forfait de Luka Karabatic samedi matin. «C'est ce qu'on appelle une semaine riche en émotions, glisse le jeune (19 ans) gaucher. Evidemment, je ne m'y attendais pas. J'ai été choqué, dans le bon sens du terme, quand Didier m'a appelé.» Lui, «qui aurait préféré intégrer l'équipe à la loyale, sans devoir prendre la place d'un autre joueur» assure «être de tout coeur avec Luka.» «Mais je ne me mets pas de pression, à l'idée de le remplacer, explique-t-il, l'important est que je sois performant. J'ai hâte de venir aider l'équipe et d'apporter, moi aussi, ma pierre à l'édifice.»