Football, N2. Pourquoi Beauvais touche le fond

National 2. L'équipe de Thierry Bocquet vient de plonger dans la zone rouge. La conséquence d'une entame de saison manquée par le promu.

L’entraîneur beauvaisien Thierry Bocquet va devoir trouver les solutions qui permettront à son équipe, promue cette saison, de se maintenir.
L’entraîneur beauvaisien Thierry Bocquet va devoir trouver les solutions qui permettront à son équipe, promue cette saison, de se maintenir. LP/STÉPHANE VALADE

    Les affaires de Beauvais ne vont pas en s'arrangeant. Battue (3-1) samedi, pour la quatrième fois cette saison, chez la réserve de Lens, l'équipe de Thierry Bocquet a glissé à la 15e et avant-dernière place du groupe C de National 2. Dans l'Artois, les carences du promu, déjà apparues lors des rencontres précédentes, se sont révélées criantes. Et, si le club visait a priori un maintien tranquille, il se retrouve déjà en grande difficulté après sept journées.

    La défense affiche peu d'assurance

    Lourdement défaite (1-4) face à Reims (b) deux semaines avant la rencontre à Lens, la formation beauvaisienne vient de céder à sept reprises en deux rencontres de championnat. Entre-temps, la laborieuse qualification (1-3) obtenue à Margny (D 1) au 4e tour de la Coupe de France ne lui a pas permis de se rassurer sur le plan défensif.

    Avec 13 buts encaissés, Beauvais a le statut d'avant-dernière défense de sa poule. Ce secteur, et notamment la charnière centrale Owomat-Diagne, semblait pourtant offrir certaines garanties, au regard de ses performances la saison passée.

    Le latéral Romain Fleurier avait été, de son côté, l'une des bonnes surprises de l'exercice précédent. Mais à l'étage supérieur, cette arrière-garde — renforcée par les arrivées de Vuka, Matukondolo, Goncalves et Thétika — apparaît en difficulté. « On a la malchance du promu, considère Yves Owomat. On paie aussi notre inefficacité dans les zones de vérité. Les situations tournent rarement en notre faveur, cela nous fait douter inconsciemment. On est trop souvent dos au mur et c'est pesant. »

    L'attaque manque de poids

    Si Beauvais a acquis la montée la saison passée, c'est notamment grâce à son attaque, la plus prolifique du groupe C de CFA 2, avec 39 buts. Depuis, les temps ont bien changé et les trois meilleurs réalisateurs, Adama Sidibé (9 buts), Stanley Ségarel (7 buts) et Gil Lawson (7 buts), ont quitté le navire. Et, pour le moment, aucun de leurs remplaçants ne parvient à s'imposer.

    L'ASBO n'a d'ailleurs marqué que 7 petits buts en autant de rencontres. Le dernier en date a été inscrit par un défenseur lensois contre son camp et les autres ont été l'oeuvre de six joueurs différents. Ainsi, les attaquants Davigny, Ewagnignon, Massampu et Sido n'ont trouvé le chemin des filets qu'une seule fois, soit autant que Goncalves et Thétika, deux défenseurs.

    « On a un bon groupe, capable de faire des bonnes choses et de les répéter, positive Thierry Bocquet. La pire des choses serait de jouer avec le frein à main, et je me pose des questions à ce niveau sur le match de Lens. On a été largement en dessous de ce qu'on peut et doit faire. »

    Le recrutement pose question

    A l'intersaison, le président Philippe Enjolras et l'entraîneur Thierry Bocquet étaient d'accord : il fallait, pour bien figurer en N 2, opérer un large renouvellement d'effectif au sein de l'équipe qui venait de décrocher l'accession. Au total, ce sont onze nouveaux venus qui ont débarqué du côté du stade Pierre-Brisson, pour compenser une kyrielle de départs.

    Mais difficile, pour l'instant, de distinguer la plus-value de cette arrivée massive, même si le milieu de terrain Mamadou Magassouba (ex-Drancy, N 2) a été l'auteur de performances intéressantes.

    « Ce n'est pas un problème de niveau car on a joué pour la plupart d'entre nous en CFA (N 2), assure Romain Davigny. Il y a beaucoup de nouveaux, il faut du temps pour que les automatismes se mettent en place. Il ne faut pas s'alarmer, rien n'est encore perdu. »