Tennis : autour d’Edouard Roger-Vasselin, le double français aux JO fait causer

Vainqueur du Masters 1000 de Bercy avec le Mexicain Gonzalez, Edouard Roger-Vasselin devrait faire équipe avec Nicolas Mahut pour les JO de Paris. Sauf que Mahut a annoncé la nouvelle un peu prématurément…

Edouard Roger-Vasselin (à gauche) et Nicolas Mahut (ici lors de la défaite des Bleus en Coupe Davis en septembre dernier) ont déjà remporté huit tournoi ensemble.
Edouard Roger-Vasselin (à gauche) et Nicolas Mahut (ici lors de la défaite des Bleus en Coupe Davis en septembre dernier) ont déjà remporté huit tournoi ensemble.

    S’il n’avait pas fallu libérer le Central de l’Accor Arena pour la finale du simple, Édouard Roger-Vasselin aurait passé tout son dimanche sur le court à savourer sa victoire en double avec Santiago Gonzalez contre la paire Bopanna-Ebden (6-2, 5-7, 10-7). Le seul titre hexagonal qui manquait à son palmarès, fort notamment d’un Roland-Garros en 2014.

    « Les mots ne me viennent pas tellement c’est grand, sourit-il. Ce n’est évidemment pas à la hauteur de Roland-Garros mais c’était il y a si longtemps que j’ai un peu un peu oublié ces sensations. C’est certainement le deuxième plus beau titre de ma carrière… »

    L’homme fort actuel de la discipline en France va désormais mettre le cap sur le Masters de fin d’année à Turin (12 au 19 novembre) pour son probable jubilé avec son partenaire mexicain. Car dans l’optique des JO de Paris, ERV devrait faire équipe avec Nicolas Mahut toute la saison prochaine. Sauf que Mahut, manquant légèrement de tact, a lâché l’info dans un live Instagram vendredi soir alors que son compatriote a encore de beaux objectifs sur le terrain en 2023.

    Autant dire que Roger-Vasselin, mis devant le fait accompli, n’a guère apprécié le timing et refuse de confirmer publiquement le nom de son binôme. « On se projettera dans quinze jours », coupe-t-il. Pendant des années, le vainqueur de Bercy, qui a fêté sa première cape en Coupe Davis il y a quelques semaines à peine à 39 ans, était la huitième roue du carrosse. Le voilà aujourd’hui le pneumatique de référence.

    Grâce à son sacre parisien, il occupe désormais la 7e place au classement mondial en double. Et la règle olympique est simple. Chaque membre du top 10 est qualifié automatiquement pour Paris 2024… et choisit celui qui l’épaulera dans la quête d’une médaille. De quoi devenir très courtisé.

    « C’est sûr que ce n’était pas forcément le cas avant Bâle (qu’il a remporté) et Bercy, soupire-t-il. J’ai marqué des points, c’est évident. Dans mon esprit, je veux être performant aux Jeux. C’est mon moteur. Quand je perds un peu la motivation sur les tournois ou sur les entraînements je sais qu’il y a les Jeux que j’ai tellement envie de vivre… C’est mieux d’avoir fait pas mal de tournois avant avec le potentiel partenaire plutôt que de se contenter d’une épreuve de préparation. Il faut que ce soit assez clair pour tout le monde dès le début de saison. »

    Il n’y avait pas pléthore de candidats incontournables. Il y en a surtout un qui ferait tout pour fouler la terre battue de Roland-Garros et bénéficie d’un très fort soutien fédéral. À 41 ans, Nicolas Mahut, dont les deux expériences aux anneaux (Rio et Tokyo) se sont soldées par deux défaites au 1e tour avec Pierre-Hugues Herbert, n’a jamais caché son obsession pour le rendez-vous parisien. Herbert, lui, semblerait privilégier un retour dans le top 100 de l’ATP en simple (il est 372e).

    « Je pense qu’il n’y a pas plus puissant en termes d’émotions », a-t-il souvent répété. Ce qui lui fait un point commun avec son camarade des Bleus, qui a programmé son opération de la hanche en 2021 dans l’optique de se laisser du temps pour revenir caresser un idéal olympique.

    S’il se confirme sous la pression de la FFT, l’attelage aura 82 bougies au compteur en juillet prochain. Les deux joueurs ont déjà remporté huit tournois ATP ensemble et disputé une finale de Grand Chelem (Wimbledon 2019). Ils étaient également associés lors de la défaite en Coupe Davis face aux Anglais mi-septembre. Le duo s’était incliné dans le match décisif malgré quatre occasions de qualifier la France pour la phase finale.

    Si d’ici juin 2024 (date butoir fixée pour établir la liste des participants bleu-blanc-rouge aux JO) Roger-Vasselin devait quitter le top 10 (et si personne d’autre n’y accède), une équipe de spécialiste de double serait engagée à la discrétion de la FFT (et l’autre formée par deux des quatre joueurs retenus en simple).