Vakatawa, une pépite à façonner

Vakatawa, une pépite à façonner

    Et voici Virimi Vakatawa, la première grosse surprise de l'ère Novès, qui est venu chercher dans le rugby à VII ce qu'il ne trouvait pas en Top 14. Le jeune ailier, né il y a vingt-trois ans aux îles Fidji, endossera donc le maillot tricolore pour la première fois avec le XV de France cet après-midi dans l'arène de Saint-Denis. « Je n'ai aucune garantie par rapport à lui, mais je n'en ai pas plus avec les autres, affirme le sélectionneur Guy Novès. Nous aimons sa disponibilité dans le jeu, sa capacité à s'exprimer dans les espaces, et le fait qu'il soit plus à l'aise en portant le ballon qu'en courant derrière. Il a le profil que l'on veut à ce poste. »

    L'idée est née à l'automne. Huget et Grosso, blessés, il manquait au sélectionneur un ailier capable de créer des brèches et à Marcoussis (Essonne), résidence des Bleus, Virimi Vakatawa s'entraînait alors avec l'équipe de France à VII dont il est une vedette.

    Qualifié pour les JO de Rio

    « J'ai perdu les mots après l'annonce de l'équipe ce matin (jeudi), a posté le joueur sur Twitter en apprenant sa sélection. Ce fut la plus belle journée depuis la première fois que je suis arrivé dans ce beau pays. Je suis si heureux d'être ici et je remercie Dieu tout-puissant pour ses bénédictions et pour le talent qu'il a versé sur moi. Je suis prêt pour le grand défi. »

    L'ailier gauche sera particulièrement observé contre l'Italie, car il laisse planer quelques interrogations. Recruté en 2010 par Pierre Berbizier sur les conseils de Simon Raiwalui, entraîneur adjoint au Stade Français aujourd'hui, mais joueur des Ciel et Blanc à l'époque, il arrive dans les Hauts-de-Seine du haut de ses dix-huit ans avec des jambes toutes fines (70 kg pour 1,86 m) mais capables de prouesses. Après un an de musculation et passé par le régime professionnel, il prend vingt kilos mais ne parvient pas à convaincre le staff. Une blessure mal soignée et quelques soucis de compréhension font qu'il n'est pas prolongé, finalement, par le duo des nouveaux entraîneurs Travers et Labit, le jugeant peu fiable défensivement.

    Sa chance arrive à VII où il exprime enfin toutes ses qualités. Au point de se faire remarquer une première fois par Patrice Lagisquet, chargé des trois-quarts sous le mandat de Philippe Saint-André, pour un rassemblement avec les Bleus. Sans suite. Quelques exploits plus tard en rugby à VII, une qualification en poche pour les Jeux olympiques, le voilà au centre de toutes les attentions, et pas pressé de se décider pour son avenir. Le Racing est sur les rangs, mais Vakatawa semble tenté par une aventure hors de France. Pour le moment.