Ils refusent de vacciner sans lettre du préfet

Le centre de vaccination contre la grippe A de Franconville a fermé ses portes hier. Le personnel n'avait pas reçu son ordre de réquisition de la préfecture.

Ils refusent de vacciner sans lettre du préfet

    « C'est du grand n'importe quoi», vitupère Michel, 62 ans, passablement exaspéré. Hier, cet habitant de Sannois s'est rendu au centre de vaccination de Franconville pour recevoir son injection de Pandemrix, le sérum contre la grippe A. Mais à la stupeur du retraité, malgré la présence du personnel médical sur les lieux, impossible de se faire vacciner. Motif : les deux médecins et les trois infirmières convoqués par téléphone par la préfecture n'ont pas reçu l'avis de réquisition officielle leur permettant de procéder aux vaccinations.

    Du coup, comme le retraité, une trentaine de personnes de Franconville et ses environs ont dû rebrousser chemin et renoncer à se faire vacciner dès hier.

    « J'ai passé l'après-midi à jeter des gens dehors. C'est navrant »

    Un couac administratif que le sexagénaire n'a pas franchement goûté. « On entend à longueur de journée qu'il faut aller se faire vacciner, mais rien n'est fait pour nous faciliter le travail, tempête-t-il. Sur le bon de vaccination, il n'y a ni l'adresse ni le numéro du centre où on doit se rendre. C'est la deuxième fois que je viens pour rienâ?¦ Et sur le site Internet, l'adresse du centre qui est mentionnée n'est même pas la bonne ! C'est du sabotage ! »

    Même colère dans la voix du chef du centre de vaccination. « Vous rendez-vous compte : être obligé de refouler des gens qui ont du mal à se déplacer, qui sont venus en fauteuil roulant, franchement, ça me déchire le coeur, fulmine-t-il. En l'absence des documents officiels, les infirmières ont refusé de faire les injections. Elles veulent être couvertes en cas de problème. Du coup, j'ai pris la décision de fermer le centre, médecins et infirmières sont retournés travailler et j'ai passé l'après-midi à jeter des gens dehors. C'est navrant. »

    Du côté de la préfecture du Val d'Oise, on assure que les arrêtés de réquisitions ont bien été envoyés par la poste au personnel médical concerné.

    « Visiblement, les documents ne sont pas arrivés à temps », indique un membre du cabinet du préfet. Aujourd'hui, si les convocations du personnel médical sont arrivées à bon port, le centre de vaccination devrait accueillir les patients de 16 heures à 20 heures.