Marines se porte au secours des amphibiens

La commune va accueillir un « crapaudrome » pour tenter d’éviter le massacre des crapauds et grenouilles qui se font écraser sur la route. Et pour ça, elle invite les habitants à devenir bénévoles.

 Le crapaud commun, qui se fait régulièrement écraser sur les routes, comme bien d’autres amphibiens, fait l’objet d’une action de sauvegarde à Marines.
Le crapaud commun, qui se fait régulièrement écraser sur les routes, comme bien d’autres amphibiens, fait l’objet d’une action de sauvegarde à Marines. DR

    Différencier la grenouille agile de la grenouille verte ou encore reconnaître un triton alpestre avec son dos bleu et son ventre orange… Pour certains habitants de Marines, les amphibiens ne devraient bientôt plus avoir de secrets. Une trentaine de citoyens se sont déjà portés volontaires pour faire fonctionner le « crapaudrome » monté ce lundi. Durant toute la journée, des bénévoles - sous l'égide des agents départementaux chargés de la gestion des espaces naturels - vont installer un curieux dispositif sur la route allant de Marines au Heaulme.

    Au total 500 m de bâches vont être déployés le long de la chaussée, et une centaine de sauts seront posés le long de ce mur éphémère. « Une étude du parc naturel du Vexin a mis en évidence la présence d'amphibiens dans le secteur », explique Benoît Duchossoy, responsable du pôle aménagement et gestion des espaces naturels au département. « Or nous avons constaté un fort taux d'écrasement sur la route, au niveau de la maison forestière et de la barrière du GR. »

    Grâce au crapaudrome, les amphibiens piégés sur le bord de la route tomberont dans les seaux. Ce sont les volontaires de Marines qui viendront les déposer chaque matin de l'autre côté de la voie et cela durant environ un mois et demi.

    Un triton alpestre/DR
    Un triton alpestre/DR DR

    « Les amphibiens ont deux vies, aquatiques et terrestres », explique Marie Melin herpétologue au conseil départemental. « Les adultes passent l'hiver dans les sous-bois, sous les branches et au printemps ils rejoignent les mares pour se reproduire et doivent donc parfois traverser les routes… »

    Jeudi dernier, certains bénévoles sont venus suivre une formation pour apprendre à manipuler et identifier toutes ces petits bêtes lorsqu'ils iront relever les seaux. Car le département en profite pour mener une opération de comptage. « Cela nous donne des éléments si nous voulons plus tard construire un ouvrage fixe (voir encadré). »

    Katia est venue avec son fils Raubin, âgé de onze ans. « Nous avons régulièrement des salamandres sur notre terrasse, et un crapaud dans le jardin. Le crapaudrome est à côté de la maison nous avions envie de participer. » Peut-être auront-ils la chance de dénicher une espèce rare comme une rainette arboricole ou un triton crêté. Même si les spécialistes s'attendent à voir 80 % de crapauds communs dans les seaux, une espèce plus répandue mais également à protéger vu la raréfaction des milieux humides. « C'est vraiment une action d'écitoyenneté qui permet à tous d'être acteur ! », se réjouit Jean Loriné, premier adjoint au maire.

    Un exemple de crapaudrome à Vieux Moulin dans l’Oise./LE PARISIEN
    Un exemple de crapaudrome à Vieux Moulin dans l’Oise./LE PARISIEN DR
    LP/P.C.