Villeneuve-le-Roi : les enseignants refusent de faire cours dans le lycée amianté

Ce jeudi, 52 professeurs de Georges-Brassens sur 61 ont exercé leur droit de retrait dans l’attente de récupérer les résultats d’analyse de qualité d’air dans les salles amiantées touchées par un incendie samedi dernier.

 Villeneuve-le-Roi, ce jeudi. 85 % des professeurs du lycée Georges-Brassens sur 61 qui devaient travailler ce jeudi, ont exercé leur droit de retrait.
Villeneuve-le-Roi, ce jeudi. 85 % des professeurs du lycée Georges-Brassens sur 61 qui devaient travailler ce jeudi, ont exercé leur droit de retrait. LP/Charlotte Follana

    « C'est un lycée maudit », souffle Guillaume, un élève de terminale scientifique qui apprend ce jeudi matin, l'annulation de ses cours. 52 professeurs sur 61 qui devaient travailler ce jour ont exercé leur droit de retrait, à l'issue d'une assemblée générale exceptionnelle tenue ce jeudi matin. En cause, l'incendie de samedi dernier qui a touché les laboratoires de sciences et de physique du 1 er étage entraînant trois jours de suspension de cours. Le débat sur la qualité de l'air est relancé. On ne compte plus les fois où le lycée Brassens se retrouve ainsi paralysé par la crainte de l'amiante. En novembre dernier, les professeurs avaient déjà exercé leur droit de retrait durant deux mois pour un problème similaire.

    Ce lundi, les agents sollicités par le conseil régional ont procédé à une vérification du bâti, des circuits électriques et ont analysé les taux d'amiante. Si le rectorat avait confirmé la réouverture des portes ce jeudi « en toute sécurité », l'avis du corps professoral est tout autre.

    « Trop de zones d'ombre »

    « Il y a trop de zones d'ombre sur l'incident », signale un professeur. « Ça sent encore le brûlé dans les couloirs », s'insurge un autre. La mairie rassure en expliquant que « concernant la qualité de l'air, deux études ont été réalisées en début de semaine qui confirment l'absence de particules d'amiante dans l'air », intervient Didier Gonzales, maire (LR) et conseiller régional d'Ile-de-France.

    Des arguments qui ne suffisent pas à apaiser les tensions entre l'équipe enseignante et la Région. La confiance est rompue depuis les derniers incidents de l'hiver dernier où des dalles de faux plafonds s'étaient écroulées dans la salle informatique libérant des fibres d'amiante dans l'air.

    Devant la grille de l'établissement, les professeurs sont sur les nerfs. Ils soulèvent plusieurs incohérences par rapport aux expertises menées. « Les mesures d'air ont été effectuées fenêtres et portes ouvertes contrairement au protocole demandé par la société mandatée par la Région lors de l'incident de novembre », pointe Gwenaël Roussarie, professeur d'histoire-géographie.

    « Pour l'instant, nous n'avons aucune preuve que les locaux soient sains. Les résultats n'ont pas été diffusés », s'énerve Raphaëlle Pepe, professeur d'anglais. « On est lassés, fatigués, on ne se sent pas considérés », se désespère Cyril Verlingue, professeur de français. Tous attendent avec impatience le déménagement dans les bâtiments modulaires installés sur site, prévu le 5 novembre prochain.