Yvelines : le mari ultra-violent devant la cour d’assises pour tentative de meurtre

Il est jugé pour avoir tenté de tuer son épouse dans leur logement de Viroflay. Il l’accusait, à tort, d’être infidèle.

 Illustration. Le verdict est attendu ce vendredi.
Illustration. Le verdict est attendu ce vendredi. LP/J.C.

    Un cas extrême de violences conjugales doit être jugé à partir de ce mercredi par la cour d'assises des Yvelines, à Versailles. Smaïl, 45 ans, doit y répondre d'une tentative de meurtre commise sur son épouse Aïcha, en juillet 2017 à Viroflay.

    Attachée, bâillonnée et couverte de bleus

    Il est 4 heures du matin ce jour-là, rue Joseph-Chaleil, quand un enfant de 12 ans prévient la police et explique que sa mère appelle au secours pendant que son père la frappe. Quelques minutes plus tard, les enquêteurs arrivent devant la porte du pavillon. Ils aperçoivent un homme sortir par la fenêtre et prendre la fuite dans les bois qui bordent la maison.

    Un garçon ouvre la porte et les policiers découvrent dans une chambre une femme entièrement attachée avec des câbles électriques et une ceinture. Elle était aussi bâillonnée pour l'empêcher d'appeler au secours, détaille une source proche de l'affaire. La victime, couverte de bleus et en état de choc, explique qu'en début de soirée, elle avait accepté de se laisser passer une paire de menottes, car son mari lui a laissé croire qu'il s'agissait d'un jeu sexuel.

    A-t-il tenté d'empoisonner ses quatre enfants ?

    Mais en fait de jeu, raconte Aïcha, aujourd'hui âgée de 44 ans, cette manœuvre est destinée à lui faire subir un interrogatoire ultra-violent pour qu'elle avoue une relation adultère, qui n'existe pas. Alors que les quatre enfants sont à l'étage, son mari lui donne des coups de poing au visage et la frappe sur tout le corps avant de l'asperger de liquide d'allumage de barbecue pour la brûler. Il aurait même prévu de la pendre sur un mur en y plantant une sorte de crochet.

    Devant les enquêteurs, la victime assure que son mari avait prévu de la tuer et qu'il aurait même tenté d'empoisonner ses quatre enfants, âgés de 6 à 15 ans. Smaïl venait récemment de réintégrer le domicile après une séparation. Alcoolique et consommateur de cannabis, il est connu des services de police pour de multiples faits de violences conjugales commis sur ses précédentes compagnes.

    L'accusé assure qu'il n'avait pas l'intention de tuer

    Deux jours plus tard, les enquêteurs du commissariat de Versailles parviennent à le localiser à Nanterre (Hauts-de-Seine), où il se cachait dans un hôtel. Il est interpellé rue Clémenceau, avant d'être placé en garde à vue. Devant les fonctionnaires, il passe aux aveux, expliquant qu'il avait agi par jalousie sous l'emprise de la drogue et de l'alcool. Mais il assure qu'il n'avait pas l'intention de tuer la mère de ses enfants. Il précise qu'il l'a aspergée de ce liquide inflammable en pensant qu'il s'agissait d'une bouteille d'eau et assure qu'en quinze ans de vie commune avant cet épisode, il n'aurait donné « que deux gifles » à son épouse. Le verdict est attendu ce vendredi.