Quel système de chauffage choisir ?
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Chauffage central ou assimilé
Nouveau bâtisseur ou propriétaire d’un système à bout de souffle, vous vous demandez quel type de chauffage choisir pour votre habitation ? Il n’est pas aisé de répondre à cette question. Impossible, en effet, de prédire avec certitude quel sera le meilleur choix à 30 ans, durée de vie d’un tel système.
Nous avons traversé une crise des prix de l'énergie qui a modifié certains avis qui faisaient habituellement consensus. Il faut aussi tenir compte des aspects environnementaux. Nous tentons ici d’éclairer vos choix. Pour ce faire, nous passons en revue les différentes options disponibles sur le marché avant de les classer, en toute fin de dossier, en fonction de leurs coûts globaux du moment.
Nous ne considérons ici que les systèmes susceptibles de diffuser, sans manutention, la chaleur dans toutes les pièces, soit un chauffage central ou assimilé. Nous partons en outre de l’hypothèse qu’il faut tout installer: le système de production (chaudières à gaz, à mazout, à pellets, chauffage électrique, pompes à chaleur) avec tout ce qu’il suppose, mais aussi le système d’émission (radiateurs ou chauffage au sol).
De nombreux facteurs à considérer
Pour choisir un système de chauffage, les paramètres à prendre en compte sont nombreux et concourent, pour la plupart, au coût global de la facture tant à l’installation qu’à l’usage.- Prix de l’énergie. Une foule de choses peut influencer le prix des différentes énergies: disponibilité, offre/demande, contexte géopolitique, frais de transport et distribution, fiscalité, etc.
- Coûts d’accès. Soit les coûts nécessaires à la mise à disposition de chaque énergie : raccordement, compteur, redevance, silo, citerne,…
- Coûts d’entretien.
- Prix de l’installation complète. Il faut savoir que pour un même type de chaudières, les choix individuels - selon que l’on mise sur l’entrée, le moyen ou le haut de gamme - peuvent multiplier les coûts de chaque composant. Sans oublier le placement.
Rappelez-vous aussi que le profil particulier de votre installation a toute son importance : une maison peu isolée réclame une installation de plus grande puissance et davantage de radiateurs. - Profil de consommation. De la demande de chaleur va grandement dépendre la facture de régularisation, chaque année. Mer ou Ardennes, forte ou moindre isolation, volume à chauffer, présence ou absence, température demandée, contrôle de la température pièce par pièce, peuvent significativement changer la donne.
- Primes disponibles. Elles sont fluctuantes et varient selon les Régions. Mais elles peuvent donner un coup de pouce à telle ou telle option. A vérifier absolument.
- Impact environnemental. Certains choix valent mieux que d’autres.
Isoler, toujours gagnant
Dernière chose avant d’entreprendre ce tour d’horizon. Rappelez-vous que l’énergie la moins chère est celle que vous ne consommez pas. Mettez donc le paquet sur l’isolation et l’étanchéité à l’air de votre habitation. Dans le cas d’une construction neuve, évitez d’augmenter inconsidérément volume et surface, pensez à la compacité, à la récupération de chaleur sur la ventilation, à l’orientation de vos fenêtres et baies pour profiter de la chaleur gratuite du soleil.
Compte tenu de tous les coûts directs et indirects associés au système de chauffage, la chaudière à condensation au gaz naturel qui constitue financièrement la solution la plus intéressante. Mais ceci n’a temporairement plus été le cas pendant la crise de l’énergie de 2022.
Prix
Le prix du gaz naturel est d’environ 7,5 à 9 cents par kWh, selon la région et le fournisseur.. Le prix a heureusement for diminué par rapport aux plus de 20 cents de 2022.
Environnement
Comme toutes les énergies fossiles, le gaz naturel produit du CO2, mais dans une mesure moindre que le mazout : 25 à 30 % à la sortie de la cheminée. Du méthane, créant encore plus d'effet de serre, est également dégazé lors de son extraction et de son transport. Et le biogaz ou l’ajout d'hydrogène d'origine renouvelable ne pourront pas rendre massivement plus vert le gaz naturel à court ou moyen terme. Bref, il n'est pas la solution contre le réchauffement climatique.
Les raccordements au gaz naturel pour de nouvelles constructions ne sont plus autorisés en Flandre et il est probable que les autorités dans toutes les régions pousseront à décroître l’utilisation du gaz naturel.
Le pour
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Le contre
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Quand le gaz naturel n’est pas disponible, le gaz propane peut le remplacer. Attention toutefois au prix plus élevé de cette énergie et à la nécessité de poser une citerne.
Prix
Le prix du propane suit de près les variations du mazout en restant généralement plus cher. Lors de la crise de l’énergie de 2022, il fut moins cher que le gaz naturel et le mazout mais ce ne fut qu’une situation temporaire.
Environnement
Le propane est aussi une énergie fossile, dérivée du pétrole et émettant du CO2. Il existe aussi du biopropane mais cela reste une solution limitée en quantité ne doit pas inciter à passer massivement au propane.
Le pour
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Le contre
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L’installation au mazout coûte plus cher à l’installation et à l’entretien que celle au gaz.
A terme la vente des chaudières à mazout serait interdite.
Prix
Environnement
C'est une énergie fossile et il produit du CO2. On pourrait imaginer qu'il se "verdisse" par l'usage de biocombustible ("biomazout"). Mais la priorité de ces combustibles liquides va au transport.
Le pour
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Le contre
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Pour rendre la comparaison, en terme de confort, possible entre les différents système de chauffage, les chaudières à pellets doivent être au minimum munies ou complétées de trois dispositifs évitant les manipulations :
- un réservoir à pellets de 2000 kg (équivalent à 1000 litres de mazout) ;
- un système d'alimentation en pellets automatique (une vis ou un système d’aspiration) ;
- un système réduisant la fréquence de décendrage (automatique avec un grand cendrier).
Prix des pellets
Le prix des pellets de bois a fortement augmenté lors de crise de l’énergie de 2022. Il a maintenant baissé tout en restant en moyenne au niveau du gaz et du mazout.Le prix du pellet peut significativement varier selon le fournisseur, les quantités commandées et la distance de livraison.
Environnement
Le chauffage aux pellets est en soi émetteur du CO2. Mais quand le bois vient d'une forêt exploitée de manière durable, le CO2 de la combustion peut toutefois s’insérer dans un cycle de carbone au bilan neutre.
Si nous devions répondre à la demande de chauffage des habitations belges avec du bois, notez qu’il faudrait couvrir de forêt 3 fois la surface du pays. On devrait donc augmenter les importations de pellets avec un impact environnemental plus difficilement maîtrisable. Les pellets ne sauraient donc constituer une solution généralisée pour se chauffer à bilan carbone neutre.
Le pour
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Le contre
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Le chauffage électrique direct implique l’utilisation de convecteurs placés dans toute la maison ; le chauffage électrique à accumulation est généralement composé d’un mix d’accumulateurs (dans les pièces de séjour) et de convecteurs (dans les chambres et salle de bain),
Tous les deux devraient fonctionner sur compteur bihoraire (ou exclusif nuit, en disparition) pour essayer d'un peu réduire la facture.
En dépit du faible coût des appareils et de leur installation, le prix extrêmement élevé de l’électricité rendent ces deux choix très chers.
Prix de l’électricité
L’électricité est la source d’énergie la plus chère, quelle que soit la formule tarifaire choisie (jour, heures creuses, tarif exclusif nuit). Elle est trois à quatre fois plus chère que les autres énergies.
Environnement
La production d’électricité dépend d’un mix d’énergies primaires et nous sommes encore loin d'une électricité à 100 % verte. Même les propriétaires de panneaux photovoltaïques ne peuvent prétendre à un chauffage électrique vert, puisqu’ils font appel au réseau en hiver, alors que la demande de chauffage est au plus haut et leur production au plus bas.
Reste que le potentiel de décarbonation de l’électricité dans le futur est a priori élevé. Mais mieux vaut l'utiliser rationnellement en faisant fonctionner une pompe à chaleur plutôt que des radiateurs électriques.
Le pour
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Le contre
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Si vous voulez opter pour un chauffage utilisant l'électricité et contrôler votre impact sur l'environnement, il vaut mieux aller vers la pompe à chaleur en réduisant au maximum votre demande d'énergie. En effet, les pompes à chaleur réussissent à produire plusieurs kWh de chaleur à partir d’1 kWh d’électricité.
Nous étudions ici le coût de 2 systèmes :
- soit une pompe à chaleur air/eau puisant la chaleur dans l'air et la diffusant par un chauffage par le sol ou des ventilo-convecteurs ;
- soit une pompe à chaleur air/air puisant la chaleur dans l'air et la diffusant par des unités intérieures brassant l’air (« climatiseurs »).
Les pompes à chaleurs limitent les coûts particulièrement dans les habitations bien isolées.
Prix de l’électricité
L’électricité est la source d’énergie la plus chère, quelle que soit la formule tarifaire choisie (jour, heures creuses, tarif exclusif nuit). Même à son prix le plus bas, l’électricité reste trois fois plus chère que les autres. Seul l’excellent rendement des pompes à chaleur permet dès lors de rivaliser avec les autres types de chauffage. En Flandre, l'instauration du tarif capacitaire a vu le prix variable de l'électricité diminuer, ce qui est favorable aux pompes à chaleur.Environnement
La production d’électricité dépend d’un mix d’énergies primaires et nous sommes encore loin d'une électricité à 100 % verte. Même les propriétaires de panneaux photovoltaïques ne peuvent prétendre à un chauffage électrique vert, puisqu’ils font appel au réseau en hiver, alors que la demande de chauffage est au plus haut et leur production au plus bas.
Reste que le potentiel de décarbonation de l’électricité dans le futur est a priori élevé. Mais mieux vaut l’utiliser rationnellement en faisant fonctionner une pompe à chaleur plutôt que des radiateurs électriques.
Placer de la puissance de chauffage pour les périodes les plus froides est coûteux.
Le pour
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Le contre
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Pour notre comparaison, nous utilisons les prix moyens de l'énergie, nous partons ici de l’hypothèse que tout doit être installé : le générateur de chaleur (la chaudière, la pompe à chaleur …) avec tout ce que cela implique, ainsi que le système d’émission de chaleur (comme les radiateurs ou le chauffage par le sol).
Nous considérons également que le système doit pouvoir assurer le chauffage de toutes les pièces en hiver et dans l’entre-saison.
En additionnant l’ensemble des coûts pour chaque système de chauffage, nous obtenons le graphique suivant, selon les régions.
Le chauffage au gaz a des concurrents
La chaudière à condensation au gaz naturel reste le système le moins cher dans toutes les régions. Suivent ensuite les chaudières au propane et au mazout, et surtout, en Flandre, la pompe à chaleur air/air.
Cette dernière y est moins chère grâce au prix variable de l’électricité ayant diminué suite à l’instauration du tarif capacitaire.
Le chauffage électrique est à déconseiller (chauffage direct ou avec radiateurs à accumulation) en raison de son coût plus que jamais exorbitant.
Mon système de chauffage est assez récent et fonctionne encore bien. Vaut-il quand même mieux en changer ?
A chaque crise des prix de l’énergie, on se demande s’il n’est pas préférable de passer rapidement à un système qui coûte moins, même si le chauffage actuel n’est pas très ancien— moins de 15 ans — et fonctionne encore convenablement. Mais est-ce une bonne décision ?
Si vous passez à un autre système, ne perdez pas de vue que vous ferez sans doute des économies sur la facture, mais que vous devrez encore amortir une partie de l’installation actuelle, devenue soudain superflue.
Et reste en outre à savoir combien de temps vous durera cette économie, en fonction de la variation des prix des différents combustibles. Ceux qui sont passé du gaz naturel au propane en 2022 paient maintenant plus cher leur chauffage.
C’est pourquoi nous conseillons de ne pas abandonner précipitamment un système de chauffage qui fonctionne encore bien au profit d’un autre. A tout le moins, commencez par faire un calcul sérieux sur base des devis avant de franchir le pas.
Sauf si vous vous chauffez à l’électricité. En effet, il y a un scénario particulier dans lequel il s’impose d’anticiper le changement de système. Vu les factures exorbitantes d’un système de chauffage électrique classique (quel qu’en soit le type, direct, à accumulation, à inertie, à infrarouge, etc.), le changement est rentable.
La solution la plus évidente est généralement l’installation d’une pompe à chaleur air-air (voir aussi la question 3 ci-dessous). Dans ce cas, vous pouvez éventuellement conserver quelques radiateurs électriques comme appoint et les faire intervenir quand la température extérieure chute fortement et que la pompe à chaleur ne suffit plus à assurer une chaleur suffisante dans l’habitation.
En combinant un système de chauffage électrique classique avec une telle pompe à chaleur, ou en le remplaçant par cette pompe, vous pouvez réaliser une économie appréciable : on est vite à 1 000 ou 2 000 € par an, selon vos besoins en chauffage, les dimensions et le degré d’isolation de l’habitation, de sorte que l’investissement peut être récupéré en quelques années.