L’importance d’une bonne ventilation, d’une bonne étanchéité à l’air et à la vapeur
![Importance d'une bonne ventilation](https://www.test-achats.be/-/media/ta/images/home/living%20energy/heating%20insulation/dossier/belang%20goede%20lucht%20en%20dampdichting/ventilation-thumbnail.jpg?rev=5b8621f7-f555-4abf-a27f-c7ee13acb309&mw=480&hash=89FE7158600192DA28E0B965156B241B)
Introduction
Isoler sa maison est une évidence. En prévoyant une bonne isolation, vous pouvez obtenir la température intérieure de votre choix en limitant vos frais de chauffage. Mais l’isolation n’est pas le seul critère à prendre en considération. Il est tout aussi important de se préoccuper de l’étanchéité à l’air et à la vapeur, ainsi que d’une ventilation performante.
On vous demande de commencer par rendre votre maison étanche à l’air et à la vapeur, et ensuite de la ventiler correctement. Et tout cela vous semble peut-être contradictoire… Dans ce dossier, nous vous expliquons que ces trois étapes sont parfaitement complémentaires. Nous vous détaillons également les conséquences d’un déséquilibre entre ces opérations, que ce soit sur le plan financier ou au niveau de la santé des occupants.
Voici les aspects que nous allons aborder :
Explication de quelques termes-clés
Pour mieux vous faire comprendre les façons de prévoir une bonne étanchéité à l’air et à la vapeur, et les manières de ventiler votre maison, nous vous expliquons et clarifions quelques termes clés.
Pourquoi une habitation étanche à l’air?
Une bonne étanchéité à l’air peut vous permettre de diminuer fortement vos pertes de chaleur et d’énergie, jusqu’à 30 %. Nous vous détaillons tous les avantages de cette étanchéité et nous vous expliquons pourquoi c’est essentiel pour une maison performante sur le plan énergétique.
Pourquoi une habitation étanche au vent?
Votre maison est isolée mais pas étanche au vent? Nous vous détaillons l’importance de l’étanchéité au vent dans une bonne isolation.
Pourquoi l’humidité relative est-elle importante?
Quel est le taux d’humidité conseillé de l’air intérieur de votre habitation? Quels taux sont trop élevés? Quels taux sont trop bas? Nous vous en disons plus sur l’importance de l’humidité relative.
Comment obtenir une bonne étanchéité à l’air et à la vapeur?
Vous souhaitez que votre maison soit étanche à l’air, pour un environnement intérieur sain et des frais énergétiques réduits ? Nous vous énumérons les aspects à prendre en compte pour une bonne étanchéité à l’air, au vent et à la vapeur.
Comment s’y prendre concrètement?
Qu’il s’agisse d’une nouvelle construction ou d’une rénovation, nous vous expliquons comment réaliser ces travaux, nous passons en revue les différentes options et nous vous donnons des conseils concrets.
Comment réaliser un test d’étanchéité à l’air?
Diminuez les pertes de chaleur et les risques de condensation en repérant des fuites éventuelles et en y remédiant. Nous vous aidons à tester l’étanchéité à l’air de votre habitation.
Il n’est certainement pas inutile de vous expliquer la signification exacte de quelques termes pour que vous compreniez mieux les matériaux que nous utilisons afin d’améliorer l’étanchéité à l’air et à la vapeur.
La convection
C’est le flux de chaleur à travers un gaz ou un liquide. Il peut être provoqué par une différence de température ou de pression. On parle de convection quand de la vapeur d’eau pénètre une construction par des fissures ou des crevasses.
L’étanchéité à l’air
C’est la mesure dans laquelle un matériau retient l’air. Si un matériau n’est pas étanche à l’air, à cause de différences de pression atmosphérique, l’air peut y pénétrer par des fissures minuscules, des crevasses ou des trous. Il faut savoir que l’air se déplace dans les matériaux via des brèches.
Le but de l’étanchéité à l’air est de garder l’air à l’intérieur de la maison et on la prévoit donc du côté intérieur, le côté chaud. La couche étanche à l’air empêche les flux d’air indésirables de l’intérieur vers l’intérieur (exfiltration).
L’étanchéité au vent
Dans le cas de constructions isolées, il faut accorder une attention particulière aux effets du vent. Si l’isolation n’est pas protégée du vent, une partie de l’effet isolant se perd. L’étanchéité au vent doit être prévue du côté extérieur de l’isolation, le côté froid. L’infiltration du vent est ainsi arrêtée.
La diffusion
En cas de différence de température et d’humidité des deux côtés d’un élément de construction, on relève des pressions partielles de vapeur différentes. A cause de cette différence de pression, la vapeur (d’eau) se déplace à travers l’élément de construction. La direction est toujours la même, du chaud vers le froid.
L’étanchéité à la vapeur
C’est le degré de résistance d’un matériau au transport de la vapeur (d’eau), due à des différences de pression de vapeur.
Les matériaux sont généralement répertoriés en trois catégories d’étanchéité à la vapeur. De rares matériaux sont entièrement étanches (par exemple le verre et l’aluminium). Tous les autres sont des freine-vapeur ou ils sont perméables à la vapeur.
L’humidité relative
C’est le rapport entre l’humidité présente et la quantité maximale d’humidité qui peut se trouver dans l’air. L’air chaud peut contenir davantage d’humidité que l’air froid. Dans une habitation, l’humidité relative (HR) ne doit idéalement pas dépasser 60% et ne pas être inférieure à 40%.Pourquoi une habitation étanche à l’air?
Une construction étanche à l’air empêche les flux d’air incontrôlés et indésirables, synonymes de pertes de chaleur et d’énergie.
Cette étanchéité maintient l’air intérieur chauffé dans la maison et l’air extérieur (froid) dehors. L’étanchéité à l’air permet d’économiser l’énergie, rend l’environnement intérieur plus sain et amène un meilleur confort thermique et acoustique. En outre, une enveloppe étanche à l’air est nécessaire pour une efficacité optimale de la couche d’isolation et du système de ventilation.
L’étanchéité à l’air est un procédé simple, bon marché et efficace pour réduire les pertes de chaleur et d’énergie dans un bâtiment, jusqu’à 30%.
Pour les occupants de l’habitation, les avantages sont multiples:
- Une consommation d’énergie plus faible (et donc un meilleur niveau E et un meilleur PEB).
- Des frais énergétiques moins élevés en chauffage et / ou refroidissement.
- Une isolation thermique efficace : pas de courants d'air et une température constante.
- Une meilleure acoustique : pas de nuisances sonores.
- Un climat intérieur confortable.
- Un air intérieur sain (grâce à la ventilation contrôlée). Pas de pénétration de poussière, d’air pollué et de mauvaises odeurs
- Pas de dégâts dus à la condensation et pas de moisissures qui pourraient provoquer des dégâts permanents au bâtiment.
- Une meilleure sécurité incendie.
- Une meilleure efficacité du système de ventilation.
- Une durée de vie prolongée du bâtiment.
Une construction étanche à l’air est un élément capital pour l’efficacité énergétique d’une habitation, et cette étanchéité est étroitement liée à l’isolation et à la ventilation. Si l’enveloppe du bâtiment n’est pas étanche à l’air, les couches d’isolation et les systèmes de ventilation ne fonctionneront pas de façon optimale.
Une isolation thermique épaisse est essentielle pour limiter les pertes de chaleur et améliore le confort thermique et acoustique. Mais si une habitation n’est pas étanche à l’air, il y aura des fuites d’air. L’air intérieur (chaud ou froid) sortira et l’air extérieur (chaud ou froid) entrera. L’humidité provoquée par des courants d’air peut aussi se fixer dans la couche d’isolation, ce qui provoque de la condensation et des moisissures. Cette condensation et ces moisissures peuvent affecter la santé des occupants du bâtiment.
Pourquoi une habitation étanche au vent?
Dans le cas de toits en pente, la performance thermique par vent fort peut être diminuée jusqu’à 40% si la structure de ces toits n’est pas étanche au vent.
Dans les habitations isolées, il faut accorder une attention particulière aux effets du vent. Si l’isolation n’est pas protégée du vent, l’effet isolant perdra une partie de son efficacité. Ce phénomène s’observe sur certaines constructions solides et encore plus sur des constructions légères.
Avec un toit en pente par exemple, la sous-toiture et la couverture assurent l’étanchéité à la pluie. La sous-toiture dirige vers les gouttières la pluie que le vent souffle sous les tuiles.
Avec une toiture en pente isolée, on va un pas plus loin. On ne vise pas simplement un matériau isolant sec mais aussi une couche d’air stagnant. Ce n’est pas le cas si le vent a la possibilité de souffler à travers l’isolant en passant par des ouvertures dans la sous-toiture.
Pour mieux comprendre les effets d’une bonne isolation contre le vent, on peut comparer l’isolation au port d’un pull-over épais. Un pull protège du froid, mais quand on sort, on met une veste au-dessus de ce pull pour éviter que le vent en fasse sortir la chaleur. En construction, c’est la sous-toiture qui joue le rôle de coupe-vent.
Dans toutes les constructions où le vent a accès à l’isolation, il faut prévoir un dispositif coupe-vent. Le raisonnement s’applique aussi à l’isolation de murs par l’extérieur.
Pourquoi l’humidité relative est importante?
Dans une maison, de l’humidité est produite en permanence: quand on respire, quand on dort, quand on transpire, quand on cuisine, quand on prend une douche, etc. En une journée, un ménage moyen peut dégager une dizaine de litres d’humidité. Cet air humide doit être évacué, pour éviter les problèmes d’humidité, de moisissures et de santé.
L’humidité relative (HR) de l’air intérieur est un facteur important. Elle peut être lue facilement sur un hygromètre.
Il est conseillé de ne pas avoir une humidité relative de plus de 60%, ou de moins de 40%. On parle d’humidité « relative » parce que l’air chaud peut être plus humide que l’air froid.
Si l’humidité est inférieure à 40%, elle est trop faible. Cela peut provoquer des irritations des yeux, des voies respiratoires et des muqueuses. Il y a aussi des risques de dégâts à des meubles et planchers en bois. C’est surtout pendant les mois d’hiver que l’on peut observer une humidité trop faible.
Si l’humidité est supérieure à 60%, l’air est trop humide. Cela peut provoquer de la condensation aux murs et aux fenêtres, et par conséquent des taches d’humidité, une odeur de moisi, des moisissures, des pourritures de bois. Il peut aussi y avoir des impacts sur la santé: toux, articulations douloureuses, etc.
L’humidité relative dans une pièce est déterminée par:
- la quantité d’humidité produite dans la pièce.
- la vitesse à laquelle l’humidité produite est évacuée.
Dans les habitations de petite taille, utilisées de façon intensive et / ou mal ventilées, le taux d’humidité est généralement plus élevé. Une humidité relative trop élevée augmente le risque de condensation superficielle à des endroits qui sont moins isolés ou ne le sont pas du tout. La solution consiste à évacuer l’humidité plus efficacement par une ventilation contrôlée: vu que la pression de l’air intérieur est souvent plus élevée que la pression de l’air extérieur, la vapeur d’eau contenue dans l’air intérieur va s’échapper vers l’extérieur.
Nous avons détaillé les avantages d’une bonne isolation à l’air, au vent et à la vapeur: les coûts énergétiques diminuent et l’environnement intérieur est sain et agréable. Mais comment y parvenir? Quels sont les aspects à tenir à l’œil?
Le fonctionnement de l’isolation thermique est basé sur l’inclusion d’air dans le matériau insolant. La protection contre les mouvements d’air dans l’isolation est une condition importante pour l’effet isolant de ces inclusions d’air.
Dans une construction isolante optimale, le matériau isolant est donc étanche de tous les côtés : à l’intérieur, il est étanche à l’air, et à l’extérieur, étanche au vent.
L’étanchéité au vent fait en sorte que l’air froid ne puisse pas traverser l’isolation. L’étanchéité à l’air protège contre le passage de l’air intérieur humide. En effet, l’humidité de ces courants d’air peut être enfermée dans la couche d’isolation, ce qui provoque de la condensation et des moisissures.
Nous avons vu qu’il était essentiel de se préoccuper de l’étanchéité au vent, à l’air et à la vapeur. Mais il faut aussi tenir compte de l’humidité et de la ventilation du bâtiment.
Nous passons tous ces points en revue.
L’étanchéité au vent
L’étanchéité au vent s’obtient par le placement d’une sous-toiture : sa principale fonction est la protection de la structure du toit et l’isolation. La sous-toiture protège de la pluie et du vent. Si une tuile tombe du toit à cause d’une rafale, la sous-toiture fera en sorte que la pluie ne pénétrera pas dans la maison. Elle protège aussi de la neige et du vent, si elle est correctement conçue.
Les tuiles et les ardoises doivent être ventilées par le bas. La ventilation peut être beaucoup moins efficace dans le cas de toits isolés avec de la laine.
L’étanchéité au vent peut être réalisée avec une feuille ou un panneau de sous-toiture. Les deux systèmes présentent des avantages et des inconvénients.
Les panneaux de sous-toiture sont généralement plus chers que les feuilles. Leur assemblage à rainure et languette offre une meilleure étanchéité au vent. De plus, ils sont déjà légèrement isolants, ce qui protège l’espace sous le toit contre le gel. Ces panneaux éliminent les effets de pont thermique de la construction.
L’étanchéité à la vapeur
L’épaisseur de la couche d’air (valeur µd), exprimée en mètres, indique le degré de perméabilité à la vapeur d’un matériau. On fait la distinction entre le frein-vapeur et le pare-vapeur.
- Un frein-vapeur a une valeur µd de 2 mètres ou plus.
- On parle de pare-vapeur si le matériau a une valeur µd de 30 mètres ou plus.
On utilise le terme pare-vapeur pour les feuilles qui empêchent la diffusion de la vapeur au moins aussi bien qu’une couche d’air immobile d’une épaisseur de 30 mètres.
Un frein-vapeur ou un pare-vapeur empêche que pendant l’hiver, de l’air chaud de l’intérieur pénètre la construction, se refroidisse éventuellement à cet endroit et se condense.
Instinctivement, on opte en général pour un pare-vapeur. Vu la diffusion, très peu de vapeur d’eau peut le traverser.
la ligne orange représente l'étanchéité au vent et à l'eau, le ligne bleue, l'étanchéité à la vapeur d'eau.
L’étanchéité à l’air
La vapeur d’eau pénètre dans les bâtiments par diffusion mais aussi par des crevasses et des petites fissures: c’est la convection.
Mais la quantité de vapeur d’eau qui pénètre dans une structure par diffusion est insignifiante par rapport à la quantité qui y entre par convection.
Dès lors, les dégâts occasionnés par le transport de vapeur via convection sont généralement beaucoup plus importants que les dommages provoqués par le transport de vapeur via diffusion. Une interruption de la couche d’étanchéité à l’air (fuite d’air) de 2 cm sur 2 permet à la vapeur d’eau de pénétrer dans la construction (et donc dans la couche d’isolation) jusqu’à 100 fois plus que la diffusion de vapeur.
Un problème d’étanchéité à l’air peut donc provoquer plus de problèmes qu’un problème d’étanchéité à la vapeur.
Une mise en œuvre étanche à l’air du pare-vapeur ou du frein-vapeur est donc beaucoup plus importante qu’une étanchéité à la vapeur.
De tout ce qui précède, on peut donc tirer cette conclusion : le plus important est d’éviter les fuites d’air.
Pénétration de l'humidité par une fente dans le pare-vapeur.
L’humidité dans la construction
On relève une difficulté supplémentaire: une construction n’est jamais totalement sèche.
L’humidité dans un bâtiment peut provenir, par exemple, des matériaux utilisés : mortier, béton, bois de construction humide.
Humidité des matériaux de construction
On peut en conclure qu’il ne faut pas seulement empêcher l’humidité de pénétrer dans les constructions mais qu’il faut aussi essayer d’assécher le plus possible l’humidité qui y est déjà présente.
Comment solutionner ce problème?
Dans le cas d’un toit en pente, une sous-toiture perméable à la vapeur d'eau combinée à une isolation perméable à la vapeur d'eau, diminuera les risques d’une entrée excessive d’humidité dans la construction.
En hiver, l’humidité pourra sécher le long de la sous-toiture. Cela veut dire que depuis l’isolation vers le côté froid, il est conseillé que la structure soit perméable à la vapeur.
En été, le sens de diffusion est inverse: l’humidité éventuellement présente dans la structure se déplace vers l’intérieur. Lors des mois d’été aussi, nous souhaitons assécher le bâtiment le mieux possible.
Si on installe un pare-vapeur du côté intérieur, il y a un risque de condensation de l’humidité, ce qui peut provoquer l’apparition de moisissures.
Par contre, avec un frein-vapeur, l’humidité passe plus facilement et les risques de problèmes sont plus limités.
Un frein-vapeur intelligent à régulation d'humidité agit comme un frein-vapeur lorsque l'humidité relative est faible (hiver). Lorsque l'humidité relative est élevée (été), il devient plus perméable à la vapeur.
Pare-vapeur à humidité contrôlée
Conclusion : il ne faut installer un pare-vapeur quand dans des espaces constamment humides, comme une piscine ou un sauna. Dans la plupart des cas, il est préférable de prévoir un frein-vapeur intelligent qui régule l’humidité pour obtenir un assèchement optimal dans les deux sens.
La ventilation
Pour qu’une habitation soit saine, elle doit pouvoir respirer et il faut donc une ventilation suffisante. En plus de l’étanchéité à l’air et d’une isolation efficace, un système de ventilation doit être prévu. Ce système permet de faire entrer de l’air frais et de faire sortir de l’air malsain et humide. On obtient ainsi un environnement intérieur sain avec moins de risques de condensation et de problèmes d’humidité.
Un système de ventilation correctement réglé évacue l’excès d’humidité vers l’extérieur lorsque le taux d’humidité dans la maison est trop élevé.
Découvrez notre dossier consacré à la meilleure ventilation pour votre habitation
Un système de ventilation mécanique contrôlée de type D (ventilation équilibrée) est la meilleure option
C’est le système le plus performant sur le plan énergétique parce qu’il récupère la chaleur de l’air sortant et assure un équilibre entre l’air entrant et l’air sortant. Il permet de limiter au minimum les pertes d’énergie. Quand ce système de ventilation est correctement installé et régulièrement entretenu, l’air intérieur dans toutes les pièces de la maison est de bonne qualité, sans que cela augmente la consommation d’électricité.
Une bonne étanchéité à l’air et au vent ne dérègle pas le bon fonctionnement du système de ventilation existant : le trajet air entrant – ouverture de passage – air sortant, qui assure une bonne qualité de l’air intérieur, n’est pas interrompu par des fuites d’air incontrôlées. On conserve ainsi un air intérieur de qualité dans toutes les pièces de l’habitation. Dans le cas d’une ventilation équilibrée avec récupération de chaleur, le rendement de cette récupération n’est pas menacé.
Comment s’y prendre concrètement?
Qu’il s’agisse d’une nouvelle construction ou de la rénovation d’une habitation existante, la réalisation d’une bonne étanchéité à l’air commence par la conception et les choix posés au départ. Ensuite, un suivi pointilleux est aussi capital. Parce que les erreurs commises au moment de la construction ne pourront pas être corrigées, ou très difficilement.
Une construction étanche à l’air
Dans le cas d’une nouvelle construction, il est facile de tenir compte d’une bonne étanchéité à l’air lors de la phase de conception. La forme, la méthode de construction, les matériaux et les raccordements doivent être bien pensés. Les détails de l’installation doivent être discutés avec les exécutants. L’efficacité de l’étanchéité à l’air est essentielle.
Dans le cas de la rénovation d’une habitation existante, où les travaux de rénovation ne sont pas trop conséquents, l’étanchéité à l’air passe par la détection de fuites évidentes: menuiseries extérieures mal obstruées, coffres de volets roulants, portes de cave, volets de grenier, etc. Néanmoins, c’est toujours un défi plus important d’obtenir, dans des habitations existantes, le même niveau d’étanchéité à l’air que dans de nouvelles constructions.
L’étanchéité à l’air doit être garantie autour du volume protégé du côté chaud de l’isolation et être interrompue le moins possible, y compris au niveau des raccordements entre les différentes parties de la construction.
- Evitez les pénétrations, et aux endroits où elles sont inévitables (au niveau des câbles par exemple), rendez-les étanches à l’air.
- Evitez les couches et les cavités d’air entre l’isolation thermique et la finition étanche à l’air sur la face intérieure. Elles provoquent un flux d’air entre les deux et donc une diminution de la performance énergétique et un risque accru de condensation interne.
- Assurez l’étanchéité à l’air en même temps que le placement de l’isolation thermique pour éviter l’emprisonnement d’air humide qui peut se produire si l’écran d’étanchéité à l’air est posé ultérieurement. C’est d’autant plus vrai si les travaux sont effectués pendant une période où l’habitation est chauffée. La finition intérieure peut attendre mais tenez compte du fait que tous les matériaux (feuilles, tapes) ne sont pas résistants aux UV et donc pas conçus pour une exposition prolongée à la lumière directe du soleil.
En fonction de la structure d’un élément de construction et des matériaux utilisés, il pourra être nécessaire de prévoir un écran d’étanchéité à l’air séparé.
L’étanchéité à l’air est peut-être l’un des aspects les plus complexes d’une construction et d’une rénovation : c’est comme une ligne continue qui ne peut être interrompue nulle part, de la cave au grenier.
Une construction étanche au vent
Comme dans le cas de l’étanchéité à l’air, l’emplacement du joint d’étanchéité au vent et sa continuité doivent être prévus dès la phase de conception, surtout lorsqu’il s’agit de structures légères. La pose de feuilles d’attente permet d’éviter les raccordements compliqués à certains endroits. Pour une isolation optimale, la finition extérieure étanche au vent, l’isolation et l’étanchéité à l’air à l’intérieur doivent être ininterrompues tout autour du volume protégé.
Les constructions légères (toits en pente, murs à ossature bois) sont pourvues d’un pare-vent séparé qui peut être une feuille ou une plaque. Dans le cas d’un toit en pente, c’est la sous-toiture qui assure cette fonction. Les joints, les raccords et les pénétrations doivent être obstrués.
Dans le cas de structures solides isolées de l’extérieur, la façon de procéder dépend de la conception :
- Si les murs extérieurs sont isolés avec un enduit, celui-ci assure l’étanchéité au vent et une couche séparée n’est pas nécessaire.
- Dans le cas de l’utilisation d’un isolant souple entre des lattes en bois, un pare-vent séparé doit être prévu.
Une construction étanche à la vapeur
L’ensemble de la structure est déterminant pour le choix du type de pare-vapeur du côté chaud d’une construction isolée. On a beau faire le maximum pour colmater toutes les fissures et crevasses, il est impossible d’obtenir une finition 100 % étanche à l’air et à la vapeur à l’intérieur d’une construction. Et ce n’est pas non plus nécessaire. Il faut simplement veiller à une construction dans laquelle il n’y a pas de problème quand une quantité limitée d’humidité pénètre à l’intérieur, en faisant en sorte que cette humidité puisse s’échapper facilement vers l’extérieur et ne s’accumule pas.
Un autre type d’écran, la feuille perméable à la vapeur qui laisse passer la vapeur d’eau, permet à l’humidité présente à l’intérieur de disparaître vers l’extérieur en traversant cette feuille. Elle se place du côté extérieur ou froid de la structure.
Si vous construisez une nouvelle habitation ou si vous réalisez d’importants travaux de rénovation, il est fortement conseillé de faire appel à des professionnels qui vous guideront dans les meilleurs choix pour obtenir une habitation étanche au vent, à l’air et à la vapeur d’eau. Et si vos travaux de rénovation sont moins conséquents, ou si vous souhaitez les exécuter vous-même, en tenant compte de certains éléments essentiels, vous pourrez choisir les meilleures options qui auront un impact positif sur l’étanchéité à l’air de votre bâtiment, et donc sur vos frais de chauffage.
Gros œuvre – construction traditionnelle
Lors de la construction d’un bâtiment en maçonnerie, on prévoit généralement un plâtrage intérieur qui assure l’étanchéité à l’air, du moins s’il fait au minimum 8 millimètres d’épaisseur. Le jointoiement des briques n’est pas suffisant pour obtenir une bonne étanchéité à l’air. La peinture sur la maçonnerie ne suffit pas non plus. La perméabilité à l’air d’un mur plafonné est de 10 à 20 fois inférieure à celle d’un mur peint.
Comme le plâtre assure une bonne étanchéité à l’air, il est conseillé de plafonner aussi les zones qui ne l’auraient pas été s’il n’y avait pas eu ce besoin d’étanchéité. Par exemple un garage intérieur, un débarras, un grenier non aménagé, etc.
Si vous prévoyez de faux murs à certains endroits de la maison, il est important d’assurer d’abord l’étanchéité à l’air de la maçonnerie parce qu’elle ne sera plus accessible ultérieurement. Les plaques de plâtre et les plaques en fibres de plâtre ne constituent pas une couche étanche à l’air parce qu’elles se fissurent rapidement et le raccord étanche à l’air avec d’autres éléments de construction n’est pas simple.
Construction à ossature bois
L’étanchéité à l’air d’un mur à ossature bois est généralement assurée par le placage qui garantit la rigidité de la construction. Ce sont le plus souvent des plaques OSB, des panneaux de particules (aggloméré) ou des panneaux en fibres-ciment.
Mais l’étanchéité à l’air de ces panneaux dépend du processus de fabrication et peut varier fortement. Si la perméabilité à l’air d’un panneau à une différence de pression de 50 Pa est inférieure à 0,1 m3, (h.m2), on considère qu’il est suffisamment étanche.
Les joints entre les plaques doivent être colmatés avec du ruban adhésif. Il faut également accorder une attention particulière à un raccordement correct entre les murs à ossature bois et les autres éléments de construction. Par exemple, pour assurer une liaison étanche à l’air entre un mur à ossature bois et une dalle de béton, on a le plus souvent recours à des bandes de liaison en plastique. On les fixe aux panneaux de bois avec un joint de mastic ou de colle, et à la dalle avec un joint de mastic ininterrompu.
étanchéité des joints et raccordement du mur à ossature bois avec la dalle de béton
Pour garantir l’étanchéité à l’air aux endroits où il peut y avoir des pénétrations, on peut utiliser des manchettes préfabriquées par exemple. Pour éviter les pénétrations via des tuyaux, il est conseillé de prévoir une cavité pour ces tuyaux. La cavité doit avoir une largeur d’au moins 50 millimètres pour permettre l’installation de prises. On peut aussi y prévoir une isolation thermique supplémentaire, ce qui pourra avoir un impact positif sur l’isolation acoustique.
Conduites d'eau et d'électricité dans la cavité prévue
Toits en pente
L’écran pare-air placé dans les toits en pente sert généralement aussi de pare-vapeur et il faut donc le prévoir sur la face inférieure (côté chaud) de la toiture. Lors de son installation, une attention particulière doit être portée aux raccordements, principalement :
- Le raccordement de la surface du toit aux autres éléments de construction (façades, autres parties du toit, toit plat, sol, etc).
- L’interruption ou la pénétration de l’écran pare-air par des éléments de charpente (pannes, chevrons, poutres faîtières, plaques murales, etc).
- La pénétration de la surface du toit par des tuyaux de ventilation, des cheminées, des conduits, etc.
- Les bords de lucarnes.
- Les bords des trappes donnant accès au grenier si le pare-air est placé au niveau du plancher du grenier.
L’écran pare-air doit donc être ininterrompu sur chaque raccordement. Il ne suffit pas de l’agrafer, par exemple. Il faut aussi coller les coutures.
En cas d’isolation avec une feuille d’aluminium placée entre les chevrons, l’aluminium assure l’étanchéité à l’air mais il faut aussi prévoir l’étanchéité à l’air au niveau des raccords entre les différentes bandes d’isolant.
Les bandes de feuille d’aluminium ne sont pas collées, pas plus que les raccords entre les bandes et le mur.
Pas d'étanchéité des bandes d'isolation avec une feuille d'aluminium, pas d'étanchéité au niveau du raccord mural
Plus d'informations sur l'installation de pare-vapeur ici.
Avec les toits en pente, on prévoit généralement une finition intérieure en plaques (de plâtre par exemple). Elles sont fixées à une sous-structure porteuse avec des vis, ce qui crée une cavité pour les tuyaux. La largeur de cette cavité et le type d’élément de fixation sont très importants : il faut éviter les risques de pénétration. La perforation de l’écran pare-air pour installer des spots intégrés affaiblit considérablement le pare-air (et la couche d’isolation) et est donc à éviter.
Toits plats
Si la toiture plate est une structure en béton, elle garantit l’étanchéité à l’air.
La continuité de l’étanchéité à l’air entre le toit plat et le mur peut être garantie par un raccordement étanche à l’air entre les deux éléments. On incise le plâtrage et on réalise un joint souple.
Menuiserie extérieure
Le plafonnage d’un mur intérieur au niveau des portes et des fenêtres n’est pas totalement étanche à l’air, à cause de fissures provoquées par des mouvements. Des bandes autocollantes permettent d’étanchéifier les raccords avec les fenêtres et les portes, à l’intérieur et à l’extérieur.
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Bande autocollante de la fenêtre au mur
Installation électrique
Il est conseillé de placer la boîte à fusibles à l’intérieur du volume protégé pour éviter les risques de fuites d’air par les lignes électriques. Les prises de courant, les interrupteurs et les passages de tuyaux ne doivent pas être placés dans les murs extérieurs, quand cela est possible, parce qu’ils peuvent perforer localement l’écran pare-air. Si vous placez une prise ou un interrupteur dans un mur extérieur, prévoyez une prise à étanchéité améliorée.
Pénétrations
Des perforations de la couche d’étanchéité à l’air sont inévitables, par exemple lors de l’installation de certaines techniques. Il est impératif d’y remédier pour éviter les fuites d’air.
Des fabricants de raccords d’étanchéité proposent des manchons préformés avec une bavette (autocollante dans certains cas) qui peuvent remédier à des pénétrations à la fois de petit diamètre (les câbles électriques par exemple) et de plus grande taille (les tuyaux de chauffage, les conduits d’évacuation d’eau et les tuyaux de ventilation par exemple). Ces manchons limitent les risques de fuites, à condition de laisser un dégagement suffisant autour du tuyau. Le manchon et la bavette doivent aussi convenir à la nature de la zone de contact et être placés au moment opportun. Certains fabricants commercialisent aussi un ruban adhésif spécialement conçu pour assurer l’étanchéité à l’air des raccordements. Ces rubans ont un pouvoir adhésif très élevé et ils sont plus ou moins flexibles et extensibles, ce qui leur permet de prendre les formes les plus complexes. Mais pour une efficacité maximale, ils doivent être appliqués correctement et sur un support adéquat.
Comment tester l’étanchéité à l’air?
L’étanchéité à l’air est un aspect important à prendre en considération lors d’une construction ou d’une rénovation. Mais comment savoir si votre habitation est suffisamment étanche? Et comment détecter des fuites éventuelles? Cette étanchéité peut être mesurée via un test d’infiltrométrie (BlowerDoor).
Ce test détermine la quantité d’air qui s’échappe d’un bâtiment ou s’y infiltre par des fissures et des crevasses. On a ainsi une idée de la quantité de chaleur perdue via les pertes par convection. Ces pertes augmentent la consommation d’énergie et aussi les risques de condensation interne dans l’habitation. Veiller à une bonne étanchéité à l’air est donc essentiel.
Pour pratiquer cette mesure, on dispose un ventilateur de grande taille dans l’embrasure d’une fenêtre ou d’une porte. Ce ventilateur souffle de l’air vers l’intérieur ou vers l’extérieur, ce qui crée une surpression ou une dépression, jusqu’au moment où on obtient une différence de pression de 50 Pa. Cette différence de pression, qui correspond plus ou moins à la différence de pression occasionnée par un vent de 5 Beaufort, est nécessaire pour disposer de résultats de mesure suffisamment fiables et comparables. On mesure ensuite le débit d’air (m3/h) qu’il faut insuffler ou extraire en continu pour maintenir cette différence de pression de 50 Pa. Plus il y a de fuites d’air, plus il faut fournir un débit élevé.
Le débit de fuite V50 est la moyenne des deux modes de mesure : le débit en surpression et le débit en dépression. Il est exprimé en m3/h et indique la quantité de mètres cubes d’air qui passent en une heure par les fissures et les crevasses de l’habitation.
En se basant sur ce débit de V50 , on peut calculer la perméabilité à l’air qui donne une indication du niveau de performance des murs en matière d’étanchéité à l’air. La perméabilité à l’air V50 d’un bâtiment est exprimée en m3/h.m2. Le débit de fuite V50 divisé par la surface de déperdition du bâtiment (la somme des surfaces de tous les murs, des toits et des planchers en contact avec l’environnement extérieur).
Le test d’étanchéité à l’air permet ainsi de déterminer à quel point un bâtiment est étanche à l’air. Il est possible de détecter à quels endroits il y a des fuites d’air au moyen d’une caméra thermographique ou d’un stylo fumigène, à utiliser idéalement au moment de la mesure, quand l’intérieur est en pression négative. L’air entrant a alors des allures de courant d’air.