Communiqué

XLS Medical: de (fausses) promesses qui coûtent cher

03 août 2022

Malgré les publicités grandiloquentes et omniprésentes, Test Achats n’a trouvé, dans ses recherches approfondies, que peu de preuves que l'on maigrit vraiment avec les produits XLS Medical, qui valent pourtant jusqu’à 130 euros par mois. L’organisation de consommateurs a également dénoncé auprès de l’AFMPS le fait que ces produits soient commercialisés sous le statut de dispositifs médicaux. Elle estime en effet qu’ils ne répondent pas aux conditions pour bénéficier de ce statut, qui aurait été choisi  principalement pour éviter les règles plus strictes de publicité qui seraient d’application si les produits avaient le statut de compléments alimentaires.

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Publicité omniprésente

Dans certaines pharmacies, il est presque impossible de passer à côté. La publicité ne nous épargne pas non plus dans les réseaux sociaux et à la télévision. Même en affichant des prix pouvant grimper jusqu’à 130 € par mois, les produits amincissants de XLS Medical se vendent comme des petits pains. C’est ce qui a amené Test Achats à passer sous la loupe 7 produits dits amincissants de XLS Medical, afin de vérifier leur efficacité:  XLS Medical Pro-7 (+/- 110 € par mois), XL-S Medical Ultra 5 (+/- 100 € par mois), XLS Medical Fat Reducer (+/- 75 € par mois), XL-S Medical Perte de poids (+/- 39 € par mois), XL-S Medical Capteur de graisses (+/- 86,95 € par mois), XL-S Medical Max Strength (+/- 105 € par mois) et XL-S Medical Réducteur d’appétit (+/- 130 € par mois).

 

Pas d’efficacité démontrée

Test Achats a épluché toutes les études scientifiques disponibles sur ces sept produits. Il en ressort qu’aucune preuve tangible n’existe aujourd’hui pour démontrer que ces produits permettent réellement de perdre du poids. Seules une ou deux études restreintes ont généralement été publiées pour chaque produit, toutes sponsorisées par le fabricant, dans lesquelles les chercheurs se sont concentrés sur la réduction de poids en cas de surpoids ou d’obésité. Celles-ci suggèrent un léger effet favorable, mais plus de recherche serait nécessaire pour savoir si cet effet existe réellement, et s’il est cliniquement pertinent. Par ailleurs, seule une centaine de personnes ont participé à chaque étude, et les participants n’ont fait l’objet d’un suivi que pendant quelques mois. Selon les directives de l’Agence des médicaments européenne (EMA) et de la U.S. Food and  Drug Administration (FDA), des études d’un an ou plus sont nécessaires pour pouvoir énoncer des affirmations concernant l’efficacité de médicaments pour maigrir. Pourquoi la barre devrait-elle si situer moins haut pour des dispositis médicaux?, questionne Test Achats.

 

Mauvais statut = plainte auprès de l’AFMPS

Les sept produits litigieux contiennent tous un mélange de fibres alimentaires et d’additifs. Mais le fabricant Perrigo a choisi de les enregistrer sous le statut de dispositifs médicaux plutôt que de compléments alimentaires. Selon Test Achats, cette décision vise probablement à contourner les règles en matière de publicité pour les compléments alimentaires qui, bien qu’elles ne soient pas idéales, sont néanmoins plus sévères que celles imposées pour les dispositifs médicaux. Pour obtenir le statut de dispositif médical, il faut convaincre une entreprise qui distribue les labels CE que le fonctionnement des produits est principalement mécanique, ce que prétend Perrigo. Toutefois, l’analyse de Test Achats démontre clairement qu’un mécanisme principalement mécanique n’est réellement avéré pour aucun des produits. L’organisation a dès lors dénoncé ces produits auprès de l’AFMPS.  

 

Cela ne serait pas la première fois qu’un produit de XLS Medical disparaît des rayons parce qu’en y regardant de plus près, il s’avère que son action n’est finalement pas principalement mécanique” explique Julie Frère, porte-parole de Test Achats. “Il y a deux ans, Perrigo a pour cette raison enfin retiré XL-S Medical Bloqueur de glucines du marché, suite à notre plainte. Il a malheureusement fallu attendre bien trop longtemps. Nous espérons que les instances compétentes se montreront un peu plus réactives cette fois-ci” lance-t-elle.

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