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Les coulisses du pain complet

21 janvier 2021

Savez-vous ce que vous consommez lorsque vous achetez un pain complet ? Pas évident de s’y retrouver, au milieu des pains en vrac : la dénomination et la liste des ingrédients font trop souvent défaut. Et cela doit changer. Notre enquête.

La consommation de céréales complètes est la priorité numéro un en termes d’alimentation saine. Nous avons donc voulu évaluer la facilité (ou non) avec laquelle vous pouvez détecter quels sont les pains complets et leurs alternatives saines. Résultats : dans bon nombre de cas, une information claire et entière est manquante.

Vers le dossier sur le pain complet

N'hésitez pas non plus à consulter notre dossier sur les céréales complètes :

Vers le dossier sur les céréales complètes

 

44 lieux visités partout en Belgique

Nous avons mené l’enquête dans 44 boulangeries, sandwicheries et supermarchés en Belgique. Nous y avons à chaque fois acheté deux pains : un pain complet à base de farine intégrale de froment et un pain alternatif contenant la proportion la plus élevée possible de farine intégrale. Tous ces pains ont été analysés en laboratoire pour leur teneur en minéraux, sel et fibres.

Notre analyse nutritionnelle en laboratoire nous a permis de constater que la teneur en sel était supérieure au seuil autorisé pour 15 pains achetés en boulangerie. Au niveau de la teneur en fibres et en minéraux, nous avons constaté de grandes différences d’un pain à l’autre.

A la pêche aux infos

Les constats au niveau de l’information sont assez mauvais. En effet, rares sont les cas où l’on avait une liste d’ingrédients et/ou une indication des céréales utilisées. En boulangerie, seuls 8 pains sur 64 listaient clairement le type de céréales utilisées. Nous avons été déçus par l’affichage peu clair des ingrédients dans les sandwicheries. Quant aux supermarchés, les informations fournies sont un peu meilleures car les céréales utilisées ou la liste complète des ingrédients est mentionnée plus régulièrement. Carrefour, Colruyt et Delhaize mentionnent la liste des ingrédients sur leur site web mais le pourcentage de farine complète n’est pas toujours indiqué de manière claire.

Les prix aussi sont trop souvent aux abonnés absents : dans presque 3/4 des cas, le prix au kilo faisait défaut et 8 pains n’affichaient carrément aucun prix.

Mais quoi qu’il en soit, c’est insuffisant et nous voulons que cela change.

Une loi, de la clarté et des contrôles svp!

Le manque de législation en matière de composition, d’appellations et d’étiquetage constitue la raison de votre confusion lors du choix d’un pain.
Sans relâche nous défendons votre droit à une information précise et complète pour vous permettre d’effectuer des choix éclairés.

C’est pourquoi, à la suite de cette enquête, nous avons écrit au SPF Economie. Nous plaidons pour une meilleure information concernant la composition et la proportion de farine intégrale présente dans le pain. Nous demandons donc l’affichage (sur le produit ou en rayon et sur le site web du revendeur pour les ventes en ligne) de la liste complète des ingrédients avec une indication claire du rapport entre la farine intégrale et la farine raffinée ainsi que la valeur nutritionnelle. Le nom du pain doit également refléter sa composition (grains et céréales utilisés) et fournir des garanties que ces céréales ont été utilisées dans une mesure adéquate. La nouvelle législation des Pays-Bas peut ici être une source d’inspiration. Les pains y sont classés en 3 catégories selon la proportion de farine complète: complet (farine complète à 100 %), gris (> 50 % des composants de la farine sont de la farine complète) ou blanc (farine principalement blanche). Ces catégories doivent être mentionnées dans le nom. De tels pourcentages minimaux devraient être obligatoires chez nous également.

En attendant une telle évolution, la législation existante sur les dénominations, l’affichage du pourcentage de céréales complètes et l’indication des types de céréales doit être strictement appliquée, ce qui n’est pas le cas actuellement. Des  contrôles stricts et efficaces sont nécessaires. Mais pour ce faire, une répartition claire des compétences entre l’AFSCA et le SPF Economie est primordiale.

En parallèle, nous poursuivons notre lutte contre les étiquettes trompeuses. Nous analysons régulièrement de nombreux produits et nous contactons les fabricants des aliments dont l’emballage nous paraît trompeur. Lors de notre enquête, nous avons relevé l'usage illégal de l’appellation "complet" pour le pain Boerkens.

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