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Les entreprises agroalimentaires doivent en faire plus pour prévenir l’obésité

24 septembre 2021

Les entreprises agroalimentaires belges ne s’investissent pas assez dans la lutte contre le surpoids et l'obésité. C'est ce que montrent les résultats d’une étude réalisée par des chercheurs de Sciensano, l’Institut scientifique belge de santé publique.

Les entreprises du secteur agroalimentaire devraient mettre davantage l'accent sur la promotion d'un environnement alimentaire plus sain et sur la réduction de l’exposition à la publicité pour des aliments mauvais pour la santé, en particulier auprès des enfants. Le surpoids et l’obésité sont entre autres causés par un environnement alimentaire malsain. Or, ces maladies contribuent de manière significative à l’émergence de comorbidités (cancer, diabète, maladies cardiaques) et à la mortalité. L'industrie agroalimentaire a un rôle important à jouer, aux côtés des autorités, dans la promotion d'un mode de vie plus sain, notamment en contribuant à créer un environnement alimentaire plus sain.

Ce que font réellement nos entreprises (en bien comme en mal)

Pour la première fois, les chercheurs de Sciensano ont examiné les engagements et pratiques de 31 entreprises agroalimentaires belges, parmi les plus importantes, en matière de nutrition, de santé et de prévention de l'obésité (projet BIA-Obesity). Ils ont analysé la stratégie alimentaire des entreprises, la formulation des produits, leur étiquetage, la promotion des produits et des marques, leur accessibilité, ainsi que leurs relations avec d'autres organisations. 

  • Chez les fabricants d’aliments emballés et de boissons non alcoolisées
    Sur 18 entreprises sélectionnées en 2018, seules deux pouvaient se targuer d’avoir un Nutri-Score A pour plus de la moitié de leurs produits. Trois fabricants (sur 18) ne vendaient que des aliments ultra-transformés. Et cinq ne proposaient que des produits dont la publicité auprès des enfants est interdite en vertu des directives de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
  • Dans les supermarchés
    Aldi est l’enseigne qui assurait le plus souvent la promotion des fruits et légumes frais dans ses folders, et Colruyt le moins. Par ailleurs, chez Aldi, Carrefour, Colruyt, Delhaize et Lidl, le pourcentage de produits ayant un Nutri-Score D ou E était, toujours en 2018, compris entre 39 % et 55 %. 
  • Dans la restauration rapide
    L’an dernier, plus de la moitié des points de vente en Flandre de quatre enseignes de restauration rapide se trouvaient… à moins de 500 m d'une école primaire. Chez McDonald's, Panos, Paul et Quick, on dénombrait entre 41% et 48% de produits affichant un Nutri-Score D ou E. Pour les produits de Domino's Pizza, ce chiffre n'était que de 13%. 
    En vertu des directives de l’OMS, le secteur de la restauration rapide n’est autorisé à faire de la publicité auprès des enfants que pour moins de 50% de sa gamme de produits. Ce pourcentage était inférieur à 10% pour trois enseignes. 

Stop à la pub malsaine auprès des plus jeunes

En tant qu’organisation de défense des consommateurs, nous nous battons de longue date pour une alimentation accessible, abordable et saine. Nous exigeons entre autres que le Nutri-Score soit rendu obligatoire et que la commercialisation de produits non sains à destination des enfants soit réfrénée.

L'industrie agroalimentaire peut jouer un rôle clé en améliorant ses recettes, en modifiant la taille des portions de ses produits et en proposant des produits sains à prix moins cher. 

Vers notre dossier sur la problématique de l’obésité