Marseille sous les ordures : le SOS des habitants et associations qui ont « honte pour leur ville »

Lassés de voir les poubelles s’accumuler dans la cité phocéenne, ils réclament plus de moyens pour enfin mettre un terme à un problème qui persiste depuis des décennies.

Marseille (Bouches-du-Rhône), le 10 août. L'association Clean my Calanques a manifesté son ras-le-bol sur le Vieux-Port. LP/Léa Cornu
Marseille (Bouches-du-Rhône), le 10 août. L'association Clean my Calanques a manifesté son ras-le-bol sur le Vieux-Port. LP/Léa Cornu

    « Poubelles la vie ! » Un slogan devenu tristement emblématique de la deuxième ville de France, où la gestion des déchets sur la voie publique occupe depuis des années les débats, suscitant l’exaspération des associations et habitants. À l’instar de l’association Clean My Calanques, qui a manifesté son désarroi sur le Vieux-Port samedi 10 août, le temps d’une opération coup de poing durant laquelle un « SOS » a été formé à partir de sacs-poubelle. « Un véritable appel à l’aide tant rien ne change », décrypte Éric Akopian, fondateur de l’association suivie par 68,5 millions de personnes sur les réseaux sociaux.

    « Avant d’être une association, nous sommes des Marseillais qui avons honte pour notre ville ! » tonne le militant. « Nous ne blâmons pas les éboueurs, mais nous demandons plus de transparence, de moyens, et de collectes pour éviter de remplacer les agents avec nos ramassages associatifs, et pouvoir nous concentrer sur la sensibilisation. »

    40 % de collectes en plus sur le bord de mer et le centre-ville

    Contactée, la Métropole Aix-Marseille affirme « avoir augmenté en moyenne de 40 % le nombre de collectes sur le bord de mer et le centre-ville. Dix bennes ont été ajoutées sur l’ensemble de la journée. » Un renforcement de la collecte des ordures ménagères est aussi organisé sur tout le front de mer.



    « Insuffisant » pour Clean My Calanques. Bien que des dialogues aient été entamés avec la ville, qui a mis en place un plan de propreté littorale et de lutte contre les déchets abandonnés, l’association attend toujours une réponse de la métropole. Au lieu de ça, Éric Akopian, a été surpris de recevoir ce mardi un avis de poursuite pour non-paiement d’une dépollution annulée en mars 2024 à cause de la pluie.

    « Depuis quelque temps, nous devons déclarer et payer nos opérations de dépollution car elles rassemblent des personnes sur l’espace public. À l’époque, nous trouvions déjà fou de devoir financer l’organisation de telles opérations, se désole-t-il, mais alors là… Ce mercredi 14 août, la Métropole nous a annoncé l’abandon de la procédure. C’est au moins ça. »