Open de tennis : le Zénith de Caen se métamorphose en court central pour la dernière fois

La salle de spectacle caennaise s’est muée en véritable stade de tennis pour l’Open de Caen, qui se déroulera du 11 au 14 décembre. Un ultime défi logistique avant l’ouverture du nouveau Palais des sports.

Montage de l'Open de Caen dans le Zénith de la ville. Deux jours sont nécessaires pour construire le court. LP/Esteban Pinel
Montage de l'Open de Caen dans le Zénith de la ville. Deux jours sont nécessaires pour construire le court. LP/Esteban Pinel

    Le téléphone d’Arnaud Guimard n’en finit plus de sonner ce vendredi 9 décembre. Depuis la veille, à 6h du matin, le manager général de l’Open de tennis de Caen et ses équipes sont à pied d’œuvre pour habiller le Zénith de ses habits de tennis. « On a trois jours pour mettre tout en place. C’est un peu plus confortable que l’année dernière avec le spectacle Miss France », sourit-il.

    À l’époque, l’événement, programmé juste avant le tournoi, n’avait laissé qu’une journée et demie et une nuit pour tout monter. Le défi logistique est plus digeste cette fois, avant le début des matchs ce dimanche, jusqu’au mercredi 14 décembre.

    La finale à la même heure que la demie finale de foot

    Les yeux sur son échéancier de quatre pages, Arnaud Guimard détaille les opérations : « On commence par installer le plancher du court, qui est du même revêtement que les courts en dur sur le circuit. Puis on dépose les trois couches de résine, très abrasives ». Des étapes plus longues qu’il n’y paraît en raison des temps d’étalement (2 à 3 heures) et de séchage (5 heures par couche) de la résine. « Pendant ce temps-là, on commence à monter les loges, les espaces VIP et à réceptionner le matériel, la nourriture et les boissons », poursuit le manager général.

    Entre les prestataires et les bénévoles, plus de cent personnes s’affairent sur le site pour le construire. Ce vendredi après-midi, on devine déjà les contours du court, avant de réaliser les lignes. Viendra ensuite l’installation du radar, pour les points litigieux, et les panneaux. Le court prend place à la place de la scène du Zénith, encerclé par de nombreuses petites loges au plus près de l’action. Sans oublier, bien sûr, les gradins de la salle, prêts à accueillir plus de 4000 spectateurs. La finale du mercredi 14 se jouera d’ailleurs à guichets fermés. En tout, plus de 15 000 personnes sont attendues sur ce tournoi 2022, lancé il y a quelques semaines sur les courts du Caen tennis club, avec les qualifications.

    En 2023, au nouveau Palais des sports de Caen

    « De 2007 à 2010, tout l’Open se jouait là-bas, rappelle Arnaud Guimard. En 2011, déménager au Zénith de Caen a permis de franchir un énorme cap. » À commencer par le plateau de joueurs. La preuve encore cette année avec le Danois Holger Rune (10e mondial), l’Espagnol Roberto Bautista-Agut (22e), Richard Gasquet, ou encore, chez les dames, l’Italienne Martina Trevisan, demi-finaliste à Roland Garros. « Nous faisons un effort pour cette dernière au Zénith, reprend l’organisateur. On aimerait que ça devienne la norme. ». Car l’Open de tennis de Caen se prépare à une petite révolution : un nouveau déménagement, dans le Palais des sports, en pleine construction de l’autre côté de la rue.

    Ce dernier marathon logistique au Zénith est donc synonyme de pincement au cœur pour l’équipe. « Ici, tout le monde a ses repères, confie Nathalie, la directrice administrative et juge-arbitre. Au Palais, il y aura tout à repenser, tout à refaire. Ce sera un nouveau challenge. » À l’heure de bientôt refermer le chapitre dans la salle de spectacle, Arnaud Guimard se souvient de 2015, quand il avait accueilli Jo-Wilfried Tsonga à l’entrée du Zénith.

    « Il était impressionnant par sa présence et son charisme », glisse celui qui repense aussi à 2017, quand la Coupe Davis, fraîchement remportée par la France, avait été exposée près du court de l’Open. L’édition 2022 aura son lot de souvenirs émouvants, avec une incertitude : « Si la France va en demi-finale de la Coupe du monde de foot, ce sera à la même heure que notre finale. On réfléchit à l’avancer et diffuser le match des Bleus sur un écran géant ». Un nouveau petit casse-tête d’organisation. Arnaud Guimard n’est plus à ça près, dans ce Zénith redevenu court central.

    www.open-de-caen.com