« Achetez des pommiers ! » : dans la Creuse, un agriculteur vend 7 000 arbres à prix cassés avant sa retraite

Jean-François Giraud veut transmettre les fruits du travail de plusieurs générations. Et cède ses 7 000 pommiers au prix de 10 euros l’unité.

Après sa retraite, l’exploitation de Jean-François Giraud sera bien transmise à son fils mais ce dernier ne s’occupera que des vaches laitières et de l’installation de bio méthanisation. PHOTOPQR/LA MONTAGNE/Bruno Barlier
Après sa retraite, l’exploitation de Jean-François Giraud sera bien transmise à son fils mais ce dernier ne s’occupera que des vaches laitières et de l’installation de bio méthanisation. PHOTOPQR/LA MONTAGNE/Bruno Barlier

    On se souvient de « Mangez des pommes ! », le slogan du Chirac des Guignols de Canal +. Pour Jean-François Giraud, agriculteur à Chauchet dans la Creuse, ce serait plutôt « Achetez des pommiers ! ». Il a décidé d’écouler les 7 000 pommiers de son exploitation à prix cassés : 10 euros pièces. Lui, dont la famille est installée sur ces terres depuis le XIe siècle, s’apprête en effet à partir à la retraite. L’exploitation sera bien transmise à son fils mais ce dernier ne s’occupera que des vaches laitières et de l’installation de bio méthanisation.

    « Mon fils a beaucoup de travail, veut aussi passer du temps avec sa femme et sa petite fille. Il a fallu faire un choix. Il a préféré arrêter la production de pommes qui est chronophage, avec des exigences toujours plus grandes au niveau sanitaire. Et nous avons chaque année du mal à recruter des saisonniers localement. » Depuis son annonce, en décembre, la somme modique attire chaque jour des particuliers sur sa parcelle. « Un pommier se vend normalement entre 50 à 100 euros, assure Jean-François Giraud. L’argent me sert juste à payer le gazole et la location du matériel pour arracher les arbres. »

    Dans le verger, où la vente directe a toujours été pratiquée, les habitants du secteur connaissent la qualité de la production. « Ils savent que nos pommes qui poussent à 500 m d’altitude, sont plus fruitées et plus sucrées que d’autres en Limousin. Nous avons d’ailleurs aussi reçu des demandes gens venus d’autres régions comme la Normandie ! » s’étonne Jean-François Giraud. Pour l’arboriculteur, la vente de ses arbres fruitiers n’est plus un crève-cœur. Il sait qu’ils auront une seconde vie. « Cela me réchauffe le cœur de savoir qu’ils vont être plantés ailleurs et que des particuliers continueront de manger ces pommes. »