Viry-Châtillon : René Chalange a identifié près de 3 000 espèces de champignons en Essonne

 Viry-Châtillon, 16 mars 2017. Rene Chalange, expert en champignons, a participé à la rédaction de plusieurs dizaines d’ouvrages. (LP/L.D.)
Viry-Châtillon, 16 mars 2017. Rene Chalange, expert en champignons, a participé à la rédaction de plusieurs dizaines d’ouvrages. (LP/L.D.)

    Sur le sujet, il est totalement intarissable. Parler champignon avec René Chalange c'est prendre le risque de rester scotché des heures à boire ses paroles. Rien d'étonnant puisque ce sexagénaire, habitant de Viry-Châtillon, est une des références françaises en la matière. Président depuis trois ans de la Société mycologique de France (SMF), il cultive depuis l'enfance une passion pour cet organisme qui recèle de nombreux mystères. « J'ai grandi dans le Loiret où j'adorais le contact avec la nature. Très vite, j'ai développé une grande curiosité pour les champignons sans trop savoir pourquoi, s'amuse René Chalange. Sur le sujet, j'enregistrais tout instantanément. » Très vite, le jeune homme se rend compte qu'il peut identifier de mémoire des dizaines puis des centaines d'espèces en ne les ayant vues une fois à peine. Les champignons ne sont pourtant qu'un loisir pour René, salarié dans l'aviation.

    Viry-Châtillon. Pour identifier les espèces les plus petites, René Chalange a recours à son microscope. (LP/L.D.)

    C'est malgré tout grâce à son métier, et à un collègue passionné lui aussi, qu'il entre en relation avec la société mycologique de Corbeil puis celle de Paris. Les connaissances de ce « profane » impressionnent et lui permettent de croiser la route de Marcel Bon, sommité des mycologues français, mort en 2014. « Il m'a pris sous son aile. Ensemble, on a écumé les plus hauts massifs, les plaines et les dunes de sable pour y déceler toutes les espèces de champignon. D'un quart de millimètre à 30 cm de haut, j'ai pu en identifier plusieurs milliers. » Son savoir, René, qui a entamé un inventaire des espèces présentes en Essonne (voir encadré), le met régulièrement au service des autres en organisant des sorties découvertes.

    « On connaît le champignon pour ses attraits culinaires, moins pour le rôle qu'il joue dans la nature, poursuit-il. Le mycélium, partie du champignon qui se trouve dans le sol, est une réserve d'eau pour les arbres en période sèche. Le champignon aide aussi à la destruction des feuilles mortes et la décomposition du bois. Sans son intervention, les insectes xylophages (qui se nourrissent du bois) trouveraient des troncs et branches trop dures et ne pourraient pas les détruire. » René Chalange joue enfin un rôle de conseil auprès du centre antipoison de Paris. Son éclairage permet d'identifier rapidement les champignons impliqués dans des intoxications alimentaires et d'intervenir avec la meilleure efficacité. Chaque année, trois personnes en moyenne trouvent la mort par ingestion de champignons toxiques telle la célèbre et redoutable amanite phalloïde.

    Prochaine sortie d'initiation prévue le 13 mai dans la forêt de Saint-Vrain. Rendez-vous fixé à 13 h 40 à la gare de Marolles-en-Hurepoix.

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