Yvelines : Emmaüs et l’économie solidaire ont le vent en poupe

La fréquentation du plus grand dépôt d’Ile-de-France des compagnons d’Emmaüs redémarre très fort. Olivia Grégoire, secrétaire d’Etat chargée de l’Économie sociale et solidaire, a découvert ce samedi le fonctionnement du site.

 Bougival ce samedi. Olivia Grégoire, la secrétaire d’Etat à l’économie solidaire, s’est rendue au dépôt des compagnons d’Emmaüs pour découvrir le fonctionnement du site.
Bougival ce samedi. Olivia Grégoire, la secrétaire d’Etat à l’économie solidaire, s’est rendue au dépôt des compagnons d’Emmaüs pour découvrir le fonctionnement du site. LP/Yves Fossey

    L'activité bat des records au dépôt Emmaüs de Bougival-Le Port-Marly. Alors que les dons affluent, le public vient en masse chiner pour trouver la bonne affaire. Ce phénomène est constaté par les compagnons depuis la réouverture fin mai à l'issue du confinement.

    Les dirigeants de l'antenne ont fait découvrir le site ce samedi à Olivia Grégoire, la secrétaire d'Etat chargée de l'Économie sociale, solidaire et responsable, qui s'est rendue sur place afin de mieux connaître le fonctionnement de l'organisme.

    « Pendant le confinement, les gens ont fait du tri »

    Si l'organisme a été contraint de fermer en raison de la crise sanitaire, cette interruption n'a eu aucun impact sur la fréquentation. « Il y a eu une énorme vague de dons après le confinement, on était débordés, explique Lionel, l'un des compagnons. Nous avons été obligés de monter un chapiteau pour stocker les marchandises ». «Pendant le confinement, les gens ont fait du tri dans leurs armoires, leurs greniers, certains ont voulu renouveler leur mobilier, explique un autre. Au lieu de mettre à la benne, ils sont venus nous les remettre ».

    De nombreux produits, une fois triés, sont remis en vente à petit prix. « L'achat d'occasion aussi bien des vêtements que des jouets et différents objets d'équipement de la maison est tendance, insiste Delphine dans le rayon du prêt à porter. Aujourd'hui, il y a une prise de conscience, les gens consomment autrement, ils ne jettent plus et gaspillent de moins en moins ». Ce phénomène gagne même les centre-villes où s'implantent des friperies.

    Les 150 compagnons du dépôt sont heureux de revoir le public. « Pendant le confinement, nous avons réorganisé les rayons, nous avons fait du bricolage et des masques, raconte l'un d'eux. On ne s'est pas ennuyés mais les chineurs nous manquaient ». Afin de pouvoir rouvrir, le site a mis en place un nouveau cheminement dans le but de respecter les consignes sanitaires.

    « Ici, nous traitons 2000 tonnes d'articles par an »

    Un compagnon, installé sur une chaise haute à l'entrée, distribue du gel hydroalcoolique. A l'intérieur le masque est obligatoire. Même si un fléchage est mis en place dans le cadre de la distanciation sociale, il est parfois difficile de se frayer un chemin dans les rayons. « Tout se passe bien, prévient-on à l'accueil. On accueille des gens de toute la région ».

    Le dépôt Emmaüs de Bougival-Le Port-Marly qui a été créé en 1954, est le plus important d'Ile-de-France qui en compte onze dont trois dans les Yvelines avec Trappes et Dennemont. « Ici nous traitons 2 000 tonnes d'articles par an », explique Gabriel Poirion, l'un des dirigeants qui s'est transformé en guide durant la visite d'Olivia Grégoire. «C'est un honneur pour nous d'accueillir l'un des membres du gouvernement, en plus c'est la première visite officielle d'Olivia Grégoire depuis sa nomination, ajoute-t-il. Sa venue démontre qu'elle s'intéresse à notre activité ».

    Dans quelques semaines, le dépôt proposera comme chaque année l'opération dédiées aux fournitures scolaires à petit prix qui fait un carton auprès des familles.

    Soutenir l'économie solidaire mais ne pas interdire la concurrence

    La secrétaire d'Etat chargée de l'Economie sociale, solidaire et responsable prévoit de multiplier les visites de ce genre sur le terrain « pour écouter ». « J'envisage de faire des propositions et définir une feuille de route fin août portant sur l'avenir des activités de cette filière », annonce-t-elle.

    Olivia Grégoire entend également se pencher sur le développement des sites de vente en ligne des articles d'occasion en engageant une réflexion sur cette question. « Il faut encourager et soutenir l'économie sociale et solidaire mais il ne faut pas interdire la concurrence », avertit-elle.