Guerre à Gaza : Benyamin Netanyahou va rencontrer Joe Biden à Washington avant de s’exprimer devant le Congrès

Avant que le Premier ministre ne s’envole pour les États-Unis, les familles d’otages tentent de peser pour qu’il accepte enfin les conditions d’un cessez-le-feu durable avec le Hamas, négociées par Washington, le Qatar, l’Arabie saoudite et l’Égypte.

Le président Joe Biden accueilli à Tel Aviv le 18 octobre dernier par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. REUTERS/Evelyn Hockstein
Le président Joe Biden accueilli à Tel Aviv le 18 octobre dernier par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. REUTERS/Evelyn Hockstein

    Le principe du rendez-vous a été arrêté au mois de mai : le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou se rendra lundi à Washington, où il doit rencontrer le président américain un peu plus tard que prévu en raison du Covid de ce dernier. Il répond non pas à l’invitation de la Maison-Blanche, mais avant tout à celle des chefs parlementaires républicains et démocrates qui l’ont convié à devant les élus du Congrès le 24 juillet à 14 heures (8 heures, heure française). « Nous sommes avec l’État d’Israël dans sa lutte contre le terrorisme, notamment en ce moment où le Hamas retient toujours captifs des citoyens américains et israéliens et que ses chefs mettent en danger la stabilité régionale », ont écrit les quatre dans leur invitation.

    « Je suis ravi du privilège de représenter Israël devant les deux chambres du Congrès et de leur dire la vérité sur notre guerre juste contre ceux qui cherchent à nous tuer », avait répondu « Bibi » début juin après avoir été convié.

    Après neuf mois de guerre entre l’armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien du Hamas à Gaza, Netanyahou vient défendre sa stratégie dans le territoire palestinien, alors que son premier allié et soutien indéfectible s’est agacé ces derniers mois des conséquences de la riposte d’Israël à l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre, notamment humanitaires, et, à de nombreuses reprises, insisté pour relancer les négociations de trêve.

    Près de 39 000 personnes ont été tuées depuis le début de la guerre à Gaza, selon le ministère local de la Santé, de nombreuses autres sont sans doute ensevelies sous les décombres car la quasi-totalité de l’enclave a été rasée. La plupart des 2,3 millions de Gazaouis ont été obligés de se déplacer, et la famine sévit.

    « Pas de voyage sans accord préalable »

    « Il est essentiel de s’assurer qu’on a un plan en place, ce sur quoi on travaille chaque jour, avec les partenaires arabes, avec Israël, (…) pour la gouvernance, la sécurité, l’aide humanitaire, la reconstruction » de Gaza « et j’imagine que les discussions avec le Premier ministre (israélien) vont se concentrer autour de ça », a expliqué vendredi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken lors d’un forum sur la sécurité à Aspen, aux États-Unis.

    Si la durée de la visite n’a été indiquée ni par Israël ni par Washington, Netanyahou devait initialement décoller dimanche soir pour rencontrer Joe Biden lundi. Mais le président américain a été diagnostiqué positif au Covid, il s’est isolé à Camp David, et le rendez-vous a été décalé à mardi.

    À moins que le rendez-vous n’ait été retardé, selon la chaîne israélienne Kan, en raison des efforts menés actuellement pour parvenir à la libération des otages en échange d’un cessez-le-feu, en apportant de nombreuses nuances et précisions à l’accord-cadre négocié avec Washington, le Qatar, l’Arabie saoudite et l’Égypte. Netanyahou doit rencontrer son équipe de négociateurs avant de s’envoler pour Washington. Samedi soir, comme chaque week-end, des milliers d’opposants au leader du Likoud ont manifesté, réclamant, comme jeudi et comme mercredi : « Pas de voyage sans accord préalable » sur la libération des otages. 120 personnes sont toujours aux mains du Hamas et de factions liées.

    La manifestation anti-Netanyahou samedi soir à Tel Aviv. AFP/Gil Cohen-Magen
    La manifestation anti-Netanyahou samedi soir à Tel Aviv. AFP/Gil Cohen-Magen AFP or licensors

    Benyamin Netanyahou a déjà prononcé trois discours devant le Congrès, le plus récent en 2015. Cette année-là, les dirigeants républicains l’avaient invité sans consulter le président démocrate de l’époque, Barack Obama, alors que Netanyahou les rejoignait dans une tentative infructueuse de faire dérailler l’accord nucléaire international d’Obama avec l’Iran, qui sera dynamité par Donald Trump trois ans plus tard. Une soixantaine de sénateurs et de représentants démocrates avaient boycotté sa prise de parole, il pourrait en être de même cette fois.