Le coup de gueule des chasseurs

Le coup de gueule des chasseurs

    Guy HARLÃ? D'OPHOVE, le président de la Fédération des chasseurs de l'Oise pousse un coup de gueule. Il aimerait que la chasse, vieille tradition rurale, soit comprise des urbains, notamment de ceux qui viennent à la campagne. Vaste programme.

    Mais le premier chasseur du département a profité de l'assemblée générale de la Société pour la protection de la forêt de Compiègne pour dresser un constat préoccupant, celui que les chasseurs sont de plus en plus mal compris. « Avant, la chasse était intégrée dans notre société. Nous vivons de plus en plus dans les villes, les urbains viennent habiter dans nos campagnes. Ils ne comprennent pas le monde rural, encore moins celui des chasseurs. »

    Dans ce contexte, l'Oise ne fait pas exception. Et comme le prix de l'immobilier s'envole en Ile-de-France, les Franciliens n'hésitent plus à venir s'installer dans le département. Pour beaucoup, la chasse est une activité incompréhensible et cruelle. Ces derniers mois, le RAC, rassemblement antichasse, a mené la vie dure aux chasseurs, s'invitant à la Fête de la Saint-Hubert ou les assimilant à des SS ou des assassins lors du Salon de la chasse, en septembre.

    « Walt Disney ne nous a pas aidés »

    Malgré ce battage, Guy Harlé d'Ophove n'est pas homme à se laisser intimider. « Nous ne sommes pas des assassins, mais des régulateurs de la nature. Notre société est devenue peureuse face à la mort et Walt Disney ne nous a pas aidés. Ses films et dessins animés entraînent les gens dans une confusion mentale. Les animaux sont représentés avec des sentiments humains. Maintenant, quand on tue une biche et un chevreuil, on tue Bambi et sa maman ! » Malgré les opposants, la chasse est pratiquée par 18 700 personnes dans l'Oise. C'est la deuxième activité de loisirs après le football. Elle génère au plan national 23 000 emplois non délocalisables et près de 2,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

    Pour redorer son blason, la fédération de l'Oise intervient dans les écoles et auprès des professeurs où elle explique aux enfants que les chasseurs font de la veille sanitaire, qu'ils peuvent, par exemple, détecter des cas de grippe aviaire, faire des analyses sur des animaux pour savoir s'ils sont porteurs de maladies ou constater la prolifération ou au contraire la disparition de certaines espèces. « Toutes les fédérations ne le font pas, mais nous oui, car nous avons besoin de communiquer. »