Oise : un artiste met son village confiné en photos

Dominique Cherprenet, un habitant d’Ercuis, réalise, lors de sa promenade quotidienne, le portrait de ses voisins. Une exposition doit avoir lieu à la fin de la pandémie.

 Ercuis. Une quarantaine de portraits, tous et noir et blanc et simplement soulignés du prénom et de la profession du modèle, ont déjà été réalisés.
Ercuis. Une quarantaine de portraits, tous et noir et blanc et simplement soulignés du prénom et de la profession du modèle, ont déjà été réalisés. Dominique Cherprenet

    Dans le village d'Ercuis, où il ne connaissait quasiment personne, les habitants l'arrêtent désormais dans la rue. Dans cette bourgade de 1 600 âmes, où il réside depuis trois ans, il est devenu « le photographe ». Dominique Cherprenet, 54 ans, créatif touche-à-tout, met en images le confinement.

    Lors de sa promenade autorisée quotidienne, il tire, gracieusement et depuis la rue, le portrait des riverains contraints de rester à domicile à cause du coronavirus. « Je soigne le cadrage mais il n'y a pas de prétention artistique. C'est avant tout le témoignage d'un moment particulier », confie-t-il.

    Un fort engouement

    Lancé il y a deux semaines, le projet suscite un véritable engouement dans la commune. 40 clichés, sous lesquels il indique simplement le prénom et la profession des gens, ont déjà été réalisés. Tous en noir et blanc. « Cela donne un côté uniforme qui rassemble encore plus », souligne Dominique Cherprenet. Le maire d'Ercuis, Jean-Marie Nigay (SE), s'est même prêté au jeu.

    Dominique Cherprenet
    Dominique Cherprenet Dominique Cherprenet

    Pour recruter ses modèles, l'artiste a mis des affiches dans tout le village. Une page Facebook créée pour l'occasion et le site professionnel de Dominique Cherprenet relayent l'initiative. « Le bouche-à-oreille fonctionne aussi pas mal. Des fois, je dis aux gens, Parlez-en à vos voisins. Et souvent ils me répondent, Mais on ne les connaît pas! Ercuis a beaucoup changé, il y a par exemple moins de commerces pour créer des connexions sociales », constate-t-il.

    Une ambiance spéciale

    Dominique Cherprenet met un point d'honneur à respecter les mesures sanitaires pour éviter la propagation du virus. « J'ai refusé un paquet d'invitations à boire un café », sourit-il. À part ça, il n'impose rien aux personnes photographiées. Certaines sont figées, d'autres font comme s'elles n'étaient pas là, quelques-unes délivrent des messages tenus à la main.

    Une ambiance spéciale se dégage. « Le facteur, avec son casque, son masque, ses lunettes noires, tout seul dans la rue déserte, on se demande d'où il sort et qui il livre. »

    L'artiste aimerait grimper à au moins 200 portraits. Ingénieur du son de formation - il travaillait sur la tournée d'Alain Souchon avant le déclenchement du confinement - il espère qu'une exposition sera organisée quand l'épidémie sera jugulée. « On se réunira, on boira un coup. Paradoxalement, cette situation où chacun reste chez soi pourrait au final créer du lien », se réjouit le photographe.

    Renseignements sur la page Facebook « Ercuis Confinement 19 » et sur le site photographe.cherprenet.fr.

    Dominique Cherprenet
    Dominique Cherprenet Dominique Cherprenet
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