Municipales à Paris : Griveaux promet 5000 policiers municipaux armés

Candidat LREM à la mairie de Paris, le député de Paris s’engage à créer une police municipale équipée d’armes à feux et de caméras piétons.

 Benjamin Griveaux, candidat (LREM) à la mairie de Paris.
Benjamin Griveaux, candidat (LREM) à la mairie de Paris. LP/Arnaud Dumontier

    Voilà que le sujet de la police municipale s'invite dans la campagne municipale parisienne. Et c'est Benjamin Griveaux qui dégaine le premier. Ce mardi matin, sur RTL, le candidat investi par La République En Marche (LREM) a expliqué vouloir déployer, s'il est élu, 5000 policiers municipaux dans les rues de la capitale, avec au ceinturon des armes de poing 9 mm.

    Un revirement puisqu'il penchait, jusqu'ici, pour une police municipale équipée d'armes non létales. « C'est un sujet sur lequel j'ai évolué et je l'assume, confie à notre journal Benjamin Griveaux. Désarmés, les agents sont des cibles sur la voie publique. Je veux permettre à ceux qui protègent les Parisiens de se protéger. »

    Partant du constat que « le niveau de sécurité s'est dégradé à Paris » ces dernières années, le candidat souhaite que la future police municipale puisse « remettre de l'ordre dans l'espace public. Elle devra s'attaquer à toutes les nuisances du quotidien qui font que les gens sont à bout : le harcèlement de rue, les nuisances sonores, les vendeurs à la sauvette, les regroupements en pied d'immeuble ou au pied des bars », égrène-t-il. Selon le député, « cela permettra à la police nationale de se concentrer sur ses vraies missions : la lutte contre la délinquance, la criminalité, le terrorisme ».

    1600 nouvelles recrues envisagées

    Les futurs policiers, dont les effectifs passeraient de 3200 agents de sécurité actuellement ( 3400 en décembre ) à 5000 à la fin du mandat, seraient déployés au sein des 240 quartiers que souhaite créer le candidat, à raison de 20 policiers par secteur. « Ce seront des policiers ancrés en hyperproximité, en relation avec les habitants, les commerces, les associations, souligne Benjamin Griveaux. Et ils devront rendre des comptes et expliquer ce qu'ils font aux Parisiens et aux maires d'arrondissement. »

    Dotés de caméras piétons, « pour s'assurer que les interventions se font dans le respect des règles », et donc d'armes à feu, les futurs policiers recevraient une formation, à raison de 120 jours pour les 1600 nouvelles recrues envisagées. Coût évalué du dispositif : 100 M€ par an en rythme de croisière. Quid du financement? « On fera des économies en interne, assure le candidat. Notamment en réduisant le nombre pléthorique de conseillers de cabinet dont je ne doute pas que les salaires sont très élevés. »

    «Lyon et Marseille ont des polices municipales armées»

    Longtemps opposée à un tel dispositif dans la capitale, la maire sortante Anne Hidalgo avait annoncé en janvier la création en 2020 d'une police municipale parisienne dont certains agents seront dotés de bâtons de défense et de bombes lacrymogènes. « En voulant une police désarmée, elle s'arrête au milieu du chemin : ce n'est pas sérieux et même irresponsable, tous les spécialistes de la sécurité le disent, juge le candidat LREM. Lyon et Marseille ont des polices municipales armées, il est inconcevable que Paris n'en ait pas une ».

    Reste que l'officialisation de la police municipale version Hidalgo ne pourra se faire qu'après des ajustements législatifs dans le cadre de la loi Engagement et proximité. À la mi-octobre, l'Hôtel de Ville avait dénoncé la décision « incompréhensible » du Sénat de bloquer un amendement socialiste nécessaire à sa création. « Cet amendement, c'était un coup de com, un gadget, tacle Griveaux. On ne crée pas une police municipale par amendement. Moi, je travaille sur un texte sérieux avec les parlementaires parisiens pour qu'il soit voté le plus rapidement possible après l'élection et qu'on lance les opérations très vite. »