Seine-et-Marne : le déracinement des quatre hommes jugés pour la mort de Vincent

La première journée du procès d’assises, qui s’est ouvert ce mardi à Melun, a permis de mieux cerner la personnalité des quatre Antillais accusés d’avoir tabassé à mort un habitant de Savigny-le-Temple, il y a trois ans.

 Melun, ce mardi. Les scellés judiciaires du procès d’assises prévu pour durer cinq jours.
Melun, ce mardi. Les scellés judiciaires du procès d’assises prévu pour durer cinq jours. LP/P.D.S.

    La cour d'assises de Seine-et-Marne juge depuis ce mardi matin quatre hommes, âgés de 26 à 29 ans, accusés d'avoir tabassé à mort Vincent Voltigeur, un habitant de Savigny-le-Temple, âgé de 34 ans, le 10 juillet 2015 vers 3 heures du matin, au domicile de ce dernier. Il leur est aussi reproché d'avoir frappé la compagne de la victime et d'avoir volé divers objets.

    « Les très nombreuses blessures montrent la violence et l'acharnement décrits par (sa compagne) », a rappelé le président, en énonçant les faits consignés dans le dossier d'instruction.

    Sur sa droite, dans le box des accusés, Olivier Liber, Jérémie Francil, Andréa Lienafa et Ellery Symphor écoutent impassibles. Interrogés par la cour, ils répondent posément, à voix souvent basse. « Calme », « coopératif », « sujet placide », « généreux »… Autant de caractères qui ressortent des enquêtes de leurs personnalités.

    Une enfance normale en Martinique

    Tous quatre ont des parcours similaires. Ils sont nés en Martinique, où ils ont passé une enfance sans souci particulier, dans des familles issues de la classe moyenne. S'il a eu « une scolarité chaotique », Jérémie est décrit par un psychiatre comme « d'un bon niveau intellectuel ». Olivier a eu un bac S et a brillé en natation en sports études.

    Ellery a également obtenu un bac S et s'est distingué au judo. Andrea a été très bon élève jusqu'en 3e puis il a décroché suite au décès accidentel d'un de ses amis.

    C'est pour « changer d'air » qu'il a rejoint la métropole. C'est ici que leur vie a dans l'ensemble basculé, entre échecs scolaires et professionnels, couplés de mauvaises fréquentations et la consommation devenant régulière de stupéfiants.

    « J'ai eu de mauvaises fréquentations »

    Andréa a tenté sa chance dans l'événementiel et Ellery, dans la vente de voitures entre la métropole et la Martinique.

    Olivier a raté la suite de sa scolarité. « J'étais seul », confie-t-il. Jérémie a enchaîné les petits boulots. « J'ai eu de mauvaises fréquentations », avoue-t-il.

    Leurs casiers judiciaires s'ouvrent avec divers délits et infractions : conduites sans permis, ni assurance ou sous emprise d'un état alcoolique ; de la détention, de la consommation ou du transport de stupéfiants. Seul Jérémie a déjà eu à répondre de faits de violence, il y a huit ans. « Une soirée qui a dégénéré », assure-t-il.