Seine-et-Marne : deux ans de prison ferme pour le voleur en série dans 65 voitures garées dans neuf villes

Le prévenu, âgé de seulement 18 ans, était jugé - en comparution immédiate - par le tribunal correctionnel de Meaux, pour 65 vols - ou tentatives -, commis avec dégradation et en réunion, dans des parkings souterrains. Il a été écroué à l’issue de l’audience.

Zak comparaissait pour quelque 65 faits, à savoir 29 vols avec dégradation en réunion et 36 tentatives, commis entre le 9 et le 19 décembre 2022, à Dammartin-en-Goële, Villeparisis, Champs-sur-Marne, Montévrain, Vaires-sur-Marne, Le Plessis-Belleville (Oise), Ezanville (Val-d’Oise), Massy (Essonne) et Villepinte (Seine-Saint-Denis). (Illustration) LP/J.B.
Zak comparaissait pour quelque 65 faits, à savoir 29 vols avec dégradation en réunion et 36 tentatives, commis entre le 9 et le 19 décembre 2022, à Dammartin-en-Goële, Villeparisis, Champs-sur-Marne, Montévrain, Vaires-sur-Marne, Le Plessis-Belleville (Oise), Ezanville (Val-d’Oise), Massy (Essonne) et Villepinte (Seine-Saint-Denis). (Illustration) LP/J.B.

    Corneille écrivait dans « Le Cid » que « la valeur n’attend point le nombre des années ». L’illustre écrivain ne parlait évidemment pas de ce prévenu, âgé de 18 ans, jugé par le tribunal correctionnel de Meaux, mercredi. Mais en écoutant la longue liste des infractions qui lui étaient reprochées, difficile de ne pas y penser.

    La présidente Emmanuelle Teyssandier n’a pu que résumer la prévention : Zak comparaissait pour quelque 65 faits, à savoir 29 vols avec dégradation en réunion et 36 tentatives, commis entre le 9 et le 19 décembre 2022, à Dammartin-en-Goële, Villeparisis, Champs-sur-Marne, Montévrain, Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne), Le Plessis-Belleville (Oise), Ezanville (Val-d’Oise), Massy (Essonne) et Villepinte (Seine-Saint-Denis).

    L’équipe – qui agissait la nuit - ciblait des voitures, stationnées dans des parkings souterrains. Après avoir fouillé les véhicules, une dizaine à chaque fois, les voleurs faisaient main basse sur divers objets. Le prévenu a écopé de deux ans de prison ferme. Il a été écroué à l’issue de l’audience.

    La brigade de gendarmerie de Crécy-la-Chapelle est à l’origine de l’identification de Zak, suite à des vols à la roulotte commis dans un parking de Dammartin-en-Goële. Des images de vidéosurveillance les avaient mis sur la piste d’une Renault Laguna, appartenant au jeune homme, originaire d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Les victimes présentes à l’audience ont fait part de leurs craintes : que se serait-il passé si les uns et les autres étaient tombés nez à nez sur les voleurs ?

    Pour les victimes, « c’est un séisme dans la vie au quotidien »

    Du fond du box, le prévenu s’offusquait ou s’amusait. A tel point qu’il a été recadré à plusieurs reprises par la présidente. S’il a refusé de donner les identités de ses trois complices, en ne livrant que leurs surnoms, il est revenu sur ses déclarations faites en garde à vue : « J’ai été là sur deux ou trois vols. J’étais posé dans la voiture à regarder mon téléphone ». Et la magistrate de lui faire remarquer : « Vous voulez dire deux ou trois nuits. Mais à chaque fois, on parle de dix vols ! » Et Zak de parler ou de crier à toute vitesse : « Ma voiture est à tout le monde dans la cité ». Petit détail, son téléphone portable bornait à proximité des faits.

    C’est d’une voix ferme que la vice-procureure Céline Filliol a requis une peine de deux ans de prison avec mandat de dépôt à l’encontre de Zak, dont le casier judiciaire était déjà lourd. « La salle d’audience est parlante, avec des proches venus soutenir le prévenu et c’est tant mieux. Mais aussi avec un nombre notable de victimes, qui ont pris le temps de venir. Se faire casser sa voiture, ce n’est pas anodin. C’est ne plus pouvoir aller au travail ou aller voir ses proches, c’est un séisme dans la vie au quotidien. Ces gens travaillent dur pour avoir ce qu’ils ont. C’est insupportable ».

    « Je me méfie de la justice au kilo »

    Et la parquetière – qui a également demandé la révocation de trois mois de prison avec sursis prononcés lors d’une précédente condamnation - de fustiger « le rire et la nonchalance » du jeune homme : « Il se fiche des condamnations passées. La confiance, il la prend et il la jette. On obtiendra la tranquillité de nos concitoyens en l’incarcérant ». L’avocat de la défense Me Jean-Christophe Ramadier a fustigé des réquisitions extravagantes : « On lui reproche une quantité industrielle de vols sur une période assez courte. On sait qu’il n’y est pas allé tout seul. Il était avec trois ou quatre autres personnes. Et il comparaît seul, on n’a pas fait d’investigations pour retrouver les autres. Cela nous aurait permis de savoir qui fait quoi ».

    Me Ramadier l’a concédé : « Se faire casser la vitre de sa voiture, je connais, c’est insupportable et parfois très désagréable. Je le comprends. C’est comme une violation de son intimité. Mais celui que vous avez à juger a reconnu sa participation sur trois nuits de folie. Pour rassurer les braves gens, on vous demande de faire un lot et de le condamner pour le tout. Je me méfie de la justice au kilo ».