Seine-et-Marne : la ligne P et ses fraudeurs sous haute surveillance

Les gendarmes ont effectué une opération avec les contrôleurs et la sûreté ferroviaire, sur dix-sept rames de la ligne P, notamment au départ de Tournan-en-Brie, samedi jusqu’à 22 heures.

 Tournan-en-Brie, samedi après-midi. Gendarmes et contrôleurs de la SNCF ont effectué de nombreux contrôles sur la ligne P.
Tournan-en-Brie, samedi après-midi. Gendarmes et contrôleurs de la SNCF ont effectué de nombreux contrôles sur la ligne P. LP/Sylvain Deleuze.

    « Bonjour, contrôle des billets ». Cette simple phrase, les passagers de la ligne P l'ont tous entendue, entre Tournan-en-Brie et la Gare de l'Est (Paris Xe), lors d'une opération de contrôle, samedi après-midi. Cette ligne, connue notamment pour son wagon fumeurs dans ses anciennes rames, fait l'objet de contrôles de plus en plus fréquents.

    Entre 15 heures et 22 heures, une trentaine de gendarmes, des réservistes et des membres de la garde républicaine, quatorze contrôleurs et des membres de la sûreté ferroviaire, la Suge, ont arpenté dix-sept rames sur l'ensemble de la ligne.

    « Depuis près d'une année, les opérations de ce type se sont multipliées avec un triple objectif : la visibilité, la lutte contre les stupéfiants et la sécurité », explique le lieutenant-colonel Ludovic Laporte.

    131 procès-verbaux dressés

    Une fois dans la rame, les passagers n'ont aucun moyen d'échapper aux contrôles. « Avec l'appui des gendarmes, les contrôleurs ont nettement moins peur et le taux de recouvrement des amendes grimpe en flèche », détaille Damien Perlican, responsable du groupe de contrôles de la SNCF en Seine-et-Marne.

    Outre 131 procès-verbaux dressés, la SNCF a encaissé directement 4 500 euros. Les gendarmes ont interpellé deux personnes, l'une qui s'était rebellée après une verbalisation pour non-port du masque et la seconde qui faisait l'objet d'une fiche de recherche. Trois procédures pour usages de stupéfiants ont aussi été relevées.

    Des chiffres qui semblent élevés mais qui sont pourtant en nette amélioration. « Voici un an nous avions un taux de fraude de plus de 50 %, témoigne un contrôleur. Là, entre la gare de l'Est et Tournan, sur soixante à soixante-dix passagers, nous avons dressé quinze procès-verbaux pour non-paiement du titre de transport. »

    « C'est rassurant »

    « Travailler dans ces conditions avec les gendarmes et la Suge, c'est plus agréable que quand il faut demander seul aux gens de payer ou pour vérifier l'identité des passagers », se réjouit Steve, un autre contrôleur.

    Cela se révèle surtout très utile quand un passager, sans ticket et sans aucun papier selon ses dires, se retrouve face à deux gendarmes. Comme par miracle, il retrouve sa pièce d'identité et s'acquitte sans broncher des 50 euros d'amende. Il faut compter 100 euros si l'on ne paye pas immédiatement.

    « C'est rassurant », estime Yala, une retraitée. Maëlys, une jeune femme vivant à La Ferté-Gaucher a le même sentiment. « Il faudrait qu'ils soient là tard le soir », estime-t-elle. Maëva, son amie, acquiesce et ajoute : « Le soir je ne prends pas la ligne P, ce n'est pas sûr. »

    « Cela va inciter les usagers à payer car beaucoup de personnes ne respectent vraiment plus rien », estime Marie, une habitante de Coulommiers. « Il devrait y avoir plus de contrôles le soir », ajoute Charlotte, une autre habitante. Ce samedi, les contrôles ont d'ailleurs continué jusqu'en milieu de soirée.