Le marché du Plateau bientôt réduit

Le marché du Plateau bientôt réduit

    On appelle souvent le marché des Bosquets, mais c'est sur la commune de Clichy, et uniquement là, que les étals doivent s'étendre. Et encore, pas n'importe où sur le Plateau (lire ci-dessous) . Ce poumon de vie, qui attire le mercredi et le samedi des centaines de chalands pour ses produits bon marché, fait l'objet d'une nouvelle organisation qui entrera en vigueur dès le 7 janvier, quitte à déplaire à nombre de forains.

    « Ce marché doit retrouver sa taille normale. Il atteint plus de 1 300 m de linéaire, alors qu'il devrait être de 850 m », résume Olivier Klein, premier adjoint (PS) au maire. Conséquences : beaucoup plus de déchets à enlever (le tonnage a triplé en dix ans), des allées encombrées de manière anarchique, rendant très difficile l'accès des secours, comme récemment lorsqu'il a fallu porter assistance à une femme prise de malaise, des problèmes de stationnement et des installations sauvages d'étals. L'offre en alimentaire n'est que de 20 % alors qu'elle devrait être de 30 %. Sans compter qu'avec la rénovation du quartier le marché devra déménager en 2011, le temps d'un lifting de la place Anatole-France. « La discussion a eu lieu depuis des mois avec les forains », rapporte Olivier Klein. Plus de 263 marchands ont fait acte de candidature pour obtenir une place, à la suite de l'annonce de la mairie. 213 cartes ont été délivrées, permanents et volants confondus, ce qui fera 100 à 150 forains par jour de marché.

    « Je vais perdre du chiffre d'affaires »

    Khaled, lui, n'en sera pas. Son stand de cosmétiques est au-delà du périmètre et il n'a pas postulé. « Je n'avais aucune chance, estime ce commerçant de 26 ans qui s'installe hors périmètre depuis plus d'un an. C'est dommage parce que Clichy, ça doit me faire la moitié de mon chiffre d'affaires, tant pis, j'irai ailleurs. »

    Ceux qui restent devront s'en tenir aux emplacements marqués au sol. « 12 m pour les abonnés alimentaires et 6 m pour les autres », résume Jean-François Monéger, directeur régional de la société Géraud, qui gère les marchés sur cent trente villes d'Ile-de-France, dont Clichy-sous-Bois. « C'est catastrophique, commente Mouloud, camelot à Clichy depuis vingt ans, qui en veut aux vendeurs à la sauvette. Mon stand va être réduit de moitié, je vais perdre du chiffre d'affaires. » Il songe, comme d'autres, à constituer une association ou un syndicat de commerçants du marché. La mairie a promis de réexaminer certaines situations, mais le 7 janvier, en tout cas, la police veillera au respect de la nouvelle organisation.