Nice-OM, Lens-Lille, Angers-OM : retour sur trois envahissements de terrain en sept journées

La septième journée de Ligue 1, mercredi, a été marquée par un nouvel envahissement de terrain sur la pelouse d’Angers, le troisième depuis le début de la saison.

Les supporters marseillais envahissent la pelouse du stade Raymond-Kopa après le coup de sifflet final d'Angers-OM, le mercredi 22 septembre. AFP/Jean-François Monier
Les supporters marseillais envahissent la pelouse du stade Raymond-Kopa après le coup de sifflet final d'Angers-OM, le mercredi 22 septembre. AFP/Jean-François Monier

    C’est une image qui s’implante tristement dans le paysage de la Ligue 1 cette saison. En sept journées, le championnat a fait face à trois envahissements de terrain, venus gâcher, voire mettre fin aux rencontres. Le stade d’Angers a été le théâtre d’un nouveau débordement, ce mercredi 22 septembre.

    Le coup de sifflet final vient d’être donné, sur le score nul de 0 à 0. Angevins et Marseillais s’apprêtent à rentrer tranquillement aux vestiaires, mais, chez les supporters, les esprits s’échauffent. Des projectiles sont lancés de part et d’autre, sans pouvoir établir quel camp a débuté. « Des pétards ont été envoyés du côté angevin vers les Marseillais, qui ont répondu (…) C’est un schéma classique et stupide, mais je ne veux accuser personne », a avancé Jacques Cardoze, le directeur de la communication de l’OM.

    Des supporters du club évoquent même une « bombe agricole lancée dans le parcage marseillais », dans le « Phocéen ». Malgré la présence des stadiers, des Marseillais pénètrent sur la pelouse, suivis de quelques Angevins. « Les gars, on reste tranquille », tente d’apaiser le speaker. Mais la soirée s’est terminée en échanges de coups entre les deux camps, jusqu’à ce que les forces de l’ordre assurent le retour au calme.

    « C’est une responsabilité collective, il n’y a pas un stade, une équipe. On voit bien que ça commence à faire tache d’huile. Tout le monde doit être responsable par rapport à ça. Il faut que les gens soient responsables. On a été privés de foot pendant 15 mois et les gens ne sont pas suffisamment intelligents pour se dire qu’on vient assister à du foot, juste du foot. Je ressens surtout une grande tristesse. Ce n’est pas acceptable », a déploré Cardoze.

    Dans les pages de Ouest-France, le SCO a annoncé l’ouverture d’une enquête par le parquet. « On n’est jamais sûr à 100 % de ce qui se passe. De ce que nous avons relevé, de notre côté, nous n’avons pas le sentiment d’avoir ni commis de faute, ni que l’étincelle soit venue de chez nous », a exposé Xavier Thuilot, directeur général délégué du club angevin.

    Lens-Lille, le derby gâché

    Une commission de discipline va se tenir exceptionnellement ce jeudi soir. La dernière réunion spéciale ne remonte pas à si longtemps que cela. Au lundi 20 septembre, plus précisément, pour traiter des incidents survenus le 18 septembre entre Lens et Lille, dans le cadre d’un derby du Nord brûlant. Cette fois-ci, les débordements ont eu lieu à la mi-temps, alors que les joueurs et le staff étaient encore aux vestiaires. Plusieurs Lensois ont quitté la tribune Marek, direction le parcage lillois, pour en découdre. De leur côté, les Lillois étaient déjà en plein affrontement avec la tribune voisine. Des sièges ont volé, 80 environ.

    Le match a repris près d’une demi-heure après l’horaire initialement prévu, et vu Lens s’imposer 1-0. « C’est toujours embêtant quand, dans un stade de foot, des supporters en viennent aux mains. Eux aussi ont un exemple à donner, car il y a des enfants dans les stades de football », a expliqué Jean-Louis Leca, le gardien du Racing Club de Lens. L’image d’un jeune supporter, la tête entaillée après avoir reçu un bout de siège, a circulé sur les réseaux sociaux. En tout, six personnes ont été blessées, et deux individus ont été interpellés lors du derby.

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    Dans la foulée des incidents, la LFP a annoncé un huis clos au stade Bollaert-Delelis pour les deux prochains matchs. Les Lillois sont, eux, sanctionnés avec une « fermeture du parcage visiteurs du Losc pour les matchs disputés à l’extérieur, jusqu’au prononcé de la mesure définitive. » Cette dernière doit être rendue le 6 octobre prochain.

    Nice-OM, le triste match à rejouer

    Ces deux matchs sont allés jusqu’au bout. Ce n’est pas le cas de la rencontre entre l’OM et Nice lors de la troisième journée, le 22 août. À la 75e minute, le match vrille. Dimitri Payet s’apprête à tirer un corner, il reçoit violemment une bouteille dans le dos en provenance de la tribune du kop niçois. Ce n’est pas la première du match. Payet renvoie le projectile en direction des Ultras. Une centaine de supporters des Rouge et Noir parviennent à franchir le filet de sécurité. S’ensuit une mêlée générale, où des bagarres éclatent entre supporters, joueurs et certains membres du staff de Marseille.

    Le match est interrompu. Les joueurs rentrent aux vestiaires. Les Phocéens n’en ressortiront plus. « On a décidé pour la sécurité de nos joueurs, qui ont été agressés lors de l’envahissement du terrain, de ne pas reprendre le match car la sécurité de nos joueurs n’était pas garantie », témoigne Pablo Longoria dans une vidéo. Dimitri Payet, Mattéo Guendouzi, et Luan Pérès exposent alors leurs blessures sur les réseaux sociaux.

    Après 90 minutes d’interruption, les Niçois, qui mènent 1-0, sont les seuls présents sur la pelouse. Les joueurs de l’OM refusent de reprendre le match. Quelques jours plus tard, la commission décide finalement de faire rejouer le match sur un terrain neutre. Nice écope d’un point de pénalité ferme. Du côté marseillais, Alvaro Gonzalez est suspendu pour deux matchs, et Dimitri Payet un match avec sursis.